Loubna Guessous, créatrice de caftan présente sa collection. DR
Cette initiative, issue d’un partenariat entre le ministère et la Fondation Mohammed V pour la Solidarité, à travers le Centre de Formation et de Qualification aux Métiers de l’Artisanat de Marrakech, illustre la volonté ferme de protéger et de promouvoir un élément emblématique de l’artisanat marocain, au cœur de notre identité nationale.
Lors de cet événement, Moha Errich, directeur de la Préservation du Patrimoine, de l’Innovation et de la Promotion au sein du ministère, a souligné l’importance cruciale de ce projet face aux menaces d’appropriation qui pèsent sur le caftan à l’international. Il a déclaré : «Face à une concurrence déloyale croissante, le ministère a engagé un projet de labellisation du caftan marocain. Cet atelier vise à protéger et promouvoir un élément central de notre artisanat traditionnel et de notre identité nationale.» L’objectif de cette démarche est clair : créer une marque collective qui garantira l’authenticité du caftan tout en facilitant sa commercialisation sur les marchés national et international.
En effet, on a souvent pu voir sur les réseaux sociaux, une levée de bouclier des utilisateurs marocains, comme lorsque par exemple, la créatrice de mode américaine Tory Burch, affichait sur son site une gandoura du quotidien typiquement marocaine, l’affichant à plusieurs centaines de dollars, – tout en la nommant «oriental dress». Cela est sans parler du travail des créatrices de caftan marocaines et des artisans qui voient leur travail de passementerie, de broderie, de dentelle entre autres repris un peu partout dans le monde sans la moindre notion de Maroc et encore moins de participation à l’économie locale via un partenariat de sous-traitance, par exemple.
Les premières concernées, à savoir les créatrices de caftan, se ravissent de l’éventualité de cette labélisation. Samia Guessous, créatrice de caftan de mère en fille (Loubna et Samia Guessous créations) nous explique: «La labélisation du Caftan au Maroc serait une initiative très importante, pour ma part, afin de préserver le patrimoine culturel et artisanal de notre pays. En tant que créatrice, cela permettrait non seulement de protéger l’authenticité et l’origine de cette pièce emblématique, mais surtout de garantir que le Caftan marocain soit reconnu internationalement pour sa valeur culturelle. Un label garantirait également la qualité et l’authenticité des pièces produites par nos artisans, ce qui pourrait valoriser encore plus notre travail en tant que créateur.»
Une bonne nouvelle donc pour le monde du caftan marocain, puisque, Errich a précisé que le dépôt de cette marque, tant au niveau national qu’international, est un moyen de garantir que le caftan est un produit entièrement marocain. Cela représente non seulement une protection contre la contrefaçon, mais également un renforcement de l’image de marque du caftan sur les marchés extérieurs. Pour illustrer ses propos, il a mentionné le cas du zellige de Fès, qui a été l’objet de tentatives de détournement par certaines entités étrangères. «Il est impératif que tous les produits symbolisant notre identité culturelle bénéficient d’une telle protection, assurant ainsi leur origine et leur qualité», a-t-il conclu.
Lire aussi : L’ICESCO reconnaît le caftan comme patrimoine marocain
Dans une interview accordée à la MAP, Abderrahim Belkhayat, directeur régional de l’artisanat à Fès, a rappelé les efforts continus déployés par le ministère pour sauvegarder et valoriser l’artisanat marocain face aux menaces d’appropriation. Il a exprimé ses préoccupations concernant les phénomènes de contrefaçon et de piraterie qui touchent cet héritage culturel. «Malheureusement, notre patrimoine culturel est souvent menacé par des tentatives d’appropriation, avec des pays qui cherchent à s’approprier des éléments culturels sans en posséder les fondements», a-t-il déploré.
Belkhayat a également souligné que l’atelier visait à établir un cahier des charges pour l’utilisation de la marque collective du caftan. Ce label permettra non seulement de sauvegarder ce produit emblématique qui symbolise l’unité nationale, mais contribuera également à renforcer l’attractivité touristique du Maroc à l’international. «En préservant le caftan, nous valorisons non seulement un vêtement, mais un véritable symbole de notre culture».
Le projet de marque collective de certification s’inscrit dans une stratégie globale du ministère pour protéger les savoir-faire traditionnels et valoriser le patrimoine immatériel national. Ce projet repose sur un cadre juridique solide, en particulier la loi 133.12, qui introduit le concept d’indication géographique et d’appellation d’origine contrôlée pour les produits artisanaux. Cela permettra de renforcer la sécurité juridique entourant la production et la commercialisation du caftan marocain.
L’atelier a rassemblé des acteurs clés du secteur de l’artisanat, incluant des représentants du département de l’Artisanat aux niveaux central et local, de la Fondation Mohammed V pour la Solidarité, du département de la Culture, ainsi que des experts et des professionnels du caftan, notamment des artisanes, créatrices et stylistes.
Après le caftan, quel symbole de la culture marocaine pourrait bénéficier de cette protection ? La babouche, que l’on retrouve aussi partout dans le monde de la mode occidentale à des prix exorbitants sans le moindre intérêt pour le Maroc, soit-il culturel ou financier? La3kar fassi ? Qui en monopolisant les réseaux sociaux a attiré sur lui les phares de l’industrie de la beauté à l’international, le transformant en nouveau produit sensation des plus grandes marques de maquillage de luxe.
Industries culturelles et créatives : la 2e édition des Assises s’ouvre au Maroc
Culture - Le Royaume défend la dimension patrimoniale de la culture tant à l’échelle nationale, africaine et continentale.
Yassine Chraibi - 2 octobre 2024Lisbonne : le cinéma marocain à l’honneur
Culture - Le cinéma national est représenté par deux films, Everybody loves Touda et Les Meutes au 1er festival du film arabe de Lisbonne.
Ilyasse Rhamir - 2 octobre 2024Essaouira, joyau touristique selon El Pais
Culture - Le quotidien espagnol El Pais a consacré un article à la ville d'Essaouira, mettant en avant ses attraits et son mode de vie unique.
Rédaction LeBrief - 2 octobre 2024Marrakech : Lalla Essaydi dévoile l’invisible
Culture - Lalla Essaydi, artiste marocaine, fait un retour remarqué à Marrakech avec l’exposition « L’invisible dévoilé »
Ilyasse Rhamir - 1 octobre 2024Le prince Moulay Rachid préside l’ouverture de la 15è édition du salon du cheval
Culture - Le lundi, au Parc d’Expositions Mohammed VI, s'est tenue la cérémonie d’ouverture de la quinzième édition du salon du cheval.
Rédaction LeBrief - 30 septembre 2024MOGA Festival 2024 : un programme OFF vibrant au cœur d’Essaouira
Anass Hajoui - 27 septembre 2024Éric De Kermel, premier conférencier des «Mardis de Descartes»
Rédaction LeBrief - 26 septembre 2024Ramadan : évasion dans les ruelles des médinas
Hafid El Jaï - 24 avril 2021Wecasablanca Festival : la 4e édition promet un programme d’exception
Culture - Le Wecasablanca Festival revient pour sa 4ᵉ édition afin de célébrer la diversité culturelle de la métropole marocaine.
Anass Hajoui - 15 juin 2023Mohamed El Khalfi, une légende du théâtre et de la télévision, nous a quittés
Culture - L'acteur marocain Mohamed El Khalfi est décédé samedi21 décembre, à l'âge de 87 ans, marquant ainsi la fin d'une époque pour le monde de la culture au Maroc.
Farah Nadifi - 22 décembre 2024Histoire : les différentes dynasties du Maroc
Culture - Le Maroc jouit d’une histoire riche et pluriculturelle, disposant de biens ancestraux inclus dans le Patrimoine de l’UNESCO.
Rédaction LeBrief - 29 novembre 2022L’étranger
Culture - Condamné à mort, Meursault. Sur une plage algérienne, il a tué un Arabe. À cause du soleil, dira-t-il, parce qu’il faisait chaud. On n’en tirera rien d’autre. Rien ne le fera plus réagir : ni l’annonce de sa condamnation, ni la mort de sa mère, ni les paroles du prêtre avant la fin.
Rédaction LeBrief - 7 décembre 2023La Condition ouvrière
Culture - Ce qui a fait horreur à Simone Weil dans la guerre «c'est la situation de ceux qui se trouvent à l'arrière».
Rédaction LeBrief - 16 février 2024