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Caftan marocain : vers la création d’un label de protection

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Loubna Guessous, créatrice de caftan présente sa collection. DR

Le 13 octobre dernier, le ministère du Tourisme, de l’Artisanat et de l’Économie sociale et solidaire a tenu à Fès un atelier de travail d’une grande importance, centré sur l’examen et l’élaboration d’un cahier des charges et d’un règlement d’usage en vue de la création d’un label et d’une marque collective pour certifier l’authenticité du caftan marocain.

Cette initiative, issue d’un partenariat entre le ministère et la Fondation Mohammed V pour la Solidarité, à travers le Centre de Formation et de Qualification aux Métiers de l’Artisanat de Marrakech, illustre la volonté ferme de protéger et de promouvoir un élément emblématique de l’artisanat marocain, au cœur de notre identité nationale.

Lors de cet événement, Moha Errich, directeur de la Préservation du Patrimoine, de l’Innovation et de la Promotion au sein du ministère, a souligné l’importance cruciale de ce projet face aux menaces d’appropriation qui pèsent sur le caftan à l’international. Il a déclaré : «Face à une concurrence déloyale croissante, le ministère a engagé un projet de labellisation du caftan marocain. Cet atelier vise à protéger et promouvoir un élément central de notre artisanat traditionnel et de notre identité nationale.» L’objectif de cette démarche est clair : créer une marque collective qui garantira l’authenticité du caftan tout en facilitant sa commercialisation sur les marchés national et international.

En effet, on a souvent pu voir sur les réseaux sociaux, une levée de bouclier des utilisateurs marocains, comme lorsque par exemple, la créatrice de mode américaine Tory Burch, affichait sur son site une gandoura du quotidien typiquement marocaine, l’affichant à plusieurs centaines de dollars, – tout en la nommant «oriental dress». Cela est sans parler du travail des créatrices de caftan marocaines et des artisans qui voient leur travail de passementerie, de broderie, de dentelle entre autres repris un peu partout dans le monde sans la moindre notion de Maroc et encore moins de participation à l’économie locale via un partenariat de sous-traitance, par exemple.

Les premières concernées, à savoir les créatrices de caftan, se ravissent de l’éventualité de cette labélisation. Samia Guessous, créatrice de caftan de mère en fille (Loubna et Samia Guessous créations) nous explique: «La labélisation du Caftan au Maroc serait une initiative très importante, pour ma part, afin de préserver le patrimoine culturel et artisanal de notre pays. En tant que créatrice, cela permettrait non seulement de protéger l’authenticité et l’origine de cette pièce emblématique, mais surtout de garantir que le Caftan marocain soit reconnu internationalement pour sa valeur culturelle. Un label garantirait également la qualité et l’authenticité des pièces produites par nos artisans, ce qui pourrait valoriser encore plus notre travail en tant que créateur.»

Une bonne nouvelle donc pour le monde du caftan marocain, puisque, Errich a précisé que le dépôt de cette marque, tant au niveau national qu’international, est un moyen de garantir que le caftan est un produit entièrement marocain. Cela représente non seulement une protection contre la contrefaçon, mais également un renforcement de l’image de marque du caftan sur les marchés extérieurs. Pour illustrer ses propos, il a mentionné le cas du zellige de Fès, qui a été l’objet de tentatives de détournement par certaines entités étrangères. «Il est impératif que tous les produits symbolisant notre identité culturelle bénéficient d’une telle protection, assurant ainsi leur origine et leur qualité», a-t-il conclu.

Lire aussi : L’ICESCO reconnaît le caftan comme patrimoine marocain

Dans une interview accordée à la MAP, Abderrahim Belkhayat, directeur régional de l’artisanat à Fès, a rappelé les efforts continus déployés par le ministère pour sauvegarder et valoriser l’artisanat marocain face aux menaces d’appropriation. Il a exprimé ses préoccupations concernant les phénomènes de contrefaçon et de piraterie qui touchent cet héritage culturel. «Malheureusement, notre patrimoine culturel est souvent menacé par des tentatives d’appropriation, avec des pays qui cherchent à s’approprier des éléments culturels sans en posséder les fondements», a-t-il déploré.

Belkhayat a également souligné que l’atelier visait à établir un cahier des charges pour l’utilisation de la marque collective du caftan. Ce label permettra non seulement de sauvegarder ce produit emblématique qui symbolise l’unité nationale, mais contribuera également à renforcer l’attractivité touristique du Maroc à l’international. «En préservant le caftan, nous valorisons non seulement un vêtement, mais un véritable symbole de notre culture».

Le projet de marque collective de certification s’inscrit dans une stratégie globale du ministère pour protéger les savoir-faire traditionnels et valoriser le patrimoine immatériel national. Ce projet repose sur un cadre juridique solide, en particulier la loi 133.12, qui introduit le concept d’indication géographique et d’appellation d’origine contrôlée pour les produits artisanaux. Cela permettra de renforcer la sécurité juridique entourant la production et la commercialisation du caftan marocain.

L’atelier a rassemblé des acteurs clés du secteur de l’artisanat, incluant des représentants du département de l’Artisanat aux niveaux central et local, de la Fondation Mohammed V pour la Solidarité, du département de la Culture, ainsi que des experts et des professionnels du caftan, notamment des artisanes, créatrices et stylistes.

Après le caftan, quel symbole de la culture marocaine pourrait bénéficier de cette protection ? La babouche, que l’on retrouve aussi partout dans le monde de la mode occidentale à des prix exorbitants sans le moindre intérêt pour le Maroc, soit-il culturel ou financier? La3kar fassi ? Qui en monopolisant les réseaux sociaux a attiré sur lui les phares de l’industrie de la beauté à l’international, le transformant en nouveau produit sensation des plus grandes marques de maquillage de luxe.

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