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Bilan à mi-mandat : les réalisations et défis du gouvernement d’Aziz Akhannouch

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Le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch. © DR

Dans son discours à mi-mandat, le chef du gouvernement met en lumière les succès diplomatiques et les défis à relever, notamment dans la lutte contre la pauvreté. L’extension de l’AMO, les réformes éducatives et le développement de la recherche scientifique sont des points essentiels. Toutefois, l’analyste Driss Aissaoui souligne les avancées économiques mais met en évidence le défi persistant du chômage. Malgré cela, un avenir prometteur se dessine avec une vision stratégique axée sur l’innovation et la solidarité nationale.

Dès l’ouverture de son discours, le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, a célébré les réussites diplomatiques du Royaume, soulignant les efforts du roi Mohammed VI. Il a notamment mentionné la reconnaissance internationale de la marocanité du Sahara ainsi que le succès de l’initiative visant à regrouper les pays africains de la façade atlantique et à faciliter l’accès à l’océan Atlantique pour les nations enclavées du Sahel.

Abordant les réalisations de son gouvernement, Aziz Akhannouch a identifié l’éradication de la pauvreté et de la précarité comme l’un des défis importants encore à relever par sa coalition, un enjeu central pour établir «l’État social» guidé par le Souverain. Il a renforcé son argumentation avec des données précises et les budgets alloués aux diverses réformes en cours. «Notre défi, a-t-il ajouté, est de réussir la mise en place d’une couverture sociale complète et de garantir un service de santé qui respecte la dignité du citoyen. Le deuxième défi consiste à bâtir une école qui offre une éducation de qualité et équitable, accessible à tous les enfants marocains».

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Expansion réussie de l’AMO

Le chef du gouvernement a annoncé que depuis le 1er décembre 2022, l’Exécutif a réussi à généraliser l’Assurance maladie obligatoire (AMO) de base, conformément aux délais et objectifs préétablis. Cette initiative a permis de transférer les bénéficiaires du régime RAMED, représentant quatre millions de familles soit plus de dix millions de citoyens, vers le système AMO. Cette transition s’accompagne d’un financement de l’État de 9,5 milliards de DH (MMDH) par an, garantissant la pérennité financière et le ciblage précis des bénéficiaires.

En outre, l’intégration des travailleurs non-salariés a été une étape importante, nécessitant une approche participative pour la mise en œuvre de 28 décrets d’application de la loi sur l’AMO. Le gouvernement a ainsi mené des efforts considérables pour élaborer les bases juridiques respectant les échéances fixées. À ce jour, 2,4 millions de professionnels non-salariés ont été inscrits, ouvrant la voie à six millions de personnes et ayants droit pour bénéficier de l’AMO de base.

Le chef du gouvernement a également mentionné la création de l’AMO Achamil, un système complémentaire pour ceux capables de s’acquitter des cotisations et qui ne disposent d’aucun revenu. Ce dispositif a été rapidement établi grâce à la promulgation efficace de tous les textes juridiques et réglementaires nécessaires.

Enfin, il a souligné l’impact social de ces mesures avec l’inscription de 3,5 millions de familles à la plateforme d’inscription électronique jusqu’à fin mars 2024, totalisant plus de 12 millions de personnes, y compris environ 5 millions d’enfants. Parmi ces bénéficiaires, 1,4 million de familles ne comptent pas d’enfants éligibles à la prime mensuelle forfaitaire et 1,2 million sont des personnes âgées de plus de 60 ans.

Financement et impact du projet national de réforme sociale

Le coût de la mise en œuvre de ce vaste chantier national est estimé à 25 MMDH pour l’année 2024, puis augmentera à 26,5 MMDH en 2025, pour atteindre 29 MMDH à l’horizon 2026. Il a souligné que malgré une conjoncture économique difficile, le gouvernement a réussi à mobiliser les ressources financières nécessaires pour ce projet stratégique sans faire de la crise un obstacle insurmontable.

Il a également célébré le lancement de ce projet comme un jalon mémorable pour le Maroc, ajoutant que «notre pays déploie actuellement des politiques sociales qui sont à la fois solidaires, équitables et durables, renforçant ainsi la confiance en l’avenir».

Concernant l’aide au logement, Aziz Akhannouch a rapporté que jusqu’au 19 février de cette année, 60.561 demandes avaient été enregistrées, avec environ 90% acceptées dès la première évaluation. Cette forte demande illustre l’intérêt des bénéficiaires potentiels.

Il a affirmé que ce programme devrait améliorer les conditions de vie d’environ 110.000 familles chaque année. Pour soutenir cette initiative, une enveloppe financière de 9,5 MMDH est prévue annuellement pour les cinq prochaines années.

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Vision stratégique pour une éducation de qualité et équitable

Akhannouch a souligné l’importance de la vision globale du gouvernement pour assurer une éducation de qualité accessible à tous. Cette stratégie est centrée sur la maîtrise des compétences fondamentales, la garantie d’égalité des chances et la promotion d’une meilleure intégration socioprofessionnelle. Dans ce contexte, le projet des Écoles pionnières a été un catalyseur de changement dans l’enseignement primaire, avec une phase pilote en 2023-2024 touchant 626 écoles et bénéficiant à environ 300.000 élèves.

Les résultats préliminaires de cette initiative sont prometteurs, révélant des progrès substantiels dans les performances scolaires des élèves : une quadruplication des scores en mathématiques, un doublement en langue arabe et un triplement en français. Fort de ces succès, le gouvernement envisage une extension progressive de ce modèle, prévoyant de l’étendre à 2.000 établissements primaires dès 2024 et à 500 établissements préparatoires à partir de 2026, avec l’objectif de généralisation pour l’année scolaire 2027-2028.

Par ailleurs, l’accent a également été mis sur le développement de l’enseignement préscolaire, considéré comme un prérequis essentiel à l’assurance de la qualité des apprentissages. Les efforts ont porté leurs fruits dès la rentrée 2023, avec 80% des enfants de 4 à 6 ans intégrant le préscolaire. Cette expansion a été soutenue par l’ouverture de 4.700 nouvelles classes, le recrutement de 6.000 éducateurs et la formation de plus de 7.100 d’entre eux, avec une augmentation des heures de formation initiale de 400 à 950 heures, ainsi qu’une extension de la formation continue.

Réformes dans l’enseignement supérieur et la recherche scientifique

Le chef du gouvernement a également mis en lumière des avancées dans le secteur de l’éducation, notamment avec l’adoption du Statut unifié des fonctionnaires de l’Education nationale. Il a aussi souligné l’évolution dynamique et cohérente de l’enseignement supérieur, deux ans et demi après l’adoption de stratégies nationales visant à transformer profondément ce secteur, notamment en matière de recherche scientifique et d’innovation.

Les progrès réalisés incluent l’adoption d’un nouveau statut pour les enseignants-chercheurs, ainsi que le lancement d’une réforme pédagogique globale et intégrée. Par ailleurs, le gouvernement a développé un système d’innovation efficace pour renforcer la compétitivité et l’attractivité des secteurs productifs.

Akhannouch a également détaillé les initiatives gouvernementales pour promouvoir la recherche scientifique et l’innovation, adaptées aux priorités nationales de développement. Ces mesures comprennent la mise en place d’un programme ambitieux pour former 1.000 doctorants de la nouvelle génération, impliqués dans des projets de recherche alignés sur les priorités nationales. De plus, il a mentionné le lancement de nouveaux cursus, nommés Parcours d’excellence, qui s’accompagne de la création de 63 centres d’excellence proposant 113 filières universitaires. En outre, trois instituts thématiques de recherche ont été établis dans des domaines prioritaires tels que l’eau, la biotechnologie et l’intelligence artificielle, marquant une étape essentiel vers une infrastructure de recherche et d’enseignement plus robuste et ciblée.

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Expansion des Cités de l’innovation et renforcement de l’éducation numérique

Le chef du gouvernement a également annoncé la généralisation des Cités de l’innovation avec la création de six nouvelles cités, et trois autres en cours de réalisation, pour un investissement total de 200 millions de DH (MDH). Ces infrastructures visent à consolider la position du Maroc comme un acteur important dans le domaine de l’innovation et de la technologie.

Dans le cadre du renforcement de la contribution des universités marocaines à l’économie numérique, Akhannouch a révélé que le gouvernement envisage de créer 18 centres Code 212 d’ici 2026. Ces centres fonctionneront comme des espaces ouverts pour les étudiants de diverses disciplines, leur permettant d’améliorer leurs compétences scientifiques et cognitives, notamment en programmation, analyse de données numériques et développement de compétences en intelligence artificielle.

Concernant les politiques de formation professionnelle et continue, Akhannouch a souligné l’engagement de l’exécutif à développer une offre de formation professionnelle qui répond aux exigences des entreprises et aux aspirations des étudiants. Cela comprend la mise en place de passerelles efficaces entre la formation professionnelle et les grandes écoles, afin de faciliter l’avancement professionnel des étudiants et répondre aux besoins du marché du travail.

Évaluation des politiques économiques du gouvernement à mi-mandat

Contacté par LeBrief, Driss Aissaoui, analyste politique et économique, a évalué les politiques économiques du gouvernement dirigé par Aziz Akhannouch, en mettant en lumière les succès et les défis rencontrés à mi-mandat. Aissaoui a noté des progrès remarquables, notamment dans la lutte contre l’inflation. Il a expliqué que le Maroc, qui avait enregistré un taux d’inflation record de près de 8% juste avant l’actuel gouvernement, a vu ce taux ramené à environ 3% grâce aux interventions sérieuses de Bank-Al-Maghreb, se rapprochant ainsi de son niveau historique de 1 à 2%.

Concernant les investissements, ils ont été stimulés notamment par le Fonds Mohamed VI de l’investissement, favorisant la dynamique dans plusieurs secteurs économiques. Aissaoui a également mis en avant les efforts du gouvernement pour atténuer les effets de catastrophes naturelles comme la sécheresse et le tremblement de terre qui a touché la région du Haouz de Marrakech. Il a souligné l’approbation de ces efforts par des institutions internationales telles que la Banque mondiale et le Fonds monétaire international, qui ont tenu leur réunion annuelle peu après le séisme.

Lors de cette réunion, le FMI a salué la capacité de l’économie marocaine à relever d’importants défis socio-économiques, reconnaissant le travail du gouvernement par l’octroi d’un don substantiel, exempt de remboursement immédiat et d’intérêts, ce qui illustre, selon Aissaoui, la reconnaissance internationale du courage et de l’efficacité des politiques mises en œuvre par le Maroc.

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L’importance de la solidarité nationale et les défis économiques selon Driss Aissaoui

Driss Aissaoui a également mis en avant l’importance de la solidarité nationale dans la réponse aux crises, notamment lors du séisme. Il a expliqué que ce n’est pas tant l’aspect économique mais plutôt la solidarité manifestée par les marocains qui a permis de maintenir la cohésion sociale et de stabiliser politiquement le pays. Cette solidarité a été imposée pour le succès des différents projets entrepris en 2023-2024.

Concernant les défis économiques, Aissaoui a reconnu des avancées notables dans la lutte contre l’inflation et la stabilisation économique, mais a souligné que le chômage reste un problème persistant. Les chiffres montrent un taux de chômage élevé, en particulier parmi les jeunes, avec des taux atteignant 12%. En réponse, le gouvernement n’est pas resté passif face à cette question. Des initiatives spécifiques ont été mises en place pour encourager l’auto-insertion des jeunes, notamment par la création de leurs propres projets. Aissaoui a cité le programme Força comme un exemple de ces efforts, notant qu’il a impliqué des investissements mais a aussi boosté l’engagement et la capacité des jeunes à envisager l’avenir de manière plus constructive.

Il a également souligné le potentiel et les opportunités que le Maroc continue de développer, particulièrement dans les secteurs socio-économiques. Pour Aissaoui, le bilan à mi-mandat représente une pause réflexive pour le gouvernement, qui doit se concentrer sur les stratégies à moyen et long terme pour surmonter le chômage, un défi majeur pour l’avenir du pays.

Vision stratégique globale selon Driss Aissaoui

Driss Aissaoui a souligné le dynamisme du secteur touristique qui, malgré des défis considérables, a enregistré des performances remarquables à partir de 2024, préparant le terrain pour les événements futurs. Il a notamment évoqué la préparation du Royaume pour accueillir des compétitions d’envergure telles que le championnat africain de football et la Coupe du Monde, coorganisée avec l’Espagne, le Portugal.

Aissaoui a également mis en avant la gestion efficace par le Maroc de ses défis conjoncturels et les initiatives en cours pour surmonter ces difficultés. Il a cité la politique étrangère proactive du roi Mohammed VI, notamment le développement de la façade atlantique africaine. Cette initiative est vue comme une ouverture vers d’énormes possibilités économiques et socio-économiques, favorisant la création d’emplois et les investissements dans des secteurs encore non reflétés dans le bilan à mi-mandat du gouvernement.

Pour Aissaoui, ces développements ne sont pas seulement des indicateurs de la performance actuelle, mais aussi des signes d’un avenir prometteur où le Maroc joue un rôle essentiel en tant que porte entre l’Afrique, la Méditerranée et le reste du monde. En conclusion, il a souligné que la véritable richesse du Royaume réside dans ses ressources humaines, hommes et femmes, qui sont le fondement de son développement et de son progrès.

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