DR : Edelman
À l’occasion de la 6ᵉ édition de l’African Digital Summit organisé par le GAM, Karena Crerar, PDG d’Edelman Africa et Kamal Taibi, PDG et fondateur de Strateüs Group se sont penchés sur la relation entre confiance et réputation. Cette session a exploré les principales conclusions du Baromètre de confiance Edelman 2024, avec un focus spécifique sur le Maroc et l’Afrique. Il s’agit de la première présentation du «Trust Barometer» au Maroc, proposant des tendances mondiales sur la confiance et la réputation.
Le baromètre, publié chaque année depuis 25 ans, est une référence incontournable pour mesurer le capital confiance des grandes institutions à travers le monde. Il analyse les perceptions du public et évalue l’impact de la communication institutionnelle sur la réputation et la confiance dans les organisations. La récente inclusion du Maroc dans cette étude prouve la prise de conscience croissante de l’importance de ces enjeux dans le Royaume. À l’heure où le digital et l’intelligence artificielle redéfinissent la relation entre les organisations et les citoyens, il est encore plus important pour les acteurs marocains de comprendre et d’agir sur les dynamiques de confiance.
Lire aussi : Transformation digitale : levier clé pour l’éducation et l’emploi ?
À l’ère du numérique, la transformation technologique bouleverse les attentes des citoyens envers les institutions. L’on pourrait dire que cela a débuté avec les applications bancaires que les Marocains craignaient plus que tout à leur lancement. Alors que les innovations telles que l’intelligence artificielle et le machine learning se généralisent, elles suscitent à la fois fascination d’une certaine génération et anxiété d’une autre. Cette tension, liée à l’usage des technologies, se reflète dans les attitudes des Marocains, tout comme dans celles des autres populations étudiées par Edelman.
Selon l’étude, la méfiance envers les nouvelles technologies n’est pas seulement une question de compétence, mais aussi de transparence et d’éthique. Les gens sont inquiets de l’usage qui pourrait être fait de leurs données et de l’impact sur leur vie privée. En conséquence, les institutions, en particulier les entreprises technologiques, ont la responsabilité de rassurer le public en garantissant l’intégrité et la sécurité des processus qu’elles mettent en œuvre.
Le Maroc, en pleine expansion digitale, voit émerger ces mêmes interrogations au sein de sa population. La course à la transformation numérique, amorcée ces dernières années avec l’ambition de faire du Maroc un hub technologique en Afrique, pousse les entreprises marocaines à renforcer leur stratégie de communication et à développer un discours transparent autour de l’utilisation des nouvelles technologies.
Baromètre de confiance gouvernemental et institutionnel
La confiance envers les gouvernements et les entreprises marocains reflète également des tendances mondiales. Le baromètre d’Edelman montre que les populations tendent à se méfier des grandes institutions, surtout lorsque des crises surviennent. Au Maroc, cette défiance est exacerbée par des perceptions négatives autour de la gestion de certaines crises économiques et sociales. La pandémie de COVID-19, notamment, a augmenté cette situation, forçant les institutions à revoir leur manière de communiquer et à redoubler d’efforts pour se rapprocher des citoyens.
Les données émergentes du baromètre montrent que le public attend des institutions plus de transparence, une meilleure gestion des crises et un engagement sincère envers le bien-être de la société. Cela passe notamment par une redéfinition des relations entre les citoyens et le gouvernement. Un exemple marquant est celui de l’initiative royale pour la généralisation de la protection sociale, une réforme qui a le potentiel de renforcer la confiance en répondant aux attentes croissantes en matière de justice sociale.
Les entreprises, elles, ne sont pas épargnées par cette défiance. Dans un environnement où la réputation joue un rôle incontournable, l’attente des citoyens marocains est que les entreprises adoptent des comportements responsables et prennent position sur les enjeux sociaux. Les consommateurs sont de plus en plus sensibles à l’éthique des entreprises, au respect des normes environnementales et à leur contribution au développement du pays. De plus, la montée en puissance des ONG au Maroc pose une nouvelle concurrence en termes de confiance. Ces organisations tendent à combler les lacunes perçues dans la responsabilité des entreprises et des gouvernements, en offrant une voix alternative pour les préoccupations des citoyens.
Lire aussi : Fabrication intelligente et intelligence artificielle, mais KESAKO !?
La place des médias dans cet écosystème de confiance n’est pas à ignorer, et le Maroc n’y fait pas exception. En tant que quatrième institution étudiée par Edelman, les médias sont essentiels pour façonner la perception du public sur les entreprises, le gouvernement et les ONG. Toutefois, les médias sont eux-mêmes confrontés à une crise de confiance. Les fake news, la désinformation et le sensationnalisme sont autant de facteurs qui ont contribué à l’érosion de la crédibilité des médias, aussi bien au Maroc qu’à l’échelle mondiale.
Bon alors, on fait quoi ?
Les conclusions tirées des données préliminaires du Maroc dans le cadre de l’étude d’Edelman montrent que le défi de la confiance est un enjeu dimensionnel, qui touche l’ensemble des institutions. Que ce soit dans le secteur technologique, au sein du gouvernement, des entreprises ou des médias, la clef du succès réside dans la capacité de ces acteurs à démontrer leur intégrité, à tenir leurs promesses et à se positionner en tant qu’acteurs du changement positif pour la société.
La reconstruction de cette confiance ne sera pas une tâche facile, mais elle est essentielle pour garantir une stabilité sociale et un développement durable. Le Royaume, en pleine transformation économique et numérique, a tout intérêt à investir dans la transparence, l’éthique et l’intégrité de ses institutions, afin de répondre aux attentes d’une population de plus en plus exigeante. Les efforts déployés pour améliorer la relation entre les citoyens et les institutions sont la clé pour assurer un avenir où la confiance sera non seulement restaurée, mais aussi renforcée.
Casablanca : accident mortel dans une station de tramway
Société - Casablanca a été le théâtre d’un accident tragique impliquant un poids lourd et une station de tramway.
Ilyasse Rhamir - 18 décembre 2024RGPH 2024 : vieillissement de la population, urbanisation et défis économiques
Société - Les résultats du dernier RGPH 2024 révèlent des changements profonds dans la structure démographique et socioéconomique du Maroc.
Ilyasse Rhamir - 17 décembre 2024Les ministres arabes de l’Habitat unis pour un développement urbain durable à Alger
Afrique, Diplomatie, Société - Hicham Airoud, directeur de l’Habitat et de la Promotion immobilière, a dirigé la délégation marocaine à la 41e session du Conseil des ministres arabes de l'Habitat et de l'Urbanisme à Alger.
Mbaye Gueye - 17 décembre 2024Le CSPJ rappelle ces magistrats à l’ordre
Société - Le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire (CSPJ) démontre une volonté affirmée d’instaurer une gouvernance plus intègre.
Mbaye Gueye - 17 décembre 2024Travaux imprévus à Maarif, circulation paralysée, la goutte de trop
Société - Les Casablancais qui empruntent le quartier Maarif sont confrontés à un véritable casse-tête. Des travaux… Encore !
Rédaction LeBrief - 16 décembre 2024Peines alternatives : vers une justice plus humaine
Société - La justice marocaine franchit un cap avec l’entrée en vigueur de la loi sur les peines alternatives, un texte ambitieux visant à moderniser le système judiciaire.
Ilyasse Rhamir - 16 décembre 2024Arts et métiers : une ambition maroco-française au service de l’innovation industrielle
Société - Le 5ᵉ CA de l’école Arts et Métiers, campus de Rabat, s’est tenu le 16 décembre 2024 sous la présidence de Ryad Mezzour.
Rédaction LeBrief - 16 décembre 2024Enseignement : des réformes urgentes face à un système en crise
Société - Le dernier rapport de la Cour des comptes dresse un état des lieux préoccupant du secteur de l’enseignement au Maroc.
Ilyasse Rhamir - 16 décembre 2024Santé mentale au Maroc : briser les tabous, réformer le système
Société - Au Maroc, la santé mentale demeure un domaine préoccupant, longtemps négligé dans les politiques publiques.
Ilyasse Rhamir - 18 décembre 2024Un séisme tue 25 personnes au Cachemire pakistanais
Khansaa Bahra - 25 septembre 2019Brésil : des violents incendies ravagent l’Amazonie
Khansaa Bahra - 22 août 2019Call of Duty Modern Warfare : la bande-annonce
Khansaa Bahra - 10 septembre 2019Urgence écologique : sauvetage de la forêt de Bouskoura
Société - L’ANEF a lancé un programme d’urgence pour 2025-2026 visant à préserver la forêt urbaine de Bouskoura, un espace vital pour la métropole de Casablanca.
Ilyasse Rhamir - 6 décembre 2024Lutte contre la cyberviolence : le Maroc en première ligne
Société - La cyberviolence, dissimulée et dévastatrice, est devenue un enjeu majeur pour les autorités marocaines.
Ilyasse Rhamir - 6 décembre 2024