Temps de lecture : 5 minutes

Accueil / Économie / Banque mondiale : quelles prévisions économiques en 2023 pour le Maroc ?

Banque mondiale : quelles prévisions économiques en 2023 pour le Maroc ?

Temps de lecture : 5 minutes

Gros plan

Temps de lecture : 5 minutes

La Banque mondiale s’attend à ce que la croissance économique du Maroc atteigne 3,1% en 2023 contre 3,5% annoncés un mois plus tôt. Elle prévoit une augmentation de 9% du PIB agricole, mais avertit que l’instabilité du volume des récoltes pourrait affecter davantage le taux de croissance économique avancé par l’institution internationale.

Temps de lecture : 5 minutes

La Banque mondiale (BM) a publié, le 14 février, son dernier rapport de suivi de la situation économique au Maroc. D’après les projections de l’institution financière internationale, la croissance économique au Royaume devrait atteindre 3,1% en 2023, contre 3,5% annoncé un mois auparavant. Elle table sur une hausse de 9% du Produit intérieur brut (PIB) agricole, après -15,1% en 2022. «Bien que le début de la campagne agricole ait été relativement humide (…) le Maroc pourrait revivre le même scénario que l’année dernière avec un niveau de récoltes faible, réduisant la croissance économique que nous prévoyons pour 2023 de près d’un point de pourcentage», indique la BM, dans son rapport intitulé “Le Maroc face aux chocs d’offres”. 

En revanche, les estimations de la BM restent supérieures à celles de Bank Al-Maghrib et du FMI (3%). Mais elles sont moins optimistes que les prévisions de l’Organisation des Nations unies (3,6%) et du gouvernement (4%). 

S’agissant de l’inflation au Maroc, les économistes de l’institution de Bretton Woods s’attendent à un repli, passant de 6,6% en 2022 à 4% cette année. De même, le déficit du compte courant passerait de 4,1% en 2022 à 3,7% en 2023. Quant au déficit budgétaire, il baisserait de 5,1% en 2022 à 4,6% cette année. 

Lire aussi : Maroc : la Banque mondiale projette une croissance de 3,5% en 2023

L’impact sur les ménages marocains

Le rapport de l’institution financière internationale a consacré toute une partie au pouvoir d’achat des ménages au Maroc. La BM a souligné que «le gouvernement a décidé de maintenir les prix réglementés du gaz, du blé et de l’électricité, et a canalisé des allocations budgétaires supplémentaires vers la caisse de compensation (l’entité qui finance les subventions des prix) et le secteur des entreprises publiques, pour un montant total de 33,4 milliards de DH». 

Sans oublier les aides qui sont versées aux professionnels du transport pour faire face à la hausse des prix des carburants. En outre, l’exécutif a consacré un budget pour soutenir les secteurs agricole et touristique. Cela a entraîné une hausse de 14,5% des dépenses publiques en 2022.

En dépit de ces mesures, la flambée de prix des produits alimentaires continue d’impacter les ménages modestes et vulnérables. L’alimentation représente près de la moitié des dépenses des familles les plus pauvres, contre un cinquième pour les plus aisées. «Les ménages les plus pauvres sont non seulement confrontés à des prix plus élevés, mais ont également des possibilités plus limitées d’ajuster leur comportement de consommation pour faire face au choc, car ils disposent de moins de ressources, notamment actifs, épargne ou soldes de précaution», explique-t-elle. 

Lire aussi : Crise économique : le FMI évalue la performance du Maroc

La BM salue la réforme de la protection sociale

La Banque mondiale s’est aussi attardée sur la grande réforme de la protection sociale au Royaume. Celle-ci repose sur le ciblage des aides publiques aux personnes vulnérables. Jesko Hentschel, directeur pays de la BM pour le Maghreb et Malte, a affirmé que «les mesures récentes visant à contrer les chocs d’offres et à préserver le pouvoir d’achat des ménages marocains ont atténué l’impact dans une large mesure, et empêché que davantage de personnes ne tombent dans la pauvreté. Le déploiement prévu du système d’allocations familiales permettra au Maroc de cibler efficacement la population vulnérable de manière rentable et équitable afin de faire face aux hausses de prix d’une telle ampleur».

Enfin, l’institution internationale souligne que le gouvernement est conscient des limites du système de subventions actuel. Comme solution, il œuvre à l’universalisation du programme d’allocations familiales dans le cadre d’une réforme plus large du système de santé et de la protection sociale. Les économistes de la Banque mondiale suggèrent aussi de compléter les mesures anti-inflationnistes en introduisant des politiques structurelles. Elles pourraient inclure «des initiatives ou des actions permettant de remédier aux goulots d’étranglement existants dans les marchés alimentaires, où l’écart important entre les prix à la production et les prix de détail».

Laissez-nous vos commentaires

Temps de lecture : 5 minutes

La newsletter qui vous briefe en 5 min

Chaque jour, recevez l’essentiel de l’information pour ne rien rater de l’actualité

Et sur nos réseaux sociaux :

Banque mondiale

Hydrogène vert : le Maroc trace sa voie

Le World Power-to-X Summit, dont la quatrième édition a pris fin ce mercredi à Marrakech, a rassemblé une multitude de décideurs, de leaders…
Banque mondiale

Économie bleue : le Maroc plaide pour un renforcement de la coopération Sud-Sud

Le ministre de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et forêts, Mohamed Sadiki, a déclaré qu’une coopérati…
Banque mondiale

Maroc : perspective de croissance du PIB (+2,5%)

Selon les prévisions économiques du Haut-Commissariat au plan (HCP), au quatrième trimestre 2024, le retour des branches secondaires vers un…
Banque mondiale

Transformation digitale : levier clé pour l’éducation et l’emploi ?

Organisé par le GAM, et placé sous le patronage du roi Mohammed VI, ce sommet vise, comme chaque année, à rapprocher les acteurs du digital …
Banque mondiale

Casablanca-Settat : quels projets pour un développement durable en 2025 ?

Dès le début de la session, le président du Conseil a présenté un rapport détaillé des activités menées durant la période 2021-2024 dans la …
Banque mondiale

Maroc-UE : suspension des accords commerciaux, et après ?

Pour les accords commerciaux de 2019 entre l’Union européenne et le Maroc, s’en est fini ! C’est ce qu’a annoncé la Cour de justice européen…
Banque mondiale

Emploi : l’IA va-t-elle tous nous remplacer ?

C’est l’histoire de l’imprimerie qui ressemble incroyablement à celle de l'IA… Elle est venue bousculer 80.000 emplois dans l’Empire ottoman…
Banque mondiale

Prix des fruits, légumes et viandes : qu’en est-il ?

Le marché des fruits, légumes, et viandes connaît une fluctuation des prix cette semaine. À travers une analyse des prix de gros des produit…

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire