Temps de lecture : 4 minutes

Accueil / Économie / Bank Al-Maghrib opte pour une politique monétaire accommodante

Bank Al-Maghrib opte pour une politique monétaire accommodante

Temps de lecture : 4 minutes

Gros plan

Temps de lecture : 4 minutes

Lors de sa deuxième réunion trimestrielle de l’année 2022, le Conseil de Bank Al-Maghrib a examiné et approuvé le rapport annuel sur la situation économique, monétaire et financière du pays ainsi que sur les activités de la Banque au titre de l’exercice 2021. Il a aussi analysé l’évolution de la conjoncture internationale et la situation de l’économie nationale. Sur cette base, le Conseil a décidé de maintenir sa politique monétaire accommodante et de garder le taux directeur inchangé à 1,50%.

Temps de lecture : 4 minutes

Réunion sous pression ce mardi au siège de Bank Al-Maghrib (BAM) à Rabat. Les membres du Conseil de la Banque centrale ont tenu la deuxième session trimestrielle du Conseil pour l’année 2022, dans un contexte extrêmement compliqué : la croissance est au ralenti, l’inflation est galopante et les prévisions sont moroses.

Abdellatif Jouahri, wali de BAM, accompagné de Abderrahim Bouazza, directeur général de la Banque centrale, ont essayé d’apprécier au mieux la situation actuelle avec les autres membres du Conseil, à savoir Mouna Cherkaoui, Mohamed Daïri, Najat El Mekkaoui, Larbi Jaïdi, Mustapha Moussaoui, Fathallah Oualalou et Fouzia Zaaboul.

La conjoncture internationale reste marquée en particulier par l’enlisement de la guerre en Ukraine, la persistance de l’inflation à des niveaux exceptionnellement élevés, le resserrement des politiques monétaires et la détérioration des perspectives économiques.

«Pâtissant de cet environnement et des conditions climatiques défavorables, l’économie nationale connaitrait cette année une forte décélération conjuguée à une exacerbation des pressions inflationnistes», précise un communiqué de BAM. La Banque fait aussi référence à l’impact des décisions prises dans le cadre de l’accord social du 30 avril 2022 et des pressions inflationnistes essentiellement d’origine externe et au retour prévu de l’inflation à des niveaux modérés en 2023.

Partant de là, le Conseil a décidé de maintenir l’orientation accommodante de la politique monétaire, et ce, pour continuer de soutenir l’activité économique. «Il a décidé en conséquence de garder le taux directeur inchangé à 1,50%, tout en continuant de suivre de près l’évolution de la conjoncture nationale et internationale», ajoute le communiqué.

Selon l’économiste Omar Bakkou, pour contrer l’augmentation des prix, «la mesure classique qui doit être adoptée est d’augmenter le taux directeur ou de diminuer les moyens de paiement et par conséquent, de baisser la demande et les prix».

En revanche, la situation actuelle est marquée par une stagnation et une croissance faible à cause de plusieurs chocs. C’est le gros dilemme auquel font face les membres du Conseil de BAM. «Si on opte pour une politique anti-inflationniste, on risque de déprimer l’activité davantage», estime Bakkou.

Lire aussi : BAM : maintien du taux directeur à 1,50%

Tous les voyants sont au rouge

Le Conseil de Banque le reconnait : «les prix à la consommation ont connu une hausse sensible au cours des quatre premiers mois de l’année avec une progression moyenne de 4,5% en glissement annuel». Cette tendance devrait se poursuivre à court terme, l’inflation devant atteindre, selon les projections de la Banque, 5,3% pour l’ensemble de cette année avant de décélérer à 2% en 2023.

Aussi, en raison des conditions climatiques défavorables, la production céréalière reculerait en 2022 de 69% à 32 millions de quintaux. La valeur ajoutée agricole devrait ainsi chuter de 15% cette année. «S’agissant des activités non agricoles, leur croissance devrait se consolider à 3,8%, favorisée par l’assouplissement des restrictions sanitaires», détaille BAM. En définitive, selon les projections de BAM, la croissance de l’économie nationale devrait ralentir à 1% cette année.

Autres éléments analysés par la Banque centrale : les comptes extérieurs et les conditions monétaires. En parcourant les différents indicateurs fournis par l’Office des changes, BAM soutient que le déficit du compte courant se creuserait à 4,9% du PIB en 2022 et les avoirs officiels de réserve se situeraient à 342,5 milliards de DH à fin 2022, assurant ainsi une couverture autour de six mois d’importations de biens et services.

Pour ce qui est des conditions monétaires, les taux débiteurs poursuivent leur tendance baissière, avec une nouvelle diminution au premier trimestre 2022 de 16 points de base à 4,28%. Concernant le crédit bancaire au secteur non financier, il devrait maintenir un rythme de croissance modéré autour de 4% en 2022 et en 2023.

Lire aussi : Politique monétaire : le Conseil de BAM opte pour le statu quo

Enfin, le Conseil s’est arrêté sur l’état de santé des finances publiques. Fort heureusement, les recettes ordinaires se sont améliorées de 25,5% entre le 1er janvier et le 31 mai 2022 grâce à l’augmentation du produit fiscal et des financements spécifiques. En parallèle, les dépenses globales se sont alourdies de 16,6% reflétant en particulier la hausse de la charge de compensation. Résultat : le déficit budgétaire devrait passer à 6,3% du PIB en 2022.

Laissez-nous vos commentaires

Temps de lecture : 4 minutes

La newsletter qui vous briefe en 5 min

Chaque jour, recevez l’essentiel de l’information pour ne rien rater de l’actualité

Et sur nos réseaux sociaux :

Bank Al-Maghrib

TGR : «Il est essentiel d’être agile afin de protéger nos entreprises et nos citoyens», Noureddine Bensouda

La seizième édition du Colloque international des Finances publiques, organisée par la Trésorerie générale du Royaume, se déroule les 1ᵉʳ et…
Bank Al-Maghrib

Alstom décroche le contrat pour les rames de la LGV Kénitra à Marrakech

Le constructeur ferroviaire français Alstom a été sélectionné pour fournir les rames automotrices de la future ligne à grande vitesse (LGV) …
Bank Al-Maghrib

Agriculture : l’OCP dévoile une vision ambitieuse pour l’Afrique

La sécurité alimentaire est un enjeu majeur du 21ᵉ siècle, particulièrement dans un contexte où les défis climatiques et démographiques se f…
Bank Al-Maghrib

MAS 2024 : quelles stratégies pour l’aéronautique au Maroc ?

Sous patronage royal, le MAS 2024 accueille cette année 200 exposants, 75 délégations officielles et des professionnels de plus de 20 pays p…
Bank Al-Maghrib

PLF 2025 : bilan d’exécution des budgets des SEGMA

Le bilan d'exécution des budgets des Services de l'État gérés de manière autonome (SEGMA) pour les années 2022 et 2023 révèle des dynamiques…
Bank Al-Maghrib

PLF 2025 : évolution de la performance portefeuille publics

Le rapport sur les établissements et entreprises publics a révélé que le chiffre d’affaires (CA) des établissements et entreprises Publics (…
Bank Al-Maghrib

PLF 2025 : le foncier, un catalyseur d’investissement et de développement durable

Face à la pression sur le foncier, l'État a lancé une stratégie pour valoriser ses terres. C’est ce qu’a révélé le rapport sur le foncier pu…
Bank Al-Maghrib

PLF 2025 : évolution de la charge de la compensation

Les subventions jouent un rôle crucial pour compenser les fluctuations des prix des produits de base. Ces subventions visent à préserver le …

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire