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Depuis quinze ans, le Maroc, comme le reste du monde, fait face à une succession de crises qui a des impacts significatifs sur l’emploi. De la crise financière de 2008 à la pandémie de la Covid-19, en passant par des conflits géopolitiques et l’inflation conséquente, le marché du travail marocain est en pleine turbulence. Ces événements ont entraîné une dégradation de la situation de l’emploi, exacerbée par des facteurs structurels et des lacunes dans le système éducatif, a déclaré Abdellatif Jouahri, gouverneur de Bank Al-Maghrib.
Au deuxième trimestre de 2024, l’économie nationale a perdu 82.000 postes, concentrés exclusivement dans le milieu rural. Cette perte fait suite à une diminution de 86.000 emplois au même trimestre l’année précédente. Les secteurs de l’agriculture et du bâtiment et travaux publics (BTP) ont été particulièrement touchés, avec des baisses respectives de 152.000 et 35.000 emplois. En revanche, d’autres secteurs tels que les services et l’industrie ont enregistré des créations d’emplois. Mais ces gains ne suffisent pas à compenser les pertes.
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Le wali a déclaré que le taux de chômage au Maroc a ainsi augmenté. Il est ainsi passé de 12,4% à 13,1% au niveau national, et de 16,3% à 16,7% dans les zones rurales. Cette problématique touche particulièrement les jeunes, la tranche de 15 à 24 ans, dont le taux de chômage est passé au cours du deuxième trimestre de 46,1% à 48,8% en milieu rural et de 33,6% à 36,1% en milieu urbain. Jouahri a ainsi révélé que l’analyse des chiffres montre que la majorité des pertes d’emploi ont eu lieu en milieu rural, notamment dans le secteur agricole.
Ce contexte souligne l’urgence de réformes profondes pour améliorer l’intégration des jeunes dans le marché du travail. En effet, de nombreux demandeurs d’emploi quittent prématurément le système éducatif, ce qui constitue un obstacle majeur à leur employabilité, a rappelé Abdellatif Jouahri,
Un manque de formation notée chez la plupart des chômeurs
Pour remédier à cette situation, ce dernier estime qu’il est crucial d’adopter des politiques éducatives et de formation professionnelle adaptées. Selon lui, les pays qui ont réussi à améliorer leur taux d’emploi ont souvent commencé par réformer leur système éducatif pour mieux l’aligner sur les besoins du marché. Cela implique non seulement de favoriser l’accès à une éducation de qualité, mais aussi de promouvoir des formations professionnelles pertinentes.
Le gouverneur de Bank Al-Maghrib signale que la montée des technologies numériques et de l’intelligence artificielle pose également de nouveaux défis. Les emplois traditionnels doivent se transformer ou disparaître. Ce qui démontre l’urgence d’une adaptation rapide des compétences. Les jeunes, en particulier, doivent être formés aux nouvelles exigences du marché, que ce soit dans le domaine digital ou dans des secteurs émergents.
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Jouahri invite la population à plus de patience en ce qui concerne les initiatives mises en place pour la formation des jeunes. «Les résultats des programmes tels qu’Intelaka et Forsa, conçus pour les jeunes, ne seront visibles que sur le long terme. Je pense néanmoins qu’il reste un travail important à accomplir, notamment en matière d’accompagnement, qui doit être mieux structuré», a-t-il expliquél.
Lors de ce face-à-face avec la presse, Abdellatif Jouahri a annoncé que les données récentes révèlent une entrée nette de 8.000 nouveaux demandeurs d’emploi, indiquant que la pression sur le marché du travail continue d’augmenter. Malgré quelques gains dans les secteurs industriels et des services, le besoin d’une main-d’œuvre qualifiée demeure crucial
Pour lutter contre le chômage des jeunes, il est impératif d’initier des réformes éducatives et de formation qui garantissent que les jeunes soient équipés des compétences nécessaires pour prospérer dans un marché en constante évolution. L’avenir de l’emploi au Maroc dépendra en grande partie de ces efforts. Ceux-ci permettront non seulement de réduire le chômage, mais aussi de renforcer l’économie nationale dans son ensemble.
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