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Lors de sa réunion ce mardi à Rabat, le Conseil de Bank Al-Maghrib (BAM) a décidé de maintenir le taux directeur à 3%, une décision rendue nécessaire en raison de l’incertitude élevée entourant l’évolution de la conjoncture internationale et du contexte national, notamment à la suite du tremblement de terre. Cette décision a été annoncée dans un communiqué publié à l’issue de la troisième réunion trimestrielle du Conseil au titre de l’année 2023.
Lors de ses prochaines réunions, les décisions du Conseil tiendront compte notamment des données dont la Banque disposera concernant l’impact du séisme sur les plans économique et social, et sur les actions mises en place à cet effet par toutes les parties prenantes, indique la même source.
Pour rappel, le Conseil de BAM a décidé à l’issue de ses dernières réunions, tenues le 27 septembre 2022, le 20 décembre 2022 et le 21 mars 2023, de relever le taux directeur, trois fois successives, de 50 pbs. Le taux a ainsi grimpé de 1,50% initialement à 3% à fin mars dernier.
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L’inflation attendue à 6% en 2023
Le Conseil a noté une nette décélération de l’inflation, passant de 10,1% en glissement annuel en février à 5% en août. Cette baisse a été favorisée par les mesures gouvernementales, la réduction des pressions extérieures et une politique monétaire plus stricte.
Selon les prévisions de BAM, cette tendance à la baisse de l’inflation se poursuivra, avec une projection de 6% en moyenne pour 2023, puis de 2,6% en 2024. La composante sous-jacente de l’inflation suivra une trajectoire similaire.
En outre, le Conseil a relevé une diminution des anticipations d’inflation à moyen et long termes au troisième trimestre de 2023, tout en constatant que les répercussions de ses récentes décisions d’augmentation du taux directeur sur les conditions monétaires et l’économie réelle restent partielles.
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La croissance prévue à 2,9% en 2023
En ce qui concerne la croissance, la Banque centrale prévoit une amélioration progressive, passant à 2,9% en 2023 puis à 3,2% en 2024. Cependant, ces prévisions ne tiennent pas compte des conséquences du séisme d’Al Haouz ni des mesures de reconstruction et de relance annoncées.
Cette tendance à la hausse serait engendrée par une augmentation de 5% de la valeur ajoutée dans le secteur agricole en 2023 et de 5,9% en 2024, à condition que la production céréalière moyenne atteigne 70 millions de quintaux. S’agissant des activités non agricoles, leur rythme de croissance devrait ralentir à 2,6% en 2023, puis s’accélérer à 3% en 2024.
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Quasi-stagnation des échanges de biens en 2023
Sur le plan des comptes extérieurs, les échanges de biens connaîtraient une quasi-stagnation en 2023 avant une reprise relative en 2024. Les exportations devraient rester stables en 2023, avec une baisse des ventes de phosphate et dérivés et une augmentation des ventes automobiles, suivie d’une reprise en 2024. Les importations, quant à elles, resteraient au même niveau qu’en 2022, avec un accroissement l’année prochaine.
De leur côté, les recettes voyages devraient augmenter de 23,4% à 115,5 MMDH en 2023 en raison de l’effet attendu des manifestations internationales majeures que devrait accueillir le Royaume durant les prochains mois. Elles devraient ensuite afficher une baisse de 4,9% à 109,9 milliards en 2024.
Pour leur part, les transferts des Marocains résidant à l’étranger (MRE) devraient s’accroître de 2,5% en 2023 et de 3,6% en 2024 pour atteindre 117,5 MMDH. Quant aux investissements directs étrangers (IDE), leurs recettes se maintiendront à 3% du PIB en 2023 et 2024.
Ainsi, le déficit du compte courant devrait être d’environ 2% du PIB en 2023 et 2024, après avoir atteint 3,5% en 2022. Les avoirs officiels de réserve devraient atteindre 361,8 MMDH à fin 2023 et 363,8 milliards à fin 2024.
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Quid des conditions monétaires ?
En ce qui concerne les conditions monétaires, les taux débiteurs ont augmenté de 23 points de base à 5,26% au deuxième trimestre 2023, en raison du resserrement de la politique monétaire. Le besoin de liquidité des banques devrait, quant à lui, augmenter davantage, atteignant 97,2 MMDH à fin 2023 et 113 milliards à fin 2024.
Pour ce qui est du crédit bancaire au secteur non financier, il devrait ralentir, passant de 7,9% en 2022 à 3,1% en 2023, puis s’améliorer à 4,6% en 2024. S’agissant du taux de change effectif réel, il devrait s’apprécier de 1,1% en 2023 et de 1% en 2024.
Enfin, en ce qui concerne les finances publiques, les recettes ordinaires ont augmenté de 4,9% au cours des huit premiers mois de 2023, principalement en raison de la hausse des rentrées fiscales. En parallèle, les dépenses globales se sont alourdies de 5,9%, en particulier les dépenses d’investissement, les dépenses de biens et services, et les charges d’intérêts de la dette. Selon les prévisions de BAM, le déficit budgétaire devrait légèrement diminuer, passant de 5,2% du PIB en 2022 à 5,1% en 2023, puis à 4,9% en 2024.
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