Temps de lecture : 6 minutes

Accueil / Économie / BAM : l’essentiel du rapport 2022 sur la situation économique, monétaire et financière

BAM : l’essentiel du rapport 2022 sur la situation économique, monétaire et financière

Temps de lecture : 6 minutes

Gros plan

Temps de lecture : 6 minutes

Abdellatif Jouahri, wali de Bank Al-Maghrib (BAM), a présenté, samedi, au roi Mohammed VI, le rapport annuel de la banque concernant la situation économique, monétaire et financière pour l’exercice 2022. Il a souligné que l’économie nationale a fait face à des défis liés au contexte mondial difficile et à une sécheresse sévère, ce qui a entraîné une croissance économique de 1,3% en 2022, après 8% en 2021. En anticipant les défis futurs liés au paysage mondial en évolution, Jouahri a mis l’accent sur la nécessité d’accroître l’adaptabilité et l’agilité de la politique publique et de renforcer la résilience de l’économie nationale.

Temps de lecture : 6 minutes

Bank Al-Maghrib (BAM) a dévoilé son rapport annuel concernant la situation économique, monétaire et financière pour l’exercice 2022. Samedi au palais royal à Tétouan, le roi Mohammed VI, en compagnie du prince héritier Moulay El Hassan et du prince Moulay Rachid, a reçu Abdellatif Jouahri, wali de la Banque centrale, qui a présenté au Souverain le rapport.

Dans son discours devant le Roi, Jouahri a souligné que l’économie nationale a été confrontée à des défis majeurs, en raison d’un contexte mondial difficile et d’une sécheresse particulièrement sévère. En conséquence, la croissance économique a été limitée à 1,3% en 2022, après avoir atteint 8% en 2021.

Malgré cette conjoncture défavorable, les finances publiques ont montré des signes de redressement, avec un déficit budgétaire revenant à 5,2% du PIB, grâce aux efforts déployés par l’État pour atténuer l’impact de la hausse des prix sur les ménages et les entreprises, a-t-il précisé.

Voyage : les recettes ont atteint un niveau record

Concernant les échanges extérieurs, Jouahri a souligné la continuité de la dynamique observée en 2021, soutenue par une performance remarquable des métiers mondiaux du Maroc et du secteur du phosphate. Les recettes voyage ont, quant à elles, atteint un niveau record, et le flux exceptionnel des transferts des Marocains résidant à l’étranger (MRE) s’est maintenu. Ces évolutions ont permis de contenir le déficit du compte courant à 3,5% du PIB, tandis que les avoirs officiels de réserve de BAM ont été renforcés à l’équivalent de cinq mois et demi d’importations.

Cependant, à l’instar de nombreux pays dans le monde, le Maroc a dû faire face à une inflation élevée, atteignant 6,6% en 2022, soit son plus haut niveau depuis 1992. Pour contrôler cette inflation, la Banque centrale a adopté une politique monétaire plus stricte, en relevant son taux directeur à 2,5% à la fin de l’année. Parallèlement, elle a veillé à assurer un financement adéquat de l’économie et a répondu favorablement à toutes les demandes de liquidités exprimées par les banques. Elle a également continué de mettre en œuvre ses programmes spécifiques en faveur des petites et moyennes entreprises.

Lire aussi : BAM : la masse monétaire en décélération de 7,6% en juin

Valoriser le capital humain

Face aux changements profonds qui affectent le paysage mondial, tels que la fragmentation géopolitique, le souverainisme économique, les phénomènes climatiques extrêmes et le stress hydrique, le wali de BAM estime que la politique publique doit être rendue plus adaptable et agile, tout en renforçant la résilience de l’économie nationale.

À cet effet, il a insisté sur l’importance de prioriser la valorisation du capital humain, en mettant en œuvre des chantiers déterminants tels que la généralisation de la protection sociale lancée par le Roi en 2021 et la réforme du système éducatif, qui bénéficie déjà d’efforts considérables depuis de nombreuses années.

Sur le plan économique, la réforme du secteur public, à laquelle le Souverain a appelé en 2020, doit permettre de corriger les dysfonctionnements structurels des établissements publics. En parallèle, la mobilisation pour dynamiser l’investissement privé, encouragée par le récent discours du Roi, offre des perspectives prometteuses pour la croissance économique et l’emploi.

Lire aussi : Activité bancaire : Bank Al-Maghrib dresse le bilan de l’année 2022

Rationaliser les ressources publiques

Jouahri a également souligné la nécessité de rationaliser les ressources publiques, en accélérant certains chantiers qui libéreraient les marges nécessaires pour renforcer les filets sociaux. Selon lui, la réforme du système de compensation entamée en 2013 et celle des retraites sont devenues des impératifs vitaux et devraient être finalisées rapidement.

Malgré les défis imposés par les chocs exogènes depuis 2020, le Maroc a démontré sa résilience grâce à la stratégie de diversification économique et aux réformes entreprises au cours des deux dernières décennies, a-t-il noté.

Par ailleurs, sur la scène internationale, sous le leadership du Roi, le Maroc a su se positionner comme un partenaire crédible et un pilier de paix et de stabilité. Cette approche a porté ses fruits, avec notamment la sortie des listes grises du Groupe d’action financière (GAFI) et de l’Union européenne, l’octroi par le Fonds monétaire international (FMI) d’une ligne de crédit modulable et l’accueil prochain des Assemblées annuelles du FMI et de la Banque mondiale à Marrakech, a soutenu le responsable.

Lire aussi : BAM : 3,1 millions nouveaux comptes ouverts en 2022

Monnaie : hausse de la circulation fiduciaire de 10% en 2022

Selon le rapport de BAM, la circulation fiduciaire a enregistré une progression significative de 10% en 2022, atteignant 372 milliards de DH (MMDH). Après un retour à un rythme normal en 2021, cette augmentation marque une nouvelle tendance positive.

La ventilation par type de monnaie indique que les billets ont enregistré une augmentation de 9,3%, représentant l’équivalent de 368 MMDH, avec un total de 2,5 milliards de billets en circulation. La monnaie métallique, quant à elle, a affiché une hausse de 3,1%, équivalant à 4 MMDH, avec un total de 3,1 milliards de pièces en circulation. Concernant la répartition des billets et des pièces en circulation, la coupure de 200 DH domine avec une part de 56%, suivie de la pièce de 1 DH avec une part de 29%.

Pour répondre aux besoins de l’économie nationale en billets de banque et pièces de monnaie neufs, BAM a produit 530 millions de billets de banque et 95 millions de pièces de monnaie. Par ailleurs, face à la hausse de la demande de cash, la Banque centrale et les Centres privés de tri (CPT) ont augmenté leurs approvisionnements en monnaie fiduciaire de 13,5%, atteignant 3,5 milliards de billets, dont 2,9 milliards proviennent des opérations de recyclage.

Lire aussi : TD inchangé : quel impact sur les TPME ?

Faux monnayage : 7.090 billets détectés en 2022

Dans son rapport, la Banque centrale indique que le nombre de faux billets détectés en 2022 a atteint 7.090, équivalant à 960.000 DH. La coupure de 200 DH continue de prédominer dans le faux monnayage, représentant 52% du total des faux billets.

En outre, le document souligne une tendance positive, avec une baisse du ratio de contrefaçon à 2,9 faux billets pour chaque million de billets en circulation, comparé à 3,3 en 2021.

Et, de noter que la Banque centrale a accompli diverses réalisations, notamment la production et la livraison de 2 millions de passeports biométriques, 2,4 millions de permis de conduire électroniques et de certificats d’immatriculation électronique, ainsi que 37 millions de vignettes et de timbres pour les différents organismes de l’État. De plus, 73.000 permis de port d’armes ont été émis.

Laissez-nous vos commentaires

Temps de lecture : 6 minutes

La newsletter qui vous briefe en 5 min

Chaque jour, recevez l’essentiel de l’information pour ne rien rater de l’actualité

Et sur nos réseaux sociaux :

BAM

Dans l’ombre de l’économie : l’impact des EEP sur le développement

Au Maroc, les Établissements et entreprises publics (EEP) incarnent un pilier central dans la configuration économique et sociale du pays, m…
BAM

Hydrogène : vers un Maroc vert ?

Devant la Chambre des conseillers, Leila Benali, ministre de la Transition énergétique, a fait le point sur les avancées remarquables de la …
BAM

Résilience et croissance : quelle situation économique en 2023 ?

La performance du Maroc à se relever est toujours perçue d’un bon œil sur la scène internationale. Pour preuve, dès l’annonce des premiers c…
BAM

Quelles tendances pour la fiscalité internationale? (Rapport OCDE)

La sixième édition du rapport Corporate Tax Statistics de l'OCDE offre un regard approfondi sur les tendances fiscales mondiales, avec un ac…
BAM

Prévisions du HCP : vers une dynamique de croissance positive

Les prévisions du Haut-Commissariat au Plan (HCP) pour 2024 et 2025 montrent une dynamique économique positive, malgré des défis persistants…
BAM

Augmentation des salaires dans le public à partir de juillet

En cette période d’été, avoir quelques sous de plus dans sa bourse peut changer la donne. Alors comme convenu lors de la signature de l’acco…
BAM

Saison agricole 2024-2025 : le ministère dévoile des initiatives pour booster l’agriculture

À l'aube de la saison automnale, le ministère de l’Agriculture a donné le coup d'envoi aux préparatifs de la nouvelle saison agricole 2024-2…
BAM

Affaire La Samir : le CIRDI a tranché, et après ?

Très attendu, le verdict du Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (CIRDI) a été rendu lundi dan…

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire