Accueil / Économie

Aviculture, un secteur volatile ?

Temps de lecture

Produits avicoles © DR

La dernière publication des données de la Fédération interprofessionnelle du secteur avicole au Maroc (FISA), peint un tableau nuancé des différents éléments qui composent le secteur avec des progressions en dents de scie. Cependant, le secteur avicole est en bonne santé avec une production annuelle en hausse. Retour sur ces chiffres.

Du côté des volatiles, parfois ça va, parfois ça ne va pas. Les dernières données publiées par la Fédération interprofessionnelle du secteur avicole au Maroc (FISA) prouvent la bonne santé du secteur en 2023. La production avicole a connu une hausse de 2,45% par rapport à l’année précédente pour s’établir à 10.445 millions d’unités.

La production des œufs de consommation est estimée à 5,3 milliards d’unités, ce qui traduit une hausse de 10% en comparaison avec 2022. Une augmentation de 33% en une année, a été notée dans la production des poussins (15,9 millions d’unités). Pour ce qui est de la production d’aliments de volaille, la courbe est toujours ascendante avec 3,3 millions de tonnes (T) soit une augmentation de 10% par rapport à l’année précédente.

Selon les chiffres de la FISA, la production de la viande de poulet a augmenté de 5% par rapport à 2022 pour s’établir à 560.000 T. Elle a ajouté que la viande de la dinde a atteint 135.000 T. En outre, la production de la viande de poulet de chair est de 68.360 T au niveau des abattoirs industriels avec une hausse de 4% par rapport à l’année passée.

Les experts signalent que la demande de viande de poulet devance toujours celle de la dinde. Quant à la production du secteur traditionnel, elle est évaluée à 800 millions d’œufs et 50.000 T de viandes de volailles.

La FISA soutient que les produits destinés à l’exportation ont enregistré un net recul comme les viandes. Ceux à base de volaille ont connu une baisse de 23% par rapport à l’année dernière à 814 T. Cette tendance à la baisse n’a pas épargné les œufs de consommation qui ont connu un recul de 50%.

Au Maroc, la consommation est estimée à 20,6 kg par habitant par année en 2023, soit une progression de 5% par rapport à la même période un an auparavant. La même tendance a été enregistrée au niveau de l’œuf, dont la consommation s’est située à 169 œufs par habitant et par an.

Pour les ventes, au niveau des fermes, la moyenne s’est établie à 15,75 DH le kilo vif. Sur l’année, ces prix ont enregistré une hausse de 4%. Le prix de vente de la dinde s’est situé à 19,40 DH/kg, en baisse de 2%. Quant aux œufs de consommation, le prix moyen est de 1,20 DH départ ferme, soit une augmentation de 38%.

Le secteur avicole est sujet à une volatilité constante, influencée par les conditions économiques. La production est étroitement liée à la consommation, à tel point que lorsque la demande diminue, les producteurs suspendent leur activité, et le redémarrage n’est pas immédiat. Actuellement, les prix du poulet sont en baisse, avec un kilo sorti de ferme à 13 DH. Les œufs, quant à eux, sont vendus à 90 centimes, contre 1,30 DH auparavant.

Les abattoirs avicoles modernes, un moyen pour booster la productivité et la rentabilité du secteur

Par ailleurs, en novembre 2021, la Fédération Interprofessionnelle du Secteur Avicole au Maroc (FISA), en collaboration avec le ministère de l’Agriculture, de la Pêche Maritime, du Développement rural et des Eaux et forêts, avait lancé un programme innovant dédié à l’accompagnement des porteurs de projets d’abattoirs avicoles modernes de petite capacité, certifiés par l’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA).

L’un des objectifs de cette initiative de la FISA vise à réduire les effets négatifs de la distribution désordonnée qui nuit à l’image du produit d’une part, et à sa rentabilité des producteurs d’autre part.

C’est dans ce sens que le programme de création d’abattoirs avicoles modernes à faible capacité est un élément clé de la stratégie. Il ouvre, en effet, de nouvelles perspectives aux professionnels pour améliorer la commercialisation de leurs produits dans le respect des normes de sécurité sanitaire des aliments. Ce qui renforce ainsi leur présence dans le système de distribution et de commercialisation, tout en préservant les acquis réalisés grâce au développement de l’élevage et à l’amélioration de la production.

La FISA soutient que ce programme, mis en place avec la tutelle, est considéré comme un élément clé pour le développement de la chaîne de valeur avicole. Et dans un court terme, ceci pourra permettre de jouer un rôle crucial dans la création d’emplois, de contribuer à la sécurité alimentaire en fournissant des protéines d’origine animale, et de dynamiser les exportations et l’accès aux marchés extérieurs, en particulier africains.

Dernier articles
Les articles les plus lu

LF 2025 : le gain aux jeux de hasard désormais imposé

Économie - À partir du mois de juillet 2025, tout gain réalisé grâce aux jeux de hasard deviendra imposable dans le champ de l'impôt sur le revenu (IR).

Mouna Aghlal - 24 décembre 2024

Digital Now 2024 : une édition marquante pour un avenir numérique inclusif et transformateur

Économie - Le Congrès international "Digital Now" 2024, tenu à Casablanca sous l’initiative du Club des Dirigeants (CDD), a rassemblé plus de 5.000 participants

Rédaction LeBrief - 24 décembre 2024

Réforme des litiges commerciaux : le ministère de la Justice renforce l’arbitrage

Économie - Le ministère de la Justice a annoncé plusieurs mesures juridiques pour moderniser la gestion des litiges commerciaux.

Rédaction LeBrief - 24 décembre 2024

Tourisme : une année record et des ambitions pour 2025

Économie - Le Maroc a enregistré en 2024 une progression exceptionnelle en matière de tourisme, consolidant sa position parmi les destinations les plus attractives.

Ilyasse Rhamir - 24 décembre 2024

Sportech : les startups STADIUM by MDJS brillent à Munich

Économie - Cinq startups marocaines, issues du programme STADIUM by MDJS d’Accelab, ont marqué l’édition 2024 du sommet international Sports Tech Nation.

Ilyasse Rhamir - 23 décembre 2024

Ports situés sur la Méditerranée : baisse de 17% des débarquements de pêche à fin novembre (ONP)

Économie - À fin novembre 2024, les débarquements de la pêche côtière et artisanale en Méditerranée ont atteint 13.461 tonnes, en baisse de 17% par rapport à 2023.

Rédaction LeBrief - 23 décembre 2024

L’Office national des Pêches tient son Conseil d’administration

Économie - Le Conseil d’administration de l’Office national des Pêches (ONP) s’est réuni vendredi à Rabat, sous la présidence de Zakia Driouich, secrétaire d’État auprès du ministre de la Pêche maritime

Rédaction LeBrief - 23 décembre 2024

Soumission aux marchés de BAM : le format électronique obligatoire en 2025

Économie - À partir du 1er janvier 2025, Bank Al Maghrib (BAM) impose la soumission électronique obligatoire pour tous les marchés publics.

Rédaction LeBrief - 23 décembre 2024
Voir plus

Banque mondiale : le spectre d’une imminente crise de la dette

Économie - Dans son nouveau rapport sur la dette internationale, la Banque mondiale alerte sur le risque de surendettement des pays pauvres.

Manal Ben El Hantati - 12 décembre 2022

Driss Guerraoui primé à Barcelone

Économie - Le professeur Driss Guerraoui, président de l’Université Ouverte de Dakhla, a reçu le Prix international du leadership en intelligence économique pour l’année 2024.

Ilyasse Rhamir - 6 décembre 2024

CNT : Hamid Bentahar réélu

Économie - Hamid Bentahar se voit réélu pour un mandat de 3 ans à la tête de la CNT et Othman Ibn Ghazala élu vice-président générale.

Ilyasse Rhamir - 30 septembre 2024

HCP : la croissance de l’économie nationale devrait augmenter au T1-2023

Économie - Selon les projections du HCP, la croissance de l’économie nationale s’est située à 1,4% au dernier trimestre de 2022.

Rédaction LeBrief - 3 janvier 2023

Budget 2025, réforme sociale : les annonces de Younes Sekkouri

Économie - Avec une enveloppe budgétaire globale de 14 milliards de dirhams, le ministère ambitionne de relever plusieurs défis, notamment dans les domaines de l’emploi et du soutien économique.

Rédaction LeBrief - 30 novembre 2024

Bank Al-Maghrib prépare le lancement du marché secondaire des créances en souffrance

Économie - Bank Al-Maghrib (BAM) s'apprête à révolutionner le secteur bancaire marocain en mettant en place un marché secondaire des créances en souffrance.

Farah Nadifi - 29 novembre 2024

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire