Des réservistes russes lors de leur départ pour une base. A Gatchina, dans la région de Leningrad, en Russie, le 1er octobre 2022. © Igor RUSSAK / REUTERS
Le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, a affirmé que plus de 200.000 personnes ont été appelées au service militaire depuis que Moscou a annoncé une mobilisation partielle il y a deux semaines. «La formation du personnel des unités formées est effectuée dans quatre-vingts terrains d’entraînement et six centres de formation», a précisé le ministre cité par l’agence de presse TASS, en assurant que ces recrues seront envoyées au front avec d’autres unités ayant déjà combattu en Ukraine.
Selon lui, «un nombre important» de personnes se sont présentées volontairement dans des commissariats militaires du pays, avant d’avoir reçu un ordre de mobilisation officiel. Il n’a toutefois pas donné leur nombre. Ordonnée par le président Vladimir Poutine le 21 septembre dernier, cette mobilisation vise à recruter 300.000 réservistes ayant une expérience militaire ou des compétences utiles, alors que l’armée russe est en difficulté sur le front ukrainien.
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Mais la mobilisation a suscité de fortes inquiétudes en Russie et des manifestations d’opposition dans certaines régions. Elle a aussi poussé des dizaines de milliers d’hommes à quitter précipitamment le pays pour éviter un enrôlement. De plus, de multiples cas de mobilisation par erreur d’hommes non éligibles — des étudiants, des personnes trop âgées ou malades — ont aussi été signalés et condamnés par le Kremlin.
Les avocats russes se disent, en effet, submergés par les demandes d’aide de la part de Russes cherchant à échapper à l’appel à la mobilisation partielle. «Nous travaillons vingt-quatre heures sur vingt-quatre. (…) Ceux qui viennent nous voir sont paniqués. Ils ne comprennent pas ce qui se passe. Ils mobilisent n’importe qui. Et la loi les autorise à recruter n’importe qui», a déclaré à Reuters, Sergueï Krivenko, qui dirige Citizen Army Law, un groupe de défense des droits de l’Homme. «Les gens sont arrachés à leur vie normale. Il s’agit d’une mobilisation sans limite de temps en temps de guerre. Elle peut durer des mois ou des années. Les gens peuvent ne pas revenir… Il est pratiquement impossible de quitter l’armée. La seule solution est la mort, les blessures ou la prison pour avoir désobéi aux ordres (…)», a-t-il expliqué.
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Le ministre russe de la Défense a une nouvelle fois assuré qu’aucun soldat effectuant son service militaire obligatoire ne sera envoyé sur le front ukrainien, alors que les autorités ont débuté le 1er octobre la conscription dite «automnale» qui a pour objectif de mobiliser 120.000 soldats. Le président russe, Vladimir Poutine, avait signé le 30 septembre ledit décret.
Toutefois, «ces conscrits ne sont légalement pas autorisés à être déployés en dehors de la Russie», précise le ministère britannique de la Défense dans son rapport quotidien sur la situation sur le front. Londres explique que «ceci est distinct des personnes mobilisées dans le cadre de l’arrêté de mobilisation partielle du 21 septembre 2022. Le cycle de conscription commencera le 1er novembre 2022, un mois plus tard qu’habituellement. Le début tardif du cycle est une indication des pressions croissantes de la capacité de la Russie à former et à équiper un grand nombre de nouveaux conscrits. Les enjeux d’accueil, de formation, d’équipement et de déploiement des personnels mobilisés et conscrits sont importants. Les lacunes des systèmes administratifs et logistiques russes continueront de saper ces efforts.»
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