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Avec l’aide de l’exécutif, les «Ailes du Maroc» voient grand

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Gros plan, La presse arabophone

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Quelques mois après la signature de la convention-cadre pour le déploiement de la feuille de route stratégique du tourisme, dotée d’une enveloppe budgétaire de 6,1 milliards de dirhams (MMDH), le gouvernement a paraphé hier le contrat-programme à l’horizon 2037 avec la compagnie aérienne nationale, Royal Air Maroc. Un accord qui va renforcer la participation de l’État au capital de la RAM, quadrupler la flotte de la compagnie, générer 120 milliards de recettes en devises, créer 80.000 emplois directs et 120.000 emplois indirects et attirer 65 millions de touristes d’ici 2037.

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Le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch le et président-directeur général de la Royal Air Maroc (RAM), Hamid Addou, ont signé, mardi 11 juillet 2023 à Rabat, le contrat-programme 2023 – 2037 entre le gouvernement et la compagnie nationale. Un programme qui s’inscrit dans le cadre des efforts déployés par l’exécutif, conformément aux orientations royales, pour le renforcement du rôle du transport aérien dans la réalisation du développement économique et social et l’accompagnement par le gouvernement de la feuille de route stratégique du secteur du tourisme, indique un communiqué diffusé par la chefferie du gouvernement.

L’accord paraphé stipule que la participation de l’Etat au capital de la RAM sera renforcée. Cette mesure vient concrétiser «l’accompagnement par le gouvernement du projet d’investissement de grande envergure de la compagnie, de la mise en œuvre de son plan de développement, du soutien à sa compétitivité et de la digitalisation et l’amélioration de la qualité de ses services».

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Le chef du gouvernement a rappelé à cette occasion que le Maroc a misé depuis des années sur le développement de son infrastructure en totale conformité avec les standards internationaux. Il a souligné que ce contrat-programme contribuera grandement à insuffler une dynamique nouvelle au secteur du transport aérien, en tant que pilier stratégique consacrant le positionnement du Maroc en tant que plateforme logistique mondiale.

200 appareils à l’horizon 2037

Ce contrat-programme ambitionne de réaliser les aspirations du Royaume d’attirer 65 millions de voyageurs à l’horizon 2037. En ce sens, les «Ailes du Maroc» va quadrupler sa flotte aérienne qui passera de 50 appareils actuellement, dont la plupart sont des modèles du constructeur américain Boeing, à 200 appareils au cours des 15 prochaines années.

Lire aussi : Tourisme, la feuille de route pour la période 2023-2026

De plus, la RAM veillera à développer ses liaisons aériennes afin d’accompagner la feuille de route stratégique du secteur du tourisme. Ainsi, de nouvelles destinations internationales seront desservies, dans le but de renforcer également les liens entre la diaspora marocaine et la mère patrie. Par ailleurs, les liaisons aériennes domestiques seront renforcées, par la mise en place de 46 nouvelles dessertes, avec l’objectif de désenclaver un ensemble de régions dans le Royaume.

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L’accord ambitionne de plus positionner l’aéroport Mohammed V dans le top 3 en Afrique en termes de trafic et de connectivité. «En vue de renforcer la présence des compagnies de transport aériennes nationales et internationales, Le Hub aérien de Casablanca sera développé en tant que plateforme de correspondance connectant les hubs internationaux majeurs», peut-on lire sur le communiqué. Le PDG de la RAM avait précédemment fait savoir que la compagnie souhaite «transformer l’aéroport de Casablanca en hub de transit plus important vers l’Afrique subsaharienne», indiquant que «le très important potentiel du continent dans le domaine du transport aérien doit être exploité par les compagnies aériennes africaines».

80.000 emplois directs à créer

Ce contrat- programme s’inscrit dans le cadre de l’accompagnement par le gouvernement de la feuille de route stratégique du secteur du tourisme 2023-2026, qui ambitionne de positionner le Maroc parmi les destinations touristiques mondiales majeures. Générer 120 milliards de recettes en devises et créer 80.000 emplois directs et 120.000 emplois indirects en sont les principaux objectifs, en plus du renforcement du rôle du secteur touristique dans l’attraction des investissements et la création des entreprises.

La compagnie aérienne a déjà affiché sa volonté de renforcer ses effectifs et plus précisément son personnel naviguant. RAM, via sa filiale Atlas Multiservices, a en effet lancé, il y a quelques mois, un avis de recrutement afin de sélectionner 150 candidats destinés à exercer en tant qu’hôtesses de l’air et stewards et un autre en vue de sélectionner 96 candidats destinés à intégrer la formation d’élèves pilotes de ligne afin d’exercer en qualité d’officier pilote au sein de sa flotte. La RAM, qui a vu son activité chuter de plus de 90%, avait licencié plus de 750 de ses salariés dont 150 pilotes, engendrant un long bras de fer entre les deux parties.

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Mais deux ans après avoir finalisé sa restructuration financière face à la grave crise sanitaire et économique qui l’a ébranlé, la compagnie aérienne semble être sur la bonne voie pour renouer sereinement avec ses bénéfices. Il faudra cependant attendre le résultat de l’activité estivale pour se prononcer. «Si le bilan de la saison estivale à venir est aussi bon que celui de l’été 2022, qui avait dépassé celui de 2019 en termes de trafic, et à moins d’une nouvelle explosion du prix du baril, il n’est pas exclu que la RAM renoue avec la rentabilité à la fin de l’exercice actuel», rapportait début d’année Médias24.

La crise sanitaire qui a déjà rayé de la carte, à ce jour, une quarantaine de compagnies de transport aérien à travers le monde, avait infligé à la RAM une division de ses revenus par plus de trois, passant de 16 milliards de dirhams en 2019 à seulement 5 milliards de dirhams en 2020. Un niveau qui a fait revenir le groupe public plus de 20 ans en arrière.

Et la reprise de la rentabilité à des niveaux d’avant-pandémie s’annonce pour bientôt, comme prévu par l’IATA (Association internationale du transport aérien) dans ses prévisions de décembre 2022. «Si les charges baissent durant les 3 mois de l’été, qui représentent 60% des recettes annuelles de la RAM, cela permettra d’assainir ses finances et de retrouver dans un premier temps un équilibre entre ses postes de dépenses et ses recettes, avant d’envisager des bénéfices pour l’exercice 2023-2024».

6,2 millions de sièges pour l’été 2023

La compagnie nationale déploie désormais un programme de vols robuste en vue d’accompagner la forte demande prévue pour l’été 2023. La RAM avait annoncé, en mars, la mise en place d’une offre de 6,2 millions de sièges sur plus de 90 destinations, faisant suite au rétablissement de 95% de son réseau d’avant-crise et l’ouverture de nouvelles lignes en 2022.

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Sur le continent européen, la compagnie aérienne proposera quelque 2,3 millions de sièges ainsi que 902 vols par semaines qui relieront 11 aéroports marocains à 34 européens. Quant à l’Amérique du Nord, RAM prévoit environ 500.000 sièges, soit 6% de plus comparé à la saison estivale 2019.

Elle compte notamment renforcer son réseau sur le continent africain en offrant 901.800 sièges et en passant à 26 routes aériennes, tandis qu’elle augmentera son offre de 25% sur le Proche-Orient pour proposer 200.000 sièges.

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«Réussir cette saison estivale 2023 dans des conditions d’efficacité opérationnelle et de qualité de service est un enjeu majeur pour l’ensemble des forces vives de Royal Air Maroc, à l’heure où notre secteur d’activité retrouve une dynamique très positive. Et nous nous donnons les moyens de répondre aux attentes de toutes nos catégories de clients sur l’ensemble de nos marchés aussi bien au niveau quantitatif, par une augmentation massive des capacités injectées, que qualitatif à travers une expérience client toujours améliorée», a indiqué Hamid Addou.

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