Accueil / Économie

Autoroute de l’eau : le projet qui révolutionne l’Infrastructure hydraulique

Temps de lecture

Le projet de l’autoroute de l’eau désormais opérationnel. La première tranche va permettre d’assurer le transfert des eaux de l’Oued de Sebou vers le barrage Mohammed Ben Abdellah, près de Rabat © DR

Le 28 août a marqué une avancée significative dans le domaine de la gestion de l’eau au Maroc. Un projet d’envergure, baptisé «l’autoroute de l’eau», a été inauguré pour transporter l’eau depuis l’Oued Sebou vers le barrage Sidi Mohammed Ben Abdellah. Dès son premier jour d’opération, des mètres cubes d’eau ont été acheminés. Ce projet s’aligne parfaitement sur le programme national consacré à l’approvisionnement en eau potable et à l’irrigation. Voici tout ce qu’il faut savoir sur ce mégaprojet royal.

Suite aux directives royales, énoncées le 14 octobre 2022, lors de l’inauguration de la première session de la 2ᵉ année de la 11ᵉ législature, un ambitieux projet de transfert d’eau a vu le jour. En décembre de cette même année, le gouvernement avait entamé les travaux de la phase cruciale reliant le bassin du Sebou au bassin du Bouregreg. L’objectif était d’acheminer l’eau depuis le barrage de retenue du Sebou jusqu’au barrage de Sidi Mohamed Ben Abdallah situé dans le bassin du Bouregreg.

Lundi, cette initiative a franchi une étape majeure avec l’arrivée des premiers mètres cubes (m³) d’eau du Sebou au Bouregreg. Cela marque le début d’une nouvelle ère dans la gestion des ressources hydriques du pays. Une démarche qui vise principalement à satisfaire les besoins en eau potable des citoyens de Rabat et Casablanca. En conséquence, les habitants de ces régions bénéficieront d’un approvisionnement plus stable et durable, garantissant leur bien-être et répondant aux défis croissants en matière de ressources hydriques.

Lire aussi : Stress hydrique : le Roi prend les devants

Un investissement de 6 MMDH

C’est l’un des projets les plus marquants récemment entrepris dans le domaine hydraulique au Maroc. Cette initiative représente, en effet, un investissement majeur avec un budget de six milliards de DH (MMDH). Cette enveloppe témoigne de l’engagement du Royaume à garantir une gestion optimale de ses ressources en eau.

Au cœur de ce projet se trouve un barrage de garde, judicieusement positionné sur l’Oued Sebou. Il sert de point de départ à un réseau impressionnant de canaux qui s’étire sur 67 km. Ces canaux, conçus en acier robuste, présentent un diamètre substantiel de 3.200 mm, assurant une capacité importante de transit d’eau.

Et pour renforcer l’efficacité de ce réseau, le projet a vu l’installation de deux stations de pompage stratégiquement positionnées. Ces installations garantissent un débit constant et suffisant tout au long du parcours. De plus, pour canaliser et orienter cette masse d’eau vers sa destination finale, un bassin de régulation a été mis en place. Sa mission principale est de faciliter le transfert de l’eau, en veillant à ce qu’elle atteigne en toute sécurité le barrage Sidi Mohamed Ben Abdellah. De ce fait, les régions concernées profiteront d’une alimentation stable et régulière.

Lire aussi : Eau potable : MoU et contrat de concession entre le gouvernement et l’OCP

Objectif : atteindre un million de m³/jour

Hier, le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, a effectué une visite de terrain à El Arjate. C’est là que se situe l’interconnexion entre les bassins du Sebou et du Bouregreg. Ce projet revêt une importance stratégique pour le pays. En effet, il vise à fournir une capacité impressionnante d’eau, notamment jusqu’à un million de m³ par jour.

Pour parvenir à ce chiffre ambitieux, il est prévu d’augmenter le débit d’eau de manière progressive. L’objectif est d’atteindre un débit constant de 15 m³ par seconde. Sur une base annuelle, cela signifie que le projet permettra le transfert d’un volume d’eau excédentaire depuis le bassin du Sebou, se situant entre 350 et 400 millions de m³.

En s’adressant aux médias présents lors de sa visite, Aziz Akhannouch a tenu à préciser que, grâce à ce projet, l’eau a déjà commencé son chemin vers Rabat. L’ambition ultime étant d’assurer un volume annuel de 360 millions m³. Outre le barrage, la visite du chef de l’exécutif comprenait également un tour des installations clés du site, notamment la station de pompage 1 (SP1). Celle-ci se trouve près de l’Oued Sebou et aspire l’eau pour la diriger à travers les conduits. Akhannouch s’est aussi rendu à la SP2, localisée au cœur de la forêt de Maâmora, précisément dans la localité de Sidi Allal El Bahraoui. Le rôle de cette 2ᵉ station est essentiel pour dynamiser et réguler la circulation de l’eau. Elle assure ainsi un débit constant et efficient à travers le système hydraulique.

Akhannouch a aussi fait savoir que sa visite survient à la suite de la conclusion réussie de la première phase du projet, consacrée à l’installation des moteurs de pompage initiaux. Il a de plus souligné qu’à l’avenir, d’autres moteurs de pompage seront intégrés afin de garantir le débit nécessaire pour le transfert efficace de l’eau en direction des villes de Rabat et Casablanca.

Des compétences 100% marocaines

Ce projet est un exemple exceptionnel de ce que le savoir-faire et l’expertise marocaine peuvent accomplir en matière d’infrastructure. Cette initiative d’envergure aurait normalement nécessité une durée de réalisation de quatre ans, mais elle a été brillamment menée à son terme en seulement neuf mois. Et ce, grâce à la mobilisation de compétences exclusivement nationales.

Pilotée par le ministère de l’Équipement et de l’Eau, sa mise en œuvre a été confiée à plusieurs acteurs majeurs du secteur. Parmi eux, on compte la Société générale des travaux du Maroc (SGTM), la Société nouvelle des conduites d’eau (SNCE), la Société de travaux agricoles marocains (STAM) et la Société maghrébine de génie civil. Il convient également de souligner le rôle crucial du bureau d’études dépendant du ministère de l’Équipement, qui a supervisé cette réalisation.

L’un des éléments centraux de ce projet réside dans les canalisations, composées de tubes en acier. Reconnaissant l’importance stratégique de cette infrastructure, le Conseil de gouvernement, dans une démarche proactive, a opté en avril dernier pour la suspension des droits de douane sur l’importation de ces tubes jusqu’à fin 2023. Une décision qui a favorisé une acquisition rapide de ces composants essentiels depuis la Turquie.

Lire aussi : Stress hydrique : pleine mobilisation du Maroc ! 

Il est donc important de signaler que la politique nationale axée sur la garantie et l’amélioration de la sécurité des ressources en eau prend de plus en plus de l’ampleur, grâce notamment à des mesures concrètes mises en place. Cette tendance positive est le résultat d’une vision à long terme et d’investissements stratégiques dans des solutions innovantes et durables. Le but est de garantir un approvisionnement en eau constant, en particulier dans les régions confrontées à des déficits hydriques.

Dernier articles
Les articles les plus lu

Le dirham s’apprécie de 2,3% face au dollar américain au T3-2024 (BAM)

Économie - Bank Al-Maghrib (BAM) a annoncé que le dirham s’est apprécié de 2,3% face au dollar et de 0,31% vis-à-vis de l’euro au troisième trimestre 2024.

Mbaye Gueye - 18 décembre 2024

5G au Maroc : un défi technologique avant le Mondial 2030

Économie - À l’approche du Mondial 2030, le Maroc aspire à intégrer pleinement la 5G dans son paysage technologique.

Ilyasse Rhamir - 18 décembre 2024

L’avenir énergétique du Maroc : un nouveau chapitre d’investissements et d’innovations

Économie - Le Maroc, dans un contexte mondial de transition énergétique, se positionne en acteur majeur grâce à des investissements colossaux dans les énergies renouvelables.

Farah Nadifi - 18 décembre 2024

Hausse de 1,8 million m3 de la capacité de stockage des produits pétroliers à horizon 2030

Économie - Leila Benali a annoncé une augmentation de 1,8 million de m³ des capacités de stockage des produits pétroliers d'ici 2030.

Rédaction LeBrief - 18 décembre 2024

Maroc-Afrique : les volumes d’échanges commerciaux en hausse de 45%

Afrique, Économie, Économie - Le volume des échanges commerciaux entre le Maroc et les autres pays africains est passé de 36 milliards de dirhams (MMDH) en 2013 à 52,7 MMDH en 2023

Mbaye Gueye - 18 décembre 2024

Mobilisation foncière : un moteur pour l’investissement au Maroc

Économie - Nadia Fettah a annoncé que près de 18.000 hectares de foncier public ont été mobilisés en 2024 pour soutenir des projets d’investissement.

Ilyasse Rhamir - 18 décembre 2024

Le Maroc se dote d’un cadre juridique pour les crypto-actifs

Économie - Abdellatif Jouahri, Wali de Bank Al-Maghrib (BAM), a annoncé que le cadre juridique régissant les crypto-actifs au Maroc est en phase d’adoption.

Mbaye Gueye - 18 décembre 2024

Trelleborg renforce sa présence au Maroc avec une nouvelle usine

Économie - La société suédoise Trelleborg, leader mondial des solutions polymères, a lancé la construction de sa nouvelle usine à Midparc.

Mbaye Gueye - 17 décembre 2024
Voir plus

PLF 2025 : impôt sur le revenu, à quels changements s’attendre ?

Économie - Au cœur de cette réforme, l’impôt sur le revenu (IR) fait l’objet d’une révision significative. Selon Mohamed Rahj, professeur à l’Université et consultant expert des questions en fiscalité, l’objectif principal de ce projet est de « rehausser le salaire net des employés sans accroître la charge des employeurs ».

Farah Nadifi - 21 octobre 2024

Coupe du Monde 2030 : la feuille de route

Économie, Sport - Le Maroc, l’Espagne et le Portugal préparent une Coupe du Monde qui marquera l’histoire. Ce projet tripartite dépasse le cadre sportif pour devenir un levier stratégique.

Farah Nadifi - 5 décembre 2024

PLF : voici les principales actions programmées en 2024

Économie - Le projet de loi de Finances (PLF) pour l’année 2024 a été adopté, jeudi 19 octobre, par le Conseil de gouvernement

Manal Ben El Hantati - 23 octobre 2023

Importations de céréales : les chiffres de 2024

Économie - Entre janvier et novembre 2023 et la même période en 2024, les importations totales de produits ont augmenté de 9 %.

Mbaye Gueye - 2 décembre 2024

Port de Tarfaya : une extension de la halle aux poissons pour 5 millions de dirhams

Économie - Le port de Tarfaya a renforcé son infrastructure avec l’extension de la halle aux poissons comprenant un espace de vente.

Rédaction LeBrief - 19 novembre 2024

Dessalement : le Maroc et les USA unissent leurs forces pour l’avenir de l’eau

Économie - Un atelier organisé par l’ONEE en partenariat avec l’Ambassade des États-Unis met en lumière les dernières avancées technologiques dans le domaine du dessalement.

Ilyasse Rhamir - 3 décembre 2024

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire