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Au-delà de la dette : le Maroc et la quête d’une croissance durable

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Economic Research Forum (ERF) © DR

Face à une dette publique croissante, le Maroc se confronte à des défis économiques sans précédent dans le sillage de la pandémie. Les solutions proposées par le Forum de recherche économique, pour s’orienter vers une croissance durable, mettent en lumière l’importance d’une gestion de la dette réfléchie, de réformes fiscales ciblées, et d’une stratégie économique globale adaptée à l’ère post-Covid-19.

La crise sanitaire mondiale a laissé des cicatrices profondes sur les économies à travers le globe, et le Maroc n’a pas été épargné. La pandémie de la Covid-19, qui a secoué les fondements économiques mondiaux, a conduit à une augmentation significative de la dette publique du pays, atteignant 69,6 % du PIB en 2022. Ce chiffre alarmant soulève des préoccupations quant à la soutenabilité de la dette et à son impact sur l’économie nationale. Dans ce contexte, le rapport récent du Forum de recherche économique (ERF) intitulé «Maroc – Au-delà de la dette : des voies durables vers une croissance plus élevée», offre une analyse approfondie de cette situation précaire et esquisse des stratégies pour une reprise économique robuste et durable.

Priorité à la gestion durable de la dette

L’augmentation dramatique de la dette publique au Maroc est le reflet d’une tendance mondiale où les gouvernements, confrontés à une urgence sanitaire sans précédent, ont dû intervenir massivement pour soutenir leurs économies affaiblies. Cependant, cette hausse représente plus qu’un simple chiffre. Elle traduit une charge économique importante, influençant directement les politiques fiscales, les investissements publics et la confiance des investisseurs.

Face à cette réalité, le rapport de l’ERF met en lumière la nécessité d’une gestion prudente et durable de la dette, non seulement pour maintenir la stabilité économique, mais aussi pour garantir un avenir prospère pour le pays. Cela implique le remboursement à temps des dettes. Il s’agit aussi de s’assurer que les revenus de la croissance économique ne se perdent pas dans les intérêts et le remboursement de la dette. Mais plutôt de les réinvestir pour stimuler une croissance plus forte et inclusive. Adopter cette approche nécessite de réfléchir stratégiquement et de planifier minutieusement. Et ce, tout en prenant en compte les dynamiques économiques changeantes et les défis spécifiques auxquels le Maroc fait face.

Lire aussi : Une croissance de 2,4% en 2023 et 3,6% en 2024, selon le FMI

Réforme fiscale et règle budgétaire en vue

Le Maroc, malgré une pression fiscale considérable, peine à maximiser le potentiel de ses recettes fiscales. Le rapport souligne la nécessité d’améliorer la collecte des impôts, un levier crucial pour équilibrer le budget national. L’évasion fiscale et la prévalence d’une économie informelle élargie entravent l’efficacité de la collecte fiscale. Cela limite ainsi les ressources disponibles pour des investissements publics essentiels. L’élargissement de la base fiscale et la lutte contre l’évasion fiscale sont donc des priorités pour renforcer la santé financière du pays.

L’adoption d’une règle budgétaire, comme suggérée par l’ERF, est une étape vers la création d’un environnement budgétaire plus stable et prévisible. Cette mesure est essentielle pour renforcer la confiance des investisseurs et soutenir une croissance économique à moyen et long termes. Une telle règle budgétaire contribuerait à instaurer une discipline fiscale, indispensable pour la gestion des finances publiques dans un contexte post-pandémique incertain.

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Croissance économique et résilience

Le rapport ne se limite pas à la gestion fiscale. Il met également en avant la nécessité de réformes structurelles pour stimuler la croissance économique. En écho au Nouveau modèle de développement du Maroc, il préconise une série de mesures ambitieuses, couvrant divers secteurs économiques, pour dynamiser l’économie. Ces réformes devraient diversifier l’économie, promouvoir l’innovation, améliorer la compétitivité et favoriser l’inclusion sociale. Elles devraient aussi s’attaquer aux problèmes structurels de longue date, tels que le chômage, en particulier chez les jeunes et les femmes, et l’éducation, en vue de préparer une main-d’œuvre qualifiée.

De plus, la pandémie a mis en évidence les vulnérabilités et les déséquilibres macroéconomiques du Maroc. La contraction de l’activité économique, couplée à l’augmentation du déficit budgétaire et de la dette publique, a révélé la fragilité de l’économie. Cependant, le rapport reconnaît également la résilience du Maroc face à ces chocs, grâce à des politiques économiques adaptatives et robustes. Cette résilience souligne la capacité du Royaume à surmonter des défis économiques importants et à s’adapter à des circonstances changeantes.

Le rapport de l’ERF indique en outre que dans la plupart des scénarios analysés, la charge de la dette devrait se stabiliser, à condition que le pays maintienne une croissance économique soutenue. Cela met en lumière le fait que la gestion durable de la dette ne peut être dissociée d’une stratégie de croissance économique vigoureuse. Cette dernière est essentielle pour réduire le ratio de la dette par rapport au PIB et pour créer les conditions favorables à un avenir prospère.

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Vers une vision économique intégrée et durable

Le rapport de l’ERF offre une perspective claire sur l’avenir économique du Maroc. La gestion de la dette, bien que cruciale, n’est qu’une partie de la solution. Le pays doit adopter une stratégie économique globale et inclusive, englobant une gestion prudente de la dette et des réformes fiscales. De même, elle concerne un engagement profond envers des réformes structurelles et un développement humain durable. Les choix faits aujourd’hui détermineront la trajectoire économique du Maroc pour les années à venir. Ils traceront une vision économique intégrée et innovante pour naviguer dans les eaux troubles de l’économie post-pandémique.

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