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L’Ukraine a annoncé de nouveaux succès militaires, disant avoir atteint la frontière et repris l’équivalent de sept fois la superficie de la capitale Kiev. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s’est réjoui, dans la soirée du lundi 12 septembre du regain, par son armée, de près de 6.000 kilomètres carrés de territoire contrôlé par les Russes. «Depuis le début du mois de septembre, nos soldats ont déjà libéré 6.000 kilomètres carrés de territoire ukrainien dans l’est et le sud, et nous continuons d’avancer», a-t-il déclaré.
C’est, selon, l’État major ukrainien, «plus que la superficie de l’État du Delaware, État d’origine du président des États-Unis». Actuellement, la Russie occuperait, selon le magazine britannique New Statesman, environ 116.000 kilomètres carrés du territoire ukrainien, soit environ 18 % du territoire français ou encore 23 % de l’Espagne.
L’Institute for the Study of War (ISW) relève que «les forces ukrainiennes progressent dans l’oblast de Kherson et dégradent les capacités de combat des forces russes dans cette zone». Le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, a pour sa part souligné lundi : «nous avons clairement des progrès significatifs de la part des Ukrainiens particulièrement dans le nord-est», observant toutefois que «les Russes maintiennent des forces très significatives en Ukraine, ainsi que des équipements et des munitions».
L’ISW souligne, en outre, que, «les forces russes ne parviennent pas à renforcer la nouvelle ligne de front à la suite des gains ukrainiens dans l’est de l’oblast de Kharkiv et fuient la zone ou se redéploient vers d’autres axes». Dans son point sur la situation en Ukraine, le renseignement britannique précise qu’une prestigieuse unité de l’armée russe a été gravement dégradée dans cette contre-offensive. La 1re armée de chars de la Garde de Russie – affectée à la défense de Moscou, et destinée à mener des contre-attaques en cas de guerre avec l’OTAN – «a subi de lourdes pertes dans la phase initiale de la guerre, n’a pas pu être entièrement reconstituée avant la contre-offensive ukrainienne dans l’oblast de Kharkiv».
Selon les services ukrainiens de renseignement, le général russe Roman Berdnikov, en poste depuis le 26 août dernier, a été relevé de ses fonctions par le Kremlin, en raison de son incapacité à enrayer la contre-offensive ukrainienne dans la région de Kharkiv. Selon le ministère de la Défense ukrainien, les unités qu’il dirigeait seront désormais dirigées par le général Alexandre Lapine. La Russie n’a pas encore confirmé ces changements. Outre la 1re armée blindée de la garde, plusieurs autres unités appartenant à la région militaire ouest ont souffert dans cette phase de la guerre. Les forces conventionnelles russes conçues pour contrer l’OTAN sont gravement affaiblies et il faudra probablement des années à la Russie pour reconstruire cette capacité.
«Il est [toutefois] trop tôt pour dire exactement où tout cela va nous mener», a précisé l’émissaire de Joe Biden. «Nous sommes dans les premiers jours [ndrl, de la contre-offensive] donc je pense qu’il ne serait pas bien de prédire exactement où tout cela va nous conduire». En effet, selon les experts militaires, la contre-offensive ukrainienne perd de sa puissance au fur et à mesure du temps : il faut que les troupes puissent se reposer, ravitailler l’armée en munitions et en équipements, … Kiev devra donc faire une pause opérationnelle dans les prochains jours ou les prochaines semaines, pour capitaliser sur ses conquêtes, avant de repartir [hypothétiquement] à l’assaut de l’oblast de Louhansk, lui permettant ainsi la reconquête du Donbass.
Pour le diplomate américain, le succès de Kiev est le résultat «du soutien que nous [ndlr, États-Unis] avons fourni, mais d’abord et avant tout le résultat de l’extraordinaire courage et résilience des forces armées ukrainiennes et du peuple ukrainien». «Les Ukrainiens se battent pour leur patrie et pour leur avenir, pas les Russes», a-t-il souligné, ajoutant que «nous [ndlr, États-Unis] continuerons de faire ce qui est nécessaire» pour soutenir l’Ukraine.
Outre les États-Unis, bon nombre de pays affichent leur soutien à Kiev. Et alors que l’Ukraine cumule les succès militaires, Mykhaïlo Podoliak, conseiller du président Volodymyr Zelensy, demande aux Occidentaux d’accélérer le transfert des systèmes de défense antiaérienne pour protéger ses infrastructures. Il estime que la «libération de Louhansk ou de Donetsk provoquera un effet domino, l’effondrement du front russe et conduira à une déstabilisation politique dans la Fédération de Russie».
Depuis le début du conflit, l’Ukraine demande à ses alliés de lui fournir des chars de combat. Pour le moment, seuls les pays de l’Est de l’Europe, notamment la Pologne et la République tchèque, ont répondu à cet appel. Les Occidentaux, pour leur part, refusent de livrer de tels matériels, estimant que la puissance de leurs chars ferait passer le conflit dans une autre dimension et risquerait d’entraîner les alliés de l’Ukraine dans une forme de cobelligérance.
Le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kuleba, a, de son côté, fustigé la réticence de l’Allemagne à accélérer l’envoi de chars de combat et d’armes lourdes, promis depuis six mois par Berlin. «Des signaux décevants de l’Allemagne (…) Pas un seul argument rationnel expliquant pourquoi ces armes ne peuvent pas être fournies, seulement des peurs abstraites et des excuses. De quoi Berlin a peur et pas Kiev ?», s’interroge Dmytro Kuleba.
Le soutien occidental, en matière de livraison d’armes, est massif et expliquerait en partie la contre-offensive réussie de l’Ukraine. Néanmoins, l’aide occidentale en matière de renseignement, et même de planification des opérations, aurait le plus contribué à un tel succès. En effet, le New York Times a récemment révélé que le Pentagone avait simulé des opérations – ce que les militaires appellent des war games – avec l’état-major ukrainien pour préparer sa contre-offensive à double détente dans les régions de Kherson puis de Kharkiv.
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