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Attachement des MRE au Royaume : le CESE livre sa vision

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Opération de transit "Marhaba" © DR

Le Conseil économique, social et environnemental (CESE) s’est intéressé à la question du lien intergénérationnel entre les Marocains du monde (MDM) et la mère patrie, dans le cadre d’une enquête menée auprès de 5.000 marocains expatriés. Dans son avis publié mercredi 21 décembre, le CESE a livré plusieurs conclusions. Des recommandations ont été également retenues dans le but d’approfondir davantage les liens d’appartenance et d’améliorer la qualité des services du pays à leur attention. Détails.

Les résultats d’un avis du CESE, intitulé «Renforcer le lien intergénérationnel entre les MDM et le Maroc, les chances et les défis», ont été publiés hier et ils donnent globalement une idée sur leur situation, leurs perceptions et leurs perspectives.

Dans le cadre de l’élaboration de cet avis, le CESE a sollicité, du 8 au 29 octobre dernier, la contribution des Marocains résidant à l’étranger à travers sa plateforme Ouchariko. Les répondants semblent sensibles aux progrès réalisés par le Maroc dans de nombreux domaines. Cependant, des points irritants subsistent concernant l’appréciation de certains services qui leur sont rendus.

Un solide attachement

Estimés aujourd’hui de 6 à 6,5 millions de personnes, les Marocains du monde, qui représentent près de 15% de la population totale du Maroc et contribuent à plus de 7% au produit intérieur brut, entretiennent des liens forts avec le pays (65,22% des répondants).

Dans cet avis, le CESE précise que les Marocains expatriés affichent un puissant attachement à l’institution royale, à la personne du Souverain, à son rôle international et la défense de la cause sacrée du Sahara.

Parmi les autres motifs de cet attachement solide à l’égard du Maroc, on retrouve leur satisfaction des progrès du développement du Royaume (infrastructures, équipements, énergies renouvelables…), ainsi que le lien qui se manifeste en forme de relations familiales, via notamment la régularité des visites et la célébration des fêtes religieuses. À cela s’ajoute l’amélioration des droits des femmes, les valeurs sociétales, la diversité culturelle et enfin le dispositif et la qualité de leur accueil avec l’opération Marhaba.

Lire aussi : Retour des MRE : l’économie reprend des couleurs

Les principaux motifs d’insatisfaction

Les MRE se disent insatisfaits des politiques publiques du pays et des services de prestations qui leur sont spécifiquement adressés. Si les répondants apparaissent majoritairement satisfaits des services consulaires et bancaires, ainsi que des offres de transport et des infrastructures roturières, ils expriment une claire aversion sur l’offre de plusieurs services culturels, administratifs, médicaux ainsi que sur les modalités d’investissement.

Concernant le volet de l’administration, les Marocains du monde déplorent de nombreuses difficultés. D’abord, la pression saisonnière pendant les vacances qui conduit au dépassement des capacités humaines et organisationnelles dédiées à leur accueil, une complexité de la coordination entre les services consulaires et les autres services administratifs, la longueur des délais et l’absence d’information.

Lire aussi : Les politiques publiques dédiées aux MRE sont insuffisantes

Les recommandations du CESE

Après avoir recueilli les préoccupations majeures des MRE, l’organisme consultatif a dressé une liste de recommandations pour une gouvernance rénovée des politiques publiques et des dispositifs à la hauteur de leurs attentes.

Dans ses pistes d’actions, le CESE plaide pour le retour d’un ministre délégué en charge des MRE, dont la mission et la responsabilité sera de concevoir et de veiller à la bonne mise en œuvre de la stratégie MDM.

Le rapport recommande également que le Fonds Mohammed VI de l’investissement leur soit ouvert afin qu’ils puissent mieux contribuer au développement du pays. En outre, il préconise d’encourager les acteurs financiers à développer des produits d’épargne et de retraite complémentaires qui leur soient spécifiquement dédiés.

Concernant la faiblesse des prestations administratives et consulaires, le CESE appelle à accélérer la digitalisation et multiplier les consulats mobiles, tout en renforçant les ressources humaines.

Quant à la mobilisation des compétences, le CESE propose à un soutien aux talents expatriés basé sur des échanges et de la co-construction, dans tous les domaines scientifiques, universitaires, industriels ainsi que dans l’art et la culture.

Enfin, l’organisme dirigé par Ahmed Reda Chami propose d’œuvrer, en collaboration avec les ambassades, à la modernisation de l’offre culturelle destinée aux MDM et d’améliorer leur accès à la protection sociale.

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