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La 12ᵉ édition des «Atlantic Dialogues», tenue à Marrakech du 14 au 16 décembre, s’est achevée. Avec l’ambition renouvelée du Maroc de renforcer ses liens de coopération, cet événement a continué de s’imposer comme un lieu privilégié de dialogue et d’élaboration d’idées. Il a permis de relier non seulement le Nord et le Sud, mais aussi les pays du Sud entre eux.
Défis et opportunités de l’Atlantique
Cette année, l’événement a souligné l’importance de créer un espace de coopération atlantique plus étendu. Cela offrirait de nouvelles opportunités pour les pays des deux rives de l’Atlantique et au-delà, en Afrique. Karim El Aynaoui, président exécutif du Policy Center for the New South (PCNS), a mis l’accent sur l’importance de développer des réflexions approfondies. Surtout dans une conjoncture de crises et de tensions croissantes.
«2024 sera une année difficile», a prévenu Karim El Aynaoui. Il a évoqué dans ce sens les défis géopolitiques, notamment au Moyen-Orient et en Ukraine. Il a cité aussi les pressions internes dans certains pays africains. Le président du PCSN n’a pas non plus manqué de mettre en garde contre les difficultés à venir liées au changement climatique. Mais aussi l’incertitude des résultats électoraux dans plusieurs grandes économies. Il a ainsi rappelé que l’année 2024 connaitra des élections partout dans le monde.
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Vision stratégique du Maroc et de l’Afrique Atlantique
El Aynaoui a également relevé le rôle du PCNS dans la recherche de solutions politiques, et a affirmé que l’objectif des «Atlantic Dialogues» est de concentrer l’attention sur le Sud global. Il a aussi invoqué le discours du Roi lors du 48ᵉ anniversaire de la Marche Verte, confirmant le rôle du Maroc dans le contexte atlantique et ses relations avec les pays de l’Afrique atlantique et du Sahel.
Selon El Aynaoui, les discussions lors de cette conférence reflètent la nature du Royaume, perçu comme un pays ouvert, stable, raisonnable et fiable dans ses engagements. La 12ᵉ édition des «Atlantic Dialogues» s’est donc inscrite dans une vision d’avenir, où le Maroc et l’Afrique atlantique sont des acteurs clé dans les échanges et la coopération à l’échelle atlantique.
Omar Hilale met en lumière le potentiel du Maroc au Conseil de sécurité de l’ONU
De son côté, Omar Hilale, ambassadeur du Maroc auprès des Nations Unies, a mis en lumière le potentiel du Royaume à devenir membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU. Ses remarques, faites après sa participation à un panel sur les crises mondiales le 16 décembre 2023, soulignent la position stratégique du pays. Omar Hilale a cité les nombreuses forces de celui-ci. Notamment sa stabilité politique, son histoire et sa civilisation anciennes, sa puissance économique et militaire, ainsi que sa politique de coopération, en particulier avec l’Afrique. Il a fait valoir que ces atouts positionnent le Maroc comme un candidat idéal pour un siège permanent, et ce, grâce à sa diplomatie modérée et constante.
Le rôle actif du Maroc dans la diplomatie internationale, caractérisé par la construction de ponts et la promotion de la paix et de la solidarité, a également été souligné. Omar Hilale a mentionné l’engagement humanitaire et institutionnel du pays, ainsi que ses nombreux accords avec les pays africains, facilités par les efforts diplomatiques du Roi. Enfin, il a rappelé l’importante contribution du Maroc aux opérations de maintien de la paix de l’ONU, avec plus de 100 000 soldats marocains ayant participé à ces missions au fil des ans.
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L’Atlantique, vecteur de coopération et d’intégration : vision de Youssef Amrani
Lors de sa participation au panel «Perspectives d’un Atlantique élargi : Similitudes et différences» le 15 décembre 2023, Youssef Amrani, l’ambassadeur désigné du Maroc aux États-Unis, a souligné l’importance stratégique de l’Atlantique. Il a considéré cette région comme une opportunité géopolitique majeure, propice à l’intégration et à la collaboration. Youssef Amrani a insisté sur le fait que l’Atlantique, malgré ses défis, offre un terrain fertile pour des investissements importants soutenus par une forte volonté politique.
Il a relevé la nécessité de politiques régionales et sous-régionales cohérentes, en particulier dans le contexte africain, pour faire face aux problèmes communs en Amérique latine et en Afrique, notamment en matière de développement, de gouvernance et de services sociaux. Youssef Amrani a mis en avant l’importance de la connectivité pour une coopération durable, soulignant que l’amélioration des infrastructures telles que les câbles, les pipelines et les routes, favorise non seulement les avantages économiques, mais aussi renforce la volonté politique de coopération.
Il a également évoqué l’impératif d’établir des mécanismes de coopération pour privilégier l’intégration, couvrant les aspects économiques, politiques, sécuritaires, humains, culturels et scientifiques. Youssef Amrani a mis l’accent sur l’approche diplomatique du Maroc, sous l’impulsion du Roi, à la fois au sein de l’Union Africaine et dans ses relations avec d’autres pays africains.
Pour Youssef Amrani, l’Atlantique est plus qu’une simple zone géographique ; c’est un espace de projection qui permet au Maroc de connecter ses efforts d’intégration à l’échelle mondiale, en établissant des liens avec de multiples partenaires traditionnels et stratégiques, notamment dans les Amériques.
Sécurité, multilatéralisme et gouvernance
Barre Seguin, directeur du Centre européen George C. Marshall pour les études de sécurité, a souligné l’importance de l’unité et de la coopération entre les nations pour contrer les menaces globales. Il a affirmé que la sécurité est le fondement du développement et a insisté sur le rôle vital du multilatéralisme dans le maintien de la paix mondiale. Nathalie Delapalme, PDG de la Fondation Mo Ibrahim (France), a discuté des défis auxquels la démocratie et le multilatéralisme sont confrontés, particulièrement lorsque leurs principes fondamentaux sont bafoués, menaçant la stabilité du système général. Elle a souligné que le respect de ces principes est essentiel pour leur pérennité et efficacité. Les deux intervenants ont convenu que les enjeux comme le changement climatique et la sécurité doivent être abordés de manière intégrée pour favoriser un progrès total.
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Éducation et développement durable
Zeinab Badawi présidente de l’Université SOAS de Londres, a mis en avant le rôle essentiel de l’éducation dans la construction de la cohésion nationale et la transmission des valeurs sociétales. Elle a souligné que, bien que de plus en plus de femmes obtiennent des diplômes avancés, des défis subsistent quant à leur intégration dans le marché du travail. Charles Kupchan, professeur d’affaires internationales à l’École des affaires étrangères de l’Université de Georgetown, a insisté sur l’importance de l’éducation comme moyen de forger une identité nationale partagée, soulignant la nécessité d’enseigner efficacement les valeurs et connaissances essentielles pour la société. Jacques Attali, premier président de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement, a abordé les défis de l’éducation dans les nations en développement, notamment la variabilité de la qualité de l’éducation et le besoin d’ajuster les systèmes éducatifs aux exigences économiques.
L’Atlantique Sud et ses défis
Olusegun Obasanjo, ancien président du Nigeria, a évoqué le potentiel de l’Atlantique Sud pour servir les intérêts de ses peuples et du monde entier, mettant l’accent sur la nécessité de promouvoir la coopération et la solidarité entre les pays de cette région. Luis Osvaldo Hurtado Larrea, ancien président de l’Équateur, a souligné que l’Atlantique Sud devrait renforcer sa coopération intrarégionale pour influencer la dynamique géopolitique mondiale et contrer les déséquilibres dans le processus décisionnel global.
Climat et environnement
Serigne Gueye Diop, conseiller du président du Sénégal, a abordé les défis majeurs auxquels l’Afrique est confrontée, comme la déforestation et la nécessité d’adopter des pratiques agricoles durables. Il a souligné l’importance de trouver un équilibre entre la préservation de l’environnement et les besoins de survie. Ricardo Santos, ancien ministre des Affaires maritimes du Portugal, a quant à lui mis en avant l’urgence climatique et la nécessité de promouvoir l’innovation technologique pour protéger les écosystèmes.
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Fuite des cerveaux et avenir du travail
Nkosana Donald Moyo, fondateur et président de l’Institut Mandela pour les études du développement, a discuté de l’importance de comprendre les implications de la fuite des cerveaux et de la mobilité des talents. Paulo F. Gomes, président de Paulo Gomes & Partners (Guinée-Bissau), a souligné les difficultés à formuler des politiques publiques efficaces pour traiter ce phénomène, tandis que Kassie Freeman, présidente et CEO du Consortium de la diaspora africaine (États-Unis), a abordé l’évolution du travail à distance et la nécessité d’une stratégie adaptée.
Cette édition des Dialogues de l’Atlantique a offert des perspectives enrichissantes sur des questions clés, soulignant l’importance de la coopération internationale dans divers domaines stratégiques.
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