Accueil / Société

AstraZeneca, que devons-nous craindre ? Dr Tayeb Hamdi répond

Temps de lecture

Les récentes révélations concernant AstraZeneca inquiètent le monde entier. Au Maroc, nous ne sommes pas mieux lotis. Beaucoup crient au scandale, énumérant les effets secondaires observés sur leur santé. Leurs craintes seraient-elles devenues réalité ? Pas vraiment, à en croire Dr Tayeb Hamdi, médecin, chercheur en politiques et systèmes de santé.

L’entreprise AstraZeneca a admis que son vaccin pourrait, dans des cas extrêmement rares, entraîner un effet indésirable appelé syndrome thrombotique et thrombocytopénie (STT). Depuis cet aveu, le monde s’emballe, et la nouvelle fait couler beaucoup d’encre.

Le gouvernement a tenté de rassurer les Marocains suite à ces déclarations. Mustapha Baitas, ministre délégué auprès du chef du gouvernement chargé des relations avec le Parlement et porte-parole du gouvernement, a affirmé que tous les vaccins utilisés dans le royaume sont approuvés par des comités scientifiques spécialisés avant leur utilisation.

 

Lire aussi : Covid-19 : AstraZeneca reconnaît des effets secondaires rares liés à son vaccin

 

Parallèlement, la Cour administrative de Rabat a donné raison à une plaignante, au sujet d’effets secondaires, suite à sa vaccination. Après avoir été vaccinée, la plaignante a porté plainte auprès du tribunal pour une paralysie partielle.

La Cour a décidé qu’un versement de 250.000 dirhams de compensation serait donné à la plaignante. Face à toutes ces péripéties, il est normal, pour les citoyens marocains, de se poser des questions. Toutefois, Dr Tayeb Hamdi rappelle que les liens entre le vaccin et le syndrome STT sont encore inconnus.

« Le syndrome STT a été observé essentiellement, mais pas uniquement, avec le vaccin d’AstraZeneca et celui de l’Américain Janssen qui sont produits sur la base de la même technique », explique le médecin.

 

AstraZeneca, autant d’effets secondaires que les autres ?

Des effets secondaires ont été observés, extrêmement inhabituels, mais sérieux, comme les myocardites, les péricardites, la paralysie du visage, le syndrome de fuite des vaisseaux sanguins et le syndrome de Guillain-Barré (SGB). Tout cela a également été rapporté avec les autres vaccins en particulier les vaccins américains de Pfizer et de Moderna. Selon le médecin chercheur, malgré la gravité, ces effets secondaires évoluent généralement bien avec une bonne prise en charge.

D’ailleurs, sans vouloir inquiéter davantage, il n’existe aucun médicament, vaccin ou intervention médicale totalement dépourvu d’effets indésirables. Lorsque ces effets sont rares ou très rares (moins de 1 sur 1.000 ou 1 cas sur 100.000), les bénéfices d’un médicament ou d’un vaccin qui sauve des vies dépassent largement ces risques.

 

Lire aussi : États-Unis : autorisation des anticorps d’AstraZeneca pour les personnes réagissant mal aux vaccins

 

Si le retrait des vaccins AstraZeneca du marché inquiète tout autant, le médecin nous rappelle que le retrait d’un médicament par les laboratoires est une pratique bien établie qui peut être motivée par plusieurs facteurs. AstraZeneca avait décidé de commercialiser son vaccin à prix coûtant, sans réaliser de bénéfices pendant la pandémie (même si la commercialisation des vaccins se poursuivra au-delà de celle-ci). Contrairement à d’autres laboratoires, AstraZeneca n’a pas développé de versions spécifiques pour l’Omicron ou d’autres variants ultérieurs du virus. « Il était clair donc depuis deux ans qu’AstraZeneca allait abandonner ce volet des vaccins de COVID et fermer cette parenthèse », déclare Dr Tayeb Hamdi.

 

AstraZeneca et les Marocains

Il faut dire que dès la première annonce de vaccination, les Marocains ont commencé à faire entendre le son de leurs contestations. Avant même de le tester, de nombreuses rumeurs, sur une production bâclée et trop rapide, ou encore sur des effets secondaires, encore inconnus, pullulaient sur la toile. Mais bon, une fois poussés dans ce sens, pour le bien commun, tous les Marocains ont tendu le bras. Et là, la grande question du moment, c’était : « Tu as eu AstraZeneca ou Sinopharm ? ». Grosse ambiance.

Les citoyens marocains, vaccinés lors de cette période, n’ont rien à craindre, selon les dires du médecin. « Les experts et les études s’accordent à dire que les effets indésirables des vaccins apparaissent généralement dans les heures et les premiers jours après l’administration des vaccins. Pratiquement tous les effets indésirables y compris les très rares et graves apparaissent dans les 4 semaines après l’injection. La majorité absolue de ce syndrome apparaît entre 2 à 3 semaines après l’injection, avec une fourchette générale de 3 à 30 jours ».

Que les hypocondriaques se le disent, ce n’est pas après trois ans qu’un effet secondaire apparaîtra.

Dernier articles
Les articles les plus lu

Retraites : manifestation prévue, la CIMR répond

Société - La CIMR a publié un communiqué pour rectifier certaines interprétations soulignant qu’elle procède à une revalorisation annuelle.

Ilyasse Rhamir - 28 novembre 2024

TikTok au Maroc : vers un dialogue pour protéger les valeurs culturelles

Société - Le Maroc intensifie ses efforts pour encadrer la diffusion de contenus négatifs sur la plateforme sociale TikTok

Ilyasse Rhamir - 28 novembre 2024

Pourquoi le site Narsa Khadamat est-il hors service ?

Société - Depuis un mois, l’accès au site Narsa Khadamat est impossible. Découvrez la raison de cette interruption.

Rédaction LeBrief - 27 novembre 2024

Education : Akhannouch préside une réunion de la Commission ministérielle

Société - Aziz Akhannouch a présidé une réunion de la Commission ministérielle en charge de la réforme du système éducatif et du préscolaire.

Rédaction LeBrief - 27 novembre 2024

La diversité, un pilier de la modernité et du leadership marocain (André Azoulay)

Société - André Azoulay a souligné que le Maroc a fait de la diversité le réacteur central de sa modernité et de son leadership.

Mbaye Gueye - 27 novembre 2024

Chaleur et neige au Maroc : une normalité dans la transition automnale

Société - Les fluctuations climatiques au Maroc, marquées par des vagues de chaleur et des chutes de neige, soulèvent des interrogations.

Farah Nadifi - 27 novembre 2024

Retraités en grève pour des pensions plus élevées

Société - Les retraités marocains expriment leur mécontentement face aux récentes révisions des régimes de retraite proposées/

Ilyasse Rhamir - 27 novembre 2024
Voir plus

Mariage mixte : la grande épreuve

Les différences culturelles rendent les mariages mixtes compliqués. Lire tous les différents cas de figure correspondant à un mariage mixte.

Hafid El Jaï - 29 mai 2021

Radars fixes : 270 millions gaspillés, une enquête en cours

Société - La BNPJ enquête sur les anomalies relevées par la Cour des comptes concernant le marché public de radars fixes.

Ilyasse Rhamir - 19 décembre 2024

IDH 2021 : le Maroc 123e sur 191 pays

Société - Selon le rapport 2022 sur le développement humain du PNUD, l’IDH est en déclin dans les quatre coins du globe.

J.R.Y - 9 septembre 2022

Le roi Mohammed VI préside une séance de travail sur la révision du Code de la famille

Société - Le roi Mohammed VI a présidé, lundi au Palais Royal de Casablanca, une séance de travail consacrée à la révision du Code de la Famille.

Rédaction LeBrief - 23 décembre 2024

Horaires des prières à Agadir

Société - Bienvenue sur notre article consacré aux horaires de prière à Agadir ! Ici, nous fournirons l’heure exacte pour chaque prière

Rédaction LeBrief - 29 octobre 2023

Fêtes et vacances en 2024 : spiritualité, histoire et répit

Société - Le Maroc, riche en diversité culturelle et spirituelle, puise son essence dans ses fêtes religieuses et civiles.

Nora Jaafar - 5 janvier 2024

Réda Berrehili : portrait d’un visionnaire de l’innovation et de l’investissement

Société - Réda Berrehili, entrepreneur et investisseur marocain, façonne l'avenir de l'innovation technologique.

Chaima Aberni - 17 mai 2024

DGSN 2024 : sécurité renforcée et révolution numérique

Société - L’année 2024 a marqué un tournant significatif pour la DGSN, avec des réalisations notables dans les domaines de la sécurité, des services publics et de la transformation numérique.

Ilyasse Rhamir - 25 décembre 2024

Un commentaire

  1. Bonjour. Je ne vois pas quelle utilité de l’intervention de ce Docteur en ce moment encore alors que c’est lui qui a poussé des milliers de marocains à prendre le vaccin?
    Lui et ces collègues ne cessaient à applaudir le vaccin. Aujourd’hui ils vont changer les vestes je pense.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire