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La secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, s’est dite ce mardi en faveur d’une série de mesures permettant d’améliorer les capacités financières des institutions financières internationales (IFI) tout en les amenant à pivoter plus franchement vers le financement de la lutte contre le réchauffement climatique. Parmi les mesures avancées, Yellen a cité l’évolution des missions de la BM, dont la mission sera de «mettre fin à la pauvreté sur une planète vivable».
Une allusion aux mots du président de l’institution, Ajay Banga, qu’elle a tenue lors de son discours prononcé à l’Université Mohamed VI polytechnique de Ben Guerir (Maroc), en marge des réunions annuelles du FMI et de la Banque mondiale (BM) à Marrakech. «J’ai appelé, lors des réunions annuelles de 2022, à une évolution des banques multilatérales de développement (BMD). Un an plus tard, nous avons fait de grands progrès et les réformes sont en haut de l’agenda du G20», s’est-elle félicitée.
Consolidation des capacités
La ministre américaine a également appelé au renforcement de la capacité opérationnelle de la BM, que son président avait jugé «dysfonctionnelle» malgré des «équipes incroyables». Pour Yellen, il s’agit aussi de renforcer les capacités financières de l’institution, soulignant que les États-Unis apporteront des fonds supplémentaires afin que la BM dispose de 27 milliards de dollars de financement supplémentaires.
«Il est désormais communément accepté que lutter contre le réchauffement climatique et les autres défis mondiaux sont centraux au développement» des pays, a insisté Janet Yellen. Les différentes mesures, au niveau de la structure financière mondiale et des banques régionales devraient permettre à l’ensemble de disposer «d’au moins 200 milliards de dollars de capacités supplémentaires» sur les dix prochaines années.
Du côté du Fonds monétaire international (FMI), Yellen a assuré que les États-Unis allaient «soutenir une répartition des quotas qui reflète mieux l’économie mondiale», un changement qui ne pourra cependant se faire que «si l’on obtient un accord sur un cadre basé sur des principes communs».
Une redistribution des quotas
Une proposition qui va plus loin que celle jusqu’ici sur la table : cette dernière envisageait une redistribution des quotas, offrant ainsi plus de financements à destination des pays émergents et en développement, sans modifier la composition des droits de vote des États membres.
Un rééquilibrage en lien avec la composition du PIB mondial offrirait plus de poids aux principaux pays émergents, à commencer par la Chine et l’Inde, une possibilité que les États-Unis n’ont jusqu’ici pas réellement soutenu, précisément pour ne pas donner plus de pouvoir à la Chine.
Plus largement, Janet Yellen s’est prononcée en faveur de la mise en place de clauses permettant de mettre en pause le remboursement de la dette des pays en difficulté «afin de dépenser leurs fonds lorsqu’ils doivent répondre à des situations d’urgence puis dans la phase de reprise».
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