Le caftan «Ntaa de Fès» © DR
Une nouvelle bataille culturelle vient de s’ouvrir entre le Maroc et l’Algérie. Le Royaume, riche de son histoire millénaire et dépositaire d’un patrimoine culturel inestimable, fait face à une tentative de spoliation par son voisin de l’Est. Après avoir tenté de s’approprier l’art culinaire, musical et esthétique marocain, l’Algérie vise désormais l’art vestimentaire. En effet, Alger a récemment soumis à l’UNESCO un dossier réclamant la reconnaissance du caftan comme un vêtement traditionnel algérien. Une démarche qui a poussé le Maroc à réagir vigoureusement pour défendre son héritage culturel contre ce qu’il considère comme une appropriation injuste.
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Une appropriation culturelle inacceptable
Le Maroc a officiellement déposé une plainte auprès de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) contre ce qu’il considère comme un vol de son patrimoine culturel par l’Algérie. Cette plainte a été introduite par le ministère de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, en collaboration avec la délégation permanente du Maroc auprès de l’UNESCO.
Le cœur du différend réside dans l’introduction par l’Algérie d’un caftan marocain dans un dossier soumis à l’UNESCO pour la reconnaissance des vêtements traditionnels algériens. Le ministre de la Culture, Mohamed Mehdi Bensaid, a officiellement adressé la plainte à Audrey Azoulay, directrice générale de l’UNESCO, mettant en lumière l’inclusion d’un caftan typique de Fès, appelé «Ntaa de Fès», dans le dossier algérien.
Après avoir été informé de l’utilisation de ce caftan marocain, actuellement exposé dans un musée à Amsterdam, dans le dossier algérien, le Maroc a donc rapidement réagi. Cette situation a conduit le ministère de la Culture à demander le retrait immédiat de l’image de ce caftan du dossier présenté par l’Algérie. Le ministère insiste sur le fait que le patrimoine culturel marocain est une composante essentielle de l’identité nationale et qu’il est crucial de préserver son intégrité.
Dans sa plainte, le Maroc appelle la commission compétente de l’UNESCO à faire preuve de vigilance pour éviter de tels vols et appropriations de patrimoine. Le ministère souligne aussi que le patrimoine marocain doit être protégé contre toute forme de manipulation politique, réaffirmant l’engagement du Royaume à défendre son héritage par tous les moyens nécessaires. Il a également dénoncé l’exploitation par le régime algérien d’une photo et de séquences vidéo du caftan «Ntaa de Fès» dans le dossier soumis à l’UNESCO. Cette inclusion, jugée inappropriée, a été perçue comme une tentative flagrante d’usurpation culturelle.
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Une réaction vigoureuse
La plainte marocaine souligne la gravité de cette tentative d’appropriation culturelle. Mohammed Mehdi Bensaid, dans sa lettre adressée à Audrey Azoulay, a attiré l’attention sur la nécessité de protéger l’authenticité et l’origine des biens du patrimoine culturel immatériel. Il a spécifiquement mentionné l’inclusion non autorisée d’un caftan marocain dans le dossier algérien, dénonçant cette usurpation comme une instrumentalisation inacceptable de la Convention de 2003 sur la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel.
Le ministre a insisté sur le retrait immédiat de ces illustrations, justifiant cette demande par l’histoire et les réclamations légitimes de l’opinion publique marocaine. Il a souligné que le caftan «Ntaa de Fès» est un symbole de paix et de tolérance, transmis de génération en génération, incarnant les valeurs fondamentales de l’identité marocaine. Selon lui, la transmission de ce vêtement traditionnel de mère en fille en fait un véritable trésor familial, et son inclusion dans un dossier étranger est perçue comme une atteinte à cette tradition séculaire.
Enfin, le ministre a pointé du doigt l’incohérence flagrante du dossier algérien, qui prétend représenter des costumes algériens tout en incluant un caftan marocain. Cette contradiction illustre la tentative de l’Algérie de s’approprier des éléments du patrimoine marocain, compromettant ainsi la crédibilité et la neutralité de la Convention de 2003.
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