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Un an après le séisme dévastateur à Al Haouz, les secteurs de l’agriculture et du tourisme peinent encore à se relever. Pour soutenir l’agriculture, des mesures efficaces ont été prises, notamment la distribution d’ovins et de caprins aux éleveurs touchés, compensant partiellement leurs pertes. À cela s’ajoute la remise en fonction de deux séguias réparées. Ces efforts se poursuivent avec la réparation d’autres séguias cruciales pour l’agriculture de la région.
Le séisme a également eu un impact profond sur le bien-être psychologique des habitants. De nombreux survivants souffrent de stress post-traumatique, d’anxiété et de dépression, perturbant leur vie quotidienne et leur récupération.
Quelles répercussions sur le secteur touristique ?
Selon Driss Aissaoui, analyste politique et économique, le séisme a marqué profondément la mémoire collective des Marocains, notamment en raison de son ampleur et de sa gravité. «Al Haouz est une région caractérisée par une forte densité de population et une topographie montagneuse. Malgré l’importance du tourisme, cette activité était secondaire par rapport aux activités agricoles prédominantes de la région», souligne l’expert.
Notre interlocuteur rappelle que dans les jours suivant le séisme, une mobilisation nationale exceptionnelle a été observée, menée par le roi Mohammed VI. «Les institutions publiques et privées ainsi que les citoyens ont uni leurs efforts pour remédier aux dégâts et soutenir les victimes. Cette solidarité a été cruciale pour la survie immédiate de la région, mais a également posé les bases d’une récupération à long terme», poursuit-il.
Un an après, les souvenirs de ce séisme restent vivaces dans l’esprit des habitants, et les professionnels du tourisme sont confrontés à de multiples défis. Aissaoui note que, bien que l’infrastructure générale ait été restaurée, les professionnels du tourisme doivent encore surmonter des difficultés importantes liées à la reconstruction des établissements touristiques et à la restauration des services. «La commission nationale, toujours active sous la direction du Roi, continue de fournir des directives claires pour la reconstruction, en insistant sur le respect des traditions architecturales et des modes de vie locaux», ajoute-t-il.
Interrogé sur l’efficacité des efforts déployés pour restaurer et promouvoir Al Haouz en tant que destination touristique, Aissaoui reste prudent. Il explique que la restauration des conditions de vie des citoyens a été prioritaire et que la reprise du tourisme dépendra de la complète normalisation de ces conditions. Il est toutefois optimiste quant au fait que, une fois les fondations de la vie quotidienne consolidées, le tourisme suivra naturellement.
Aissaoui tient enfin à rappeler que l’organisation rapide par le Maroc des réunions annuelles du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale à Marrakech, quelques jours seulement après le séisme, a prouvé une capacité impressionnante de résilience. Cette performance a été, dit-il, largement saluée par la communauté internationale et a renforcé la réputation du Maroc en tant que nation capable de gérer efficacement les crises.
Quid de l’impact psychologique ?
Les effets psychologiques sur les victimes demeurent profondément marqués. Selon Dr Brahim Mellali, psychologue à Marrakech, le traumatisme collectif généré par cette catastrophe continue d’affecter les personnes touchées.
«Le séisme a engendré un traumatisme collectif, souvent associé au syndrome de stress post-traumatique (SSPT). Ce trouble se manifeste par une récurrence des souvenirs traumatiques, une anxiété intense et une peur persistante. Les victimes peuvent également revivre des traumatismes antérieurs exacerbés par l’événement», a-t-il expliqué. Selon lui, l’exposition continue aux médias, notamment les images et les informations sensationnalistes, contribue à l’intensification de ces symptômes. Il note aussi que les informations fausses ou exagérées, ainsi que les images des scènes de sauvetage, aggravent l’anxiété et la peur chez les victimes, ce qui rend leur rétablissement plus complexe.
Les troubles anxieux généralisés, les attaques de panique, et la dépression sont des conséquences courantes du traumatisme. Dr Mellali observe que ces troubles se manifestent principalement dans les mois qui suivent le séisme. «Les victimes présentent des symptômes tels que des troubles du sommeil et une hypervigilance, souvent déclenchés par des rappels visuels ou auditifs du tremblement de terre», ajoute-t-il.
Le psychologue fait aussi savoir que le personnel de santé, les bénévoles, et les journalistes en contact direct avec la catastrophe développent également des symptômes de stress post-traumatique et d’attaques de panique. «Environ un quart des membres du personnel de santé montrent des signes de traumatisme. Il faut donc soutenir psychologiquement ces travailleurs et ceux qui, bien que géographiquement éloignés, ressentent aussi des symptômes d’anxiété et de culpabilité du survivant», poursuit notre interlocuteur.
S’agissant des enfants, ces derniers sont particulièrement vulnérables aux effets psychologiques du séisme. Dr Mellali indique que les enfants, confrontés à un double traumatisme (le choc du séisme et la perte de sécurité) montrent des signes d’anxiété intense, de confusion, et de déréalisation. «Le syndrome d’anniversaire, où la date du séisme ravive les traumatismes, est particulièrement marqué chez les enfants. Les symptômes observés incluent l’énurésie (retour à l’énurésie), les cauchemars, et une dépendance accrue aux parents», précise-t-il. Et le spécialiste d’insister sur le fait que la réaction de panique des parents pendant le séisme a un impact important sur l’état psychologique des enfants.
Enfin, Dr Mellali recommande plusieurs mesures pour aider les personnes affectées. Il suggère que les individus éloignés du séisme s’engagent dans des activités de soutien, telles que des dons et des aides aux organisations humanitaires, pour atténuer leur sentiment de culpabilité et leur anxiété. Pour les enfants, une attention particulière est nécessaire pour leur offrir un soutien psychologique adapté et pour leur fournir un environnement stable et rassurant. La prise en charge des enfants, qu’ils soient directement touchés ou non, reste essentielle pour leur rétablissement.
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