Temps de lecture : 5 minutes

Accueil / Afrique / Société / Aïd al-Adha : en Afrique, une célébration dans la peine

Aïd al-Adha : en Afrique, une célébration dans la peine

Temps de lecture : 5 minutes

Gros plan

Temps de lecture : 5 minutes

Aujourd’hui, à l’instar de chaque année, la communauté musulmane du monde entier célèbre Aïd al-Adha. Une fête qui commémore le sacrifice que Dieu demanda à Ibrahim pour éprouver sa foi : un acte de soumission du prophète envers Dieu à travers le sacrifice rituel d’un mouton. Mais, en Afrique, l’heure est à la peine. Les journaux africains reviennent sur la sombre actualité qui plombe la traditionnelle réjouissance religieuse pendant «Tabaski».

Temps de lecture : 5 minutes

Selon les textes religieux, le prophète Ibrahim reçoit l’ordre divin de sacrifier son fils dans ses rêves et s’apprête à le faire pour prouver sa foi. Au moment où il s’apprête à égorger son fils Ismaël, il est arrêté par l’ange Gabriel, envoyé par Dieu, qui remplace son fils par une «immolation généreuse», un bélier.

Cet épisode symbolique renvoie à deux symboles : d’une part, la confiance indéfectible du prophète en Dieu et la miséricorde divine concrétisée par l’interdiction du sacrifice humain.

Lire aussi : Aïd Al-Adha, des règles d’or pour une célébration pérenne

Une fête de partage et de la générosité

La fête se célèbre traditionnellement avec le sacrifice symbolique d’un mouton qui ne doit pas dépasser un certain âge et être abattu de manière rituelle, après la prière. Toutefois, le sacrifice n’est pas une obligation, mais une recommandation pour ceux qui le souhaitent.

Dans la tradition, cette fête est celle du partage et de la générosité. La viande issue des sacrifices est divisée en trois parties : un tiers pour la famille, un tiers pour les voisins et un tiers pour les plus démunis.

Lire aussi : Aïd Al-Adha 2023, les autorités sur le qui-vive

Aïd al-Adha est aussi une fête familiale. Pendant trois jours, les musulmans rendent visite à leur famille ou leurs amis et se rendent aussi dans les cimetières pour visiter leurs défunts.

En Afrique, l’heure est à la peine

À la une des journaux du continent, la fête, appelée «Tabaski» dans les pays d’Afrique de l’ouest, est célébrée dans un contexte d’inflation, de tensions politiques, voire même de terrorisme, comme le décrit RFI.

Le prix du bétail est en effet chaque année très commenté. La situation diffère d’un pays à l’autre. Si au Tchad «le prix du mouton est abordable», d’après Dakar Actu, «le prix des moutons reste toujours exorbitant au foirail de [la ville de] Rufisque, [au Sénégal] où les éleveurs dénoncent le manque d’accompagnement de l’État envers eux».

Lire aussi : Moutons de Aïd Al-Adha, une hausse modérée, selon les éleveurs

Au Soudan et au Burkina Faso, l’ambiance est plus morose : pas de trêve religieuse. À Bamako, «la crise économique et l’insécurité ont eu raison de l’enthousiasme habituel des acheteurs», explique Mali24.info.

Malgré ce contexte, Maliweb rappelle que la Tabaski, c’est surtout «l’opportunité [pour les] ressortissants des villages, des contrées très éloignées voire des compatriotes de la diaspora de retourner sur leurs terres natales pour fêter auprès des leurs, dans la convivialité et dans la bonne ambiance familiale. Certains, même pour tout l’or du monde, n’entendent pas déroger à ce principe.»

Le quotidien burkinabè Le Pays va même jusqu’à lancer cette supplique concernant le Soudan, pays dans lequel la guerre dure depuis maintenant plus de deux mois : «Puisse le mouton sacrificiel immoler la guerre !», s’interrogeant aussi : «Qui arrêtera celle spirale infernale ? Au train où vont les choses, il faut craindre une guerre civile.»

«Le peuple soudanais ne mérite pas cela. Vivement donc un cessez-le-feu rapide et durable !»

Au Burkina aussi, «le mouton aura un goût bien salé pour ceux qui arriveront à le manger», déplore Wakat Séra après qu’au moins 31 soldats et 3 supplétifs de l’armée ont été tués lundi dans une attaque présumée terroriste dans le nord du pays. Et, le média de conclure sa tribune par ce plaidoyer : «Le plus urgent pour les pays comme le Niger, le Burkina Faso et le Mali, assaillis sans répit par les terroristes, c’est de se donner la main dans une synergie d’action. C’est seulement par ce moyen intelligent qu’ils pourront, tous, vaincre le terrorisme dans l’union ou périr en solitaire.»

Laissez-nous vos commentaires

Temps de lecture : 5 minutes

La newsletter qui vous briefe en 5 min

Chaque jour, recevez l’essentiel de l’information pour ne rien rater de l’actualité

Et sur nos réseaux sociaux :

Protection sociale : comment assurer une couverture universelle et soutenable ?

Au Maroc, la généralisation de la protection sociale s'impose comme une réforme sociétale importante et un pilier essentiel de l'État social…

Aïd Al-Adha : histoire et tradition marocaine

L’Aïd Al Adha ou L'Aïd el-Kébir plus connu sous le nom de la fête du sacrifice ou la fête du mouton, est une fête célébrée par tous les musu…

Aïd Al-Adha 2024 : quand la tradition rencontre l’inflation

C'est l'une des fêtes religieuses les plus importantes du calendrier islamique. Mais Aïd Al-Adha est bien plus qu'une simple célébration. C'…

Mondial 2030 : le Maroc face aux défis du transport

Tous sont en ordres de batailles pour trouver la meilleure stratégie avant la grande échéance de la Coupe du monde 2030 que le Maroc va co-o…

Lutte contre le travail des enfants : le Maroc en plein progrès

Le Maroc a réussi à réduire le nombre d'enfants travailleurs de 94% au cours des vingt dernières années. C'est ce qu'a affirmé ce mercredi à…

Baccalauréat 2024 : c’est parti pour plus de 493.000 candidats !

Le baccalauréat, rendez-vous annuel incontournable, est enfin arrivé après des mois de préparation intense. Pour les futurs bacheliers, c'es…

Les réalités auxquelles s’est heurté le RAMED

En 2012, après quatre années de tests pilotes, le Maroc déployait le programme RAMED, une initiative ambitieuse visant à démocratiser l'accè…

Qu’est ce qui bloque le lancement de la 5G ?

En répondant à une question orale sur « le lancement de la 5G » présentée par le groupe parlementaire du Rassemblement national des indépend…

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire