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Aïd Al-Adha 2024 : quand la tradition rencontre l’inflation

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Aïd Al-Adha 2024 : quand la tradition rencontre l’inflation © DR

Alors que l’Aïd Al-Adha approche à grands pas, le Maroc se trouve face à des défis uniques en matière de tradition et d’économie. Cette année, la demande pour les moutons, qu’ils soient de race locale ou importée, atteint des sommets, tandis que les prix exorbitants mettent ces animaux hors de portée pour de nombreux ménages, malgré les tentatives gouvernementales de régulation. En parallèle, Casablanca et Rabat s’activent pour garantir des abattages aux normes sanitaires strictes et des marchés vibrants d’activité, où les épices jouent un rôle central dans les préparatifs festifs. Les banques, les autoroutes et les chemins de fer se mobilisent également pour assurer une fluidité des services essentiels, illustrant une nation en mouvement, où traditions et modernité se rencontrent en un ballet complexe et captivant.

C’est l’une des fêtes religieuses les plus importantes du calendrier islamique. Mais Aïd Al-Adha est bien plus qu’une simple célébration. C’est un moment de communion, de partage et de tradition profondément ancrée dans la culture marocaine. Chaque année, des millions de familles à travers le pays se préparent minutieusement pour cette occasion, marquée par le rituel du sacrifice du mouton. Cependant, derrière cette image de festivités et de joie se cachent des réalités économiques et sociales complexes.

Lire aussi : Aïd Al-Adha : affluence anticipée pour l’opération Marhaba 2024

Une flambée de la demande et des prix pour les moutons à l’Aïd Al-Adha

Cette année, la demande pour les moutons, qu’ils soient de race locale ou importée, atteint des sommets. Toutefois, malgré les tentatives gouvernementales de plafonner les prix, ceux-ci restent élevés, mettant l’acquisition de ces animaux hors de portée pour de nombreux ménages. Cette inflation ne se traduit pas par une hausse des ventes, laissant les fournisseurs dans l’expectative d’un rebond imminent de la demande.

Une récente enquête du ministère de l’Agriculture révèle que 87,5% des foyers participent au rituel du sacrifice, tandis que 16% des ménages urbains s’en détournent, soulignant un clivage socio-culturel entre zones urbaines et rurales. Les différences de mode de vie et les contraintes économiques pourraient accentuer cette tendance.

Les races «Sardi» et «Bergui» demeurent préférées des marocains, avec des prix qui peuvent atteindre 90 DH/kg pour des spécimens en bonne santé. À l’inverse, les moutons importés, malgré leur coût modéré, ne rencontrent pas le même succès, indiquant une préférence pour les races locales.

La production ovine a subi un coup dur à cause de la sécheresse et de la hausse des prix du fourrage, forçant de nombreux éleveurs à vendre prématurément, réduisant ainsi l’offre disponible. Pour combler ce déficit, le gouvernement a intensifié les importations d’Espagne et de Roumanie, totalisant 158.000 têtes. Cependant, ces ovins moins chers peinent à séduire les consommateurs attachés aux qualités des races locales.

Cette réalité est confirmée par des statistiques indiquant que la majorité des achats se concentrent dans la semaine précédant l’Aïd, reflétant les préférences et perceptions des citoyens envers les origines et qualités des moutons.

Casablanca garantit un abattage aux normes sanitaires pour l’Aïd Al-Adha

La municipalité de Casablanca et l’entreprise Casablanca Prestations ont annoncé mardi que l’abattage prévu pour l’Aïd Al-Adha respectera les normes d’hygiène les plus rigoureuses, selon les directives de l’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA). Cette déclaration souligne également que les abattoirs Communaux de Casablanca, certifiés ISO 22000 v2018 et ISO 9001 v2015, garantiront un service conforme aux attentes de qualité.

Pour l’occasion, Casablanca Prestations offrira un hébergement pour les bêtes, disponible dès le samedi 15 juin jusqu’au dimanche 16 juin 2024, 48 heures avant l’événement. Les installations, conçues pour assurer sécurité et confort aux animaux, limiteront leur capacité d’accueil à l’effectif maximal prévu pour l’abattage.

Les tarifs pour les services proposés aux habitants de Casablanca sont fixés à 240 DH TTC pour l’abattage et 24 DH TTC par nuit pour l’hébergement, offrant ainsi une option organisée et réglementée pour la célébration de cette tradition.

Lire aussi : Aïd Al-Adha : comment prendre la route sereinement?

Effervescence et arômes épicés

Dans le sillage des préparatifs minutieux à Casablanca pour l’Aïd Al-Adha, la capitale Rabat s’immerge elle aussi dans l’effervescence caractéristique de cette célébration. Le marché d’épices se transforme en un lieu bourdonnant d’activité, évoquant une ruche où les arômes fusionnent pour créer une atmosphère de fête. La Rahba des épices, en particulier, devient le théâtre d’un ballet incessant de clients et de marchands, tandis que les prix grimpent sous l’effet de la demande accrue.

Rachid, marchand passionné, compare les épices au précieux écrin enveloppant le joyau que représente le mouton sacrifié lors de l’Aïd. «Si le mouton est le joyau, les épices en sont l’écrin indispensable», affirme-t-il depuis son comptoir, en témoignant du rôle central de ces aromates dans la préparation des festins de l’Aïd. Cette période voit une augmentation notable du nombre de clients, principalement des femmes responsables des préparatifs culinaires, qui viennent s’approvisionner en épices fraîchement moulues pour garantir l’excellence gustative de leurs plats.

Le marché se pare de couleurs chatoyantes et les senteurs d’épices comme le cumin, le paprika et le curcuma se mêlent dans l’air, enrichissant l’expérience sensorielle. Rachid, héritier d’une longue tradition de marchands d’épices, met en avant sa spécialité : le ras el-Hanout, un mélange unique reflétant le savoir-faire ancestral marocain. Ce condiment, essentiel à la préparation de plats traditionnels tels que la mrouziya ou le tajine, varie selon l’attar mais reste ancré dans une base commune d’épices sélectionnées pour leurs vertus culinaires et leurs bienfaits pour la santé.

Ainsi, alors que les services d’abattage à Casablanca promettent un Aïd dans le respect des normes sanitaires, à Rabat, les épices s’érigent en symbole d’un héritage culinaire qui perdure, animant les souks et réunissant les familles autour de mets savoureux. Cette tradition enrichit le tissu social et culturel du Maroc, renforçant les liens communautaires à travers le partage et la générosité.

Bank Al-Maghrib prend des mesures pour garantir la liquidité en période de fête

En réponse à la convergence des festivités de l’Aïd Al-Adha avec un week-end prolongé, Bank Al-Maghrib (BAM) a pris des initiatives proactives pour assurer une distribution fluide de la monnaie fiduciaire à travers le Royaume. Cette période, marquée par une hausse des transactions financières et des achats, exige une préparation minutieuse pour éviter toute interruption de service.

Consciente de la nécessité de répondre à cette demande accrue, BAM a collaboré étroitement avec les établissements bancaires pour déployer un plan d’action efficace. Parmi les mesures adoptées, l’approvisionnement adéquat des banques en billets de banque figure en tête de liste, garantissant ainsi que tous les besoins soient couverts pendant cette période critique. Parallèlement, une attention particulière a été accordée à la fiabilisation des guichets automatiques bancaires (GAB), avec une coordination renforcée pour maintenir leur fonctionnement optimal et leur alimentation continue en espèces.

De plus, BAM a établi une cellule interne dédiée à la gestion de cette opération, composée de représentants des différentes banques. Cette équipe a pour mission de surveiller l’approvisionnement des GAB et de réagir promptement à toute anomalie, assurant ainsi un accès ininterrompu aux fonds pour les citoyens durant les célébrations. Ces initiatives démontrent l’engagement de la banque centrale à prévenir les pénuries de liquidités et à faciliter les transactions financières pendant une période où les familles célèbrent l’une de leurs plus importantes fêtes religieuses.

Lire aussi : Aïd Al-Adha : l’approvisionnement des GAB assuré (BAM)

Préparatifs intensifiés de l’ADM pour un trafic fluide durant l’Aïd Al-Adha

À l’approche de l’Aïd, la Société nationale des autoroutes du Maroc (ADM) intensifie ses préparatifs pour gérer l’augmentation attendue du trafic autoroutier. Ce pic de circulation est prévu principalement les 14, 15, 16 et 18 juin, des périodes qui coïncident avec les départs et retours des vacances de l’Aïd.

Dans ce contexte, l’ADM a lancé une série de recommandations visant à garantir la sécurité et le confort des voyageurs sur ses routes. Parmi ces conseils, l’organisation conseille vivement aux automobilistes de planifier leurs trajets en avance et de suivre l’état du trafic via l’application mobile ADM TRAFIC. Une attention particulière est requise lors des conditions météorologiques défavorables, notamment des alertes pour fortes rafales prévues le samedi 15 juin sur l’axe Taza-Oujda.

L’entité rappelle également l’importance de la prudence au volant, en suggérant des pauses régulières et en insistant sur une vérification approfondie de l’état du véhicule avant le départ, en particulier les pneus. Pour fluidifier le passage aux péages, l’ADM encourage les usagers à recharger leur solde de Pass Jawaz, évitant ainsi les retards et les risques liés à un solde insuffisant.

En outre, l’ADM a annoncé le renforcement de ses équipes en charge de la gestion du trafic et de l’assistance routière. Des mesures de maintenance préventive des équipements et infrastructures sont également mises en place pour éviter toute interruption de service durant cette période dense.

Enjeux et défis pour le transport routier des voyageurs pendant l’Aïd

Une réunion a été tenue à Rabat, soulignant les enjeux pour le secteur du transport routier des voyageurs. Organisée à l’initiative de la directrice centrale du transport, cette rencontre a réuni plusieurs acteurs tels que Abidine Zidane, secrétaire général du Syndicat national du transport routier des voyageurs, et d’autres responsables sectoriels pour discuter des défis imminents liés à l’afflux de voyageurs durant cette période festive.

L’un des points saillants de cette réunion a été la nécessité de maintenir une distinction claire entre les différents types de transport. Zidane a exprimé des préoccupations concernant la tendance des opérateurs de transport international à s’orienter vers le transport de voyageurs durant l’Aïd, une pratique qui pourrait mener à des conflits d’intérêts et à une gestion inefficace des flux de passagers.

Les discussions ont également abordé la régulation et le contrôle, notamment le suivi des inspections à la gare routière d’Oulad Ziane et sur les axes routiers principaux, pour garantir la sécurité et la conformité réglementaire.

Un autre enjeu essentiel a été les tarifs des transports. Zidane a contesté les hausses de prix excessives imposées par les intermédiaires et a plaidé pour une augmentation réglementée des tarifs pour soutenir économiquement les transporteurs, particulièrement lorsqu’ils opèrent à perte. Cette proposition est envisagée pour être soumise aux autorités compétentes, incluant le ministre du Transport et le Wali de Casablanca, en vue d’une régulation adéquate qui bénéficierait à la fois aux voyageurs et aux opérateurs du secteur.

Lire aussi : Aïd Al-Adha : évolution des pratiques de sacrifice, selon le HCP

Plan spécial de l’ONCF pour gérer le trafic de voyageurs durant l’Aïd Al-Adha

Finalement, en réponse à l’augmentation prévue du trafic de voyageurs durant l’Aïd Al-Adha, l’Office national des chemins de fer (ONCF) a annoncé un plan spécial opérationnel du 12 au 23 juin 2024. Ce dispositif vise à augmenter la fréquence et la capacité des trains à travers le Maroc, avec près de 240 trains programmés chaque jour sur l’ensemble du réseau ferroviaire.

Le service rapide Al Boraq adoptera une cadence horaire durant les heures de pointe, reliant Tanger à Kénitra, Rabat, et Casablanca de 7h à 22h. Cela permettra d’augmenter les places disponibles durant ces périodes de forte demande. De son côté, Al Atlas verra également une augmentation de sa capacité avec des trains supplémentaires qui seront mis en circulation sur les axes principaux tels que Marrakech-Casablanca-Fès, ainsi que vers Oujda, Nador, Khouribga, et Safi.

Pour assurer un service fluide et efficace, l’ONCF renforcera ses équipes d’accueil et d’orientation dans les gares et à bord des trains, ainsi que les équipes techniques qui assureront la surveillance et la maintenance continues du réseau.

En cette période de grande affluence, l’ONCF encourage les voyageurs à anticiper l’achat de leurs billets, notamment en optant pour des billets aller-retour, pour éviter les longues files d’attente en gare et garantir une place assise. Les billets peuvent être acquis via plusieurs canaux, y compris en ligne, aux guichets des gares, via les distributeurs automatiques, ou encore chez les partenaires de vente locaux tels que Chaabi Cash, Tasshilat et Cash Plus, facilitant ainsi l’accès à un transport sûr et confortable durant les festivités.

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