Accueil / Économie

Agriculture : résilience et adaptation face aux défis climatiques

Temps de lecture

Image d'illustration. © DR

Malgré les défis climatiques et les contraintes en ressources hydriques, l’agriculture marocaine montre une résilience exemplaire. Mohamed Sadiki, ministre de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des eaux et forêts, dévoile des chiffres encourageants sur les réserves d’eau et la situation des cultures de printemps, témoignant des efforts concertés pour garantir la sécurité alimentaire du pays.

Mohamed Sadiki, ministre de l’Agriculture, a présenté devant la Chambre des conseillers un rapport détaillant l’état des ressources hydriques et des cultures de printemps. Bien que les réserves d’eau des barrages destinées à l’agriculture aient légèrement diminué par rapport à l’année précédente, elles s’élèvent à 4,16 milliards de m³ au 31 mai 2024, indiquant une gestion rigoureuse et stratégique de ces ressources vitales. Sadiki a également mis en lumière les résultats positifs des cultures de printemps malgré des précipitations irrégulières, soulignant l’adaptation et l’engagement des agriculteurs face aux défis climatiques. Grâce à des mesures gouvernementales exceptionnelles et un soutien financier accru, le secteur agricole continue de sécuriser l’approvisionnement alimentaire nécessaire pour la population, consolidant ainsi sa résilience et sa capacité à surmonter les obstacles environnementaux et économiques.

Lire aussi : SIAM : le Maroc mise sur l’intelligence artificielle pour améliorer la rentabilité de l’agriculture

Résilience agricole face aux défis climatiques

Lors de son allocution, le ministre a également évoqué la situation actuelle des cultures de printemps, observant que les précipitations cumulées atteignent 237 mm, un chiffre similaire à celui de l’année passée mais inférieur de 33% à la moyenne des trois dernières décennies fixée à 355 mm. Malgré l’irrégularité des pluies de mars, celles-ci ont positivement influencé la croissance des cultures comme les pois chiches, le maïs, les tournesols, les haricots secs et divers légumes.

Sadiki a souligné l’adaptation des agriculteurs face aux variations climatiques, avec des plantations de légumes de printemps s’étendant sur 57.000 hectares, soit 83% de l’objectif initial. Ces efforts contribuent à sécuriser l’approvisionnement alimentaire nécessaire durant l’été.

Au total, environ 144.000 hectares ont été cultivés cette saison, représentant 89% de l’objectif de 161.000 hectares. Ces chiffres attestent de l’engagement des agriculteurs et des autorités pour optimiser la production en dépit des contraintes environnementales et économiques.

Le ministre a ajouté que les mesures gouvernementales exceptionnelles initiées depuis juillet 2023, telles que les subventions pour les engrais, les semences et les plants, ont joué un rôle important dans ces réalisations. Il a aussi noté que les précipitations de mars ont contribué à une bonne croissance des semis, permettant de pallier en partie la baisse globale des précipitations et d’assurer une production suffisante pour la consommation estivale.

L’agriculture marocaine continue donc de démontrer sa capacité à surmonter les défis et à maintenir une production stable. Parmi les principales cultures de printemps, l’oignon domine avec environ 15.540 hectares, suivi par la pomme de terre et la tomate, respectivement sur 8.807 et 4.308 hectares. Le bon état végétatif de ces cultures laisse présager une récolte abondante et de qualité, consolidant ainsi le secteur agricole dans sa mission de soutien aux communautés rurales.

Soutien gouvernemental pour les agriculteurs

Depuis juillet 2023, le gouvernement a mis en place un arsenal de mesures d’urgence destinées à soutenir les agriculteurs confrontés aux vicissitudes climatiques et économiques. Un fonds spécial de 10 milliards de DH a été débloqué pour revigorer le secteur, avec 4 milliards réservés à la subvention des engrais azotés, bénéficiant ainsi à 84.000 agriculteurs avec la distribution de 1,47 million de quintaux d’engrais. Ce qui couvre 49% du programme initialement prévu.

En complément, des subventions ont facilité les analyses de laboratoire des sols, de l’eau et des cultures pour peaufiner les techniques agricoles et booster la productivité. De surcroît, les semences et plants pour des cultures comme les tomates, les pommes de terre et les oignons ont reçu des aides financières. Ce qui couvre de 50 à 70% du coût d’achat, ce qui a permis une extension notable des surfaces cultivées.

La structuration des cultures met en lumière une forte présence de la pomme de terre (60%), suivie par les oignons (33%) et les tomates (7%). Cette diversité culturale est essentielle pour équilibrer la production et répondre aux exigences variées du marché.

Lire aussi : Innovation et collaboration au cœur de l’agriculture africaine avec Al Moutmir

Impact du soutien gouvernemental sur l’agriculture

Le soutien étatique a joué un rôle déterminant pour amortir l’impact des aléas climatiques. Les initiatives financières ont non seulement permis une agriculture pérenne malgré les obstacles, mais ont aussi affirmé l’engagement du Maroc à fortifier sa résilience face aux changements climatiques et à promouvoir un secteur agricole durable.

En adoptant une politique proactive, ponctuée par des investissements stratégiques, le Maroc esquisse une vision prospective, fusionnant innovation et durabilité. Les efforts déployés jusqu’ici reflètent une volonté de pérenniser et d’améliorer la productivité agricole, démontrant ainsi la capacité du secteur à anticiper et à s’adapter aux défis futurs.

Cette résilience et adaptabilité assurent non seulement la sécurité alimentaire nationale, mais contribuent également au développement rural et à l’épanouissement des communautés agricoles. En stabilisant la production agricole, le Maroc œuvre à satisfaire les besoins alimentaires de sa population, réduisant sa dépendance aux importations et renforçant son autonomie alimentaire.

Ressources hydriques comme pilier de l’agriculture de printemps

Les ressources hydriques, essentielles à l’agriculture marocaine, jouent un rôle important dans le succès des cultures de printemps. Les retenues des barrages assurent une irrigation constante, indispensable pour compenser les périodes de sécheresse, tandis que les pluies de mars, quoiqu’irrégulièrement variables, apportent une humidité pour la germination et le développement des plantations. Ces facteurs combinés, réservoirs bien gérés et précipitations opportunes, créent les conditions idéales pour la culture printanière, renforçant ainsi la sécurité alimentaire et la prospérité économique du secteur agricole.

Parallèlement, la Direction régionale de l’agriculture (DRA) de Rabat-Salé-Kénitra a annoncé une extension notable des cultures de printemps. Avec des projections ambitieuses, le programme inclut 1.600 hectares destinés aux céréales telles que le maïs, 19.580 hectares pour les légumineuses essentielles pour la sécurité alimentaire régionale, 19.300 hectares pour les cultures fourragères comme le maïs ensilage. De plus, 22.250 hectares sont destinés aux cultures oléagineuses, et 11.000 hectares pour le maraîchage, incluant principalement l’oignon, la tomate, la courge et la courgette.

Un accent particulier est mis sur la zone fertile du Gharb, où 11.000 hectares sont dédiés à la culture de légumes de printemps. Ces initiatives visent non seulement à satisfaire la demande locale en produits frais, mais également à alimenter le marché national durant l’été, offrant des bénéfices économiques tant pour les agriculteurs que pour les consommateurs.

Enfin, le soutien continu du gouvernement à l’agriculture, par le biais d’une gestion efficace des ressources en eau et d’un support financier aux agriculteurs, assure des récoltes abondantes et variées. Cela contribue à stabiliser les prix des denrées alimentaires et garantit un approvisionnement régulier de produits de qualité sur les marchés.

Dernier articles
Les articles les plus lu

MRE : 91,5 MMDH injectés dans l’économie marocaine

Économie - Les transferts de fonds effectués par les MRE continuent de battre des records en atteignant 91,52 MMDH à fin septembre 2024.

Ilyasse Rhamir - 1 novembre 2024

Office des changes : les exportations aéronautiques augmentent de 20,2 %

Économie - Les exportations du secteur aéronautique ont atteint 19,65 milliards de dirhams (MMDH), progressant de 20,2%.

Farah Nadifi - 1 novembre 2024

A Rabat, s’ouvrent les travaux du 16e Colloque international des finances publiques

Économie - Les travaux de la 16ᵉ édition du Colloque international des finances publiques se sont ouverts, vendredi à Rabat.

Rédaction LeBrief - 1 novembre 2024

MEDZ et Safran : implantation d’une nouvelle installation dans MidParc

Économie - MEDZ et le Groupe Safran ont formalisé un accord pour l'implantation d'un nouvel atelier de maintenance des moteurs LEAP.

Farah Nadifi - 1 novembre 2024

Groupe BCP : Naziha Belkeziz pour le poste de PDG

Économie - Le CA de la BCP, ainsi que le comité directeur du Crédit Populaire, se réuniront pour la cooptation de Naziha Belkeziz

Sabrina El Faiz - 1 novembre 2024

TGR : «Il est essentiel d’être agile afin de protéger nos entreprises et nos citoyens», Noureddine Bensouda

Économie - Dans une interview avec LeBrief, Noureddine Bensouda, Trésorier général du Royaume, partage les défis actuels de la TGR.

Sabrina El Faiz - 1 novembre 2024

Maroc 2025 : santé et sport en révolution

Économie - Le Maroc prévoit de construire 1.400 nouveaux dispensaires de proximité d’ici avril 2025 et des infrastructures sportives.

Ilyasse Rhamir - 1 novembre 2024

MAS 2024 : le Maroc décolle dans l’aéronautique

Économie - Quatre protocoles d’accord ont été scellés entre le Maroc et des entreprises du secteur aéronautique lors du MAS 2024.

Ilyasse Rhamir - 1 novembre 2024
Voir plus

La Cour de justice de l’UE invalide des accords commerciaux avec le Maroc

Économie - La Cour de Justice de l'Union européenne a statué, ce vendredi, sur les accords commerciaux de 2019.

Rédaction LeBrief - 4 octobre 2024

Introduction en bourse de CMGP Group

Économie - CMGP Group a obtenu, le 21 novembre 2024, le visa de l’Autorité marocaine du marché des capitaux (AMMC).

Rédaction LeBrief - 22 novembre 2024

Participation active du Maroc au Conseil exécutif de l’ONU Tourisme

Économie - La session a permis au Royaume de mettre en avant sa résilience et ses performances remarquables dans le secteur.

Mbaye Gueye - 27 novembre 2024

Attijariwafa bank : visa de l’AMMC pour l’émission d’un emprunt obligataire subordonné de 1,5 MMDH

Économie - L'Autorité marocaine du marché des capitaux (AMMC) a annoncé avoir visé, vendredi dernier, un prospectus relatif à l'émission d'un emprunt obligataire subordonné d'un montant global maximal de 1,5 MMDH.

Mbaye Gueye - 17 décembre 2024

Tourisme au Maroc : des performances record en 2024

Économie - Les recettes touristiques marocaines ont atteint 96,9 MMDH entre janvier et octobre 2024, marquant une progression de 9,3% par rapport à la même période en 2023, selon la DEPF.

Ilyasse Rhamir - 26 décembre 2024

Climat : les exportations africaines vers l’UE pourrait baisser de 30 à 35%

Afrique, Économie - Le mécanisme européen d’ajustement carbone pourrait engendrer une baisse des exportations africaines vers l’UE.

Hajar Toufik - 27 février 2023

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire