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Zone UEMOA : des minis bombes dans le secteur bancaire
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Entre la faillite de SVB et le sauvetage in extrémis de Crédit Suisse, la mini crise ayant secoué le monde de la finance en mars dernier rappelle qu’il n’y a pas de risque zéro, même avec une régulation de qualité. Les banques de la zone UEMOA affichent des résultats plutôt solides selon le rapport annuel de la BCEAO. La qualité du portefeuille du secteur s’est améliorée, avec une baisse du taux brut de dégradation à 8,4 % en 2022, et un taux net de 2,9 %, contre 4,1 % en 2021. Sur le plan prudentiel, le ratio de solvabilité global s’est élevé à 12,9 %, largement supérieur à la norme minimale de 11,25 % exigée par la réglementation. Les établissements de crédit sont également conformes dans une large mesure.
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L’avenir encore incertain
Cependant, les récentes crises ont montré qu’il faut se méfier lorsque les banquiers ou les autorités monétaires estiment que tout est sous contrôle. Contrairement aux entreprises traditionnelles, certaines banques peuvent survivre longtemps alors qu’elles sont en réalité des « zombies ». Dans la région, certaines banques publiques sont surveillées de près en raison de leurs fonds propres négatifs. Les autorités monétaires doivent prendre des décisions concernant ces établissements, et des propositions de redressement ont été soumises au Conseil des ministres en mars 2022. Les mesures pour remettre ces banques sur pied incluent des plans de recapitalisation, une meilleure orientation stratégique, la création de structures de défaisance et une gestion des risques améliorée. Éventuellement, Fonds de garantie des dépôts et de résolution dans l’UEMOA (FGDR-UEMOA) pourrait également être activé pour procéder à une liquidation. Ce mécanisme de garantie vise à protéger les déposants en leur assurant une compensation en cas de faillite d’une banque ou d’un système financier décentralisé dans la région.
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Un soutien actif en faveur de l’économie
Malgré une légère baisse de la croissance du PIB de la zone UEMOA de 0,5 point (5,6 % contre 6,1 %), principalement en raison de la contribution négative du secteur extérieur, la distribution du crédit par les banques à l’économie réelle est restée dynamique en 2022. En excluant l’administration centrale, le rythme de progression des créances sur les secteurs de l’économie est ressorti à 14,4 % en 2022, après 11,3 % en 2021, en lien notamment avec la poursuite de la mise en œuvre des plans de relance. Cette augmentation du crédit est principalement portée par l’accroissement des crédits bancaires au secteur privé (+3 407,5 milliards), avec une contribution de 13 points de pourcentage. Les crédits accordés aux entreprises privées ont progressé de 14,7 %, tandis que ceux accordés aux ménages et aux institutions sans but lucratif au service des ménages ont augmenté de 13,6 %.