ZLECAf : l’essor du commerce transfrontalier nécessite la levée des barrières non tarifaires
C’est un Policy paper qui met en exergue l’importance de l’élimination des barrières non tarifaires pour le commerce transfrontalier dans la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf).
Présenté par Policy Center for the New South (PCNS), ce document politique s’intitule « Défis, opportunités, impacts et facteurs de succès de la ZLECAf » et est co-rédigé par Moubarack Lo et Amaye Sy.
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Qu’est-ce qu’une barrière non tarifaire ?
Une barrière non tarifaire est une mesure commerciale autre que les droits de douane imposée par un pays afin de décourager ou de restreindre les importations de certains produits sur son territoire. Le but est de protéger son marché de la concurrence extérieure.
Il s’agit donc de tous les autres obstacles mis à l’entrée de marchandises étrangères. Ce peut être des limitations quantitatives (contingentements ou quotas), comme la fixation de l’importation de tel ou tel produit à une quantité maximum, pour une période donnée. Ce peut être aussi des barrières moins visibles comme le fait d’imposer des normes sanitaires spécifiques pour les produits importés ou des normes techniques. On peut aussi imposer des formalités administratives complexes et coûteuses qui ont pour effet de décourager les importations.
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Barrières non tarifaires : une entrave pour le libre-échange intra-africain
Selon le Policy paper, l’élimination progressive des barrières non tarifaires constitue un défi que les gouvernements africains doivent relever pour stimuler l’impact de la ZLECAf sur le développement.
Aussi, la persistance des barrières non tarifaires qui ont étouffé le commerce transfrontalier dans le passé pourrait continuer à constituer un obstacle «majeur» pendant la mise en œuvre de l’accord commercial, estiment les auteurs du document.
L’élimination des droits de douane sur le commerce intra-régional augmenterait le commerce dans la région d’environ 15% à 25% à moyen terme, alors que la réduction de moitié des barrières non tarifaires ferait «plus que doubler» ces effets, explique la même source.
Et de soutenir que les modèles montrent également que les baisses tarifaires ont un effet «limité» sur le bien-être et que seule la réduction simultanée des obstacles tarifaires et non tarifaires peut avoir des effets «bénéfiques notables» sur le bien-être et le produit intérieur brut (PIB).
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La ZlECAf, une opportunité majeure et un défi de taille
La ZLECAf est une opportunité majeure pour l’Afrique, mais sa mise en œuvre sera «un défi de taille», indique le Policy paper. Ce dernier identifie un large éventail de facteurs capables d’assurer une mise en œuvre réussie de la ZLECAf.
Outre l’élimination progressive des barrières non tarifaires, il sera de plus en plus important, lors de la mise en œuvre de la ZLECAf, de combler le déficit d’infrastructures. Celui-ci a constitué un obstacle majeur à la croissance économique et à l’expansion du commerce intra-africain, note encore le document.
À long terme et pour tirer pleinement parti des opportunités économiques de la ZLECAf, les décideurs politiques devront adopter des politiques de soutien pour encourager la transformation structurelle, relève la même source.
De plus, dans un grand marché comme la ZLECAf, un système d’information sur le commerce qui fournit aux décideurs, importateurs, exportateurs, détaillants et investisseurs des données détaillées actualisées est crucial, insistent les deux auteurs. Ils précisent également que l’accès au financement du commerce ou au financement bancaire pour créer ou développer des entreprises sera nécessaire pour promouvoir l’agenda de la ZLECAf.
Enfin, plusieurs études d’impact ont été menées sur les effets économiques de la ZLECAf. Elles font toutes état d’une croissance substantielle des flux commerciaux intra-africains et d’effets positifs sur le PIB et le bien-être des pays membres, rappelle le Policy paper.
Pour rappel, la ZLECAf repose sur l’Accord de libre-échange continental africain. Négocié par l’Union africaine (UA) et signé par une quarantaine de pays de ses 54 États membres (dont le Maroc) le 21 mars 2018, l’accord n’a cessé d’intégrer de nouveaux pays. Ainsi, cet accord contraint initialement les membres à supprimer les droits de douane de 90% des marchandises. Donc, il permet un libre accès aux produits de base, biens et services en Afrique.