Zlecaf : les défis des échanges commerciaux en Afrique subsaharienne
Un nouveau rapport de Standard Bank souligne les défis et les opportunités des entreprises opérant en Afrique subsaharienne. Il révèle que plus de la moitié des entreprises interrogées ne sont pas familières avec la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf). De plus, seuls 23% de ces firmes considèrent les échanges commerciaux intra-régionaux comme «très faciles» ou «extrêmement faciles».
Des difficultés dans le commerce intra-régional
Intitulée «Standard Bank Africa Trade Barometer 2023 : Aperçu du paysage actuel du commerce transfrontalier en Afrique subsaharienne», ladite étude est basée sur une enquête menée auprès de 2.500 entreprises. Ces dernières opèrent dans dix pays de la région. Parmi eux, on retrouve l’Angola, le Ghana, le Kenya, le Mozambique, la Namibie, le Nigeria et l’Afrique du Sud. 35% de ces entreprises estiment soulignent que les échanges commerciaux intra-régionaux sont «très difficiles» ou «extrêmement difficiles».
Des obstacles majeurs pour le commerce intra-régional
Ces entreprises invoquent plusieurs raisons pour expliquer ces difficultés. Elles indiquent que les droits de douane sont élevés et les réglementations commerciales inadéquates. Il s’agit aussi de problèmes d’infrastructures de transport et de pénuries de devises, dont le dollar américain. Les routes de l’Afrique subsaharienne disposent une moyenne d’environ 31 km de surface goudronnée pour chaque 100 km². Elles constituent ainsi un obstacle majeur pour les entreprises cherchant à développer leurs activités commerciales intra-régionales.
Les coupures d’électricité et le manque de devises
Les coupures d’électricité sont également citées comme un frein significatif pour les entreprises. Un soucis qui touche en particulier l’Afrique du Sud, la Tanzanie et le Nigeria. S’agissant de la pénurie de devises étrangères, elle découle principalement de la dépréciation des monnaies africaines. Elle résulte aussi de la fuite des capitaux internationaux, la hausse des taux d’intérêt sur les marchés internationaux et l’augmentation du service de dette.
La nécessité de sensibiliser à la Zlecaf
Par ailleurs, le rapport met en lumière le fait que seulement 44% des entreprises interrogées ont connaissance de la Zlecaf. Et ce, malgré son potentiel pour faciliter la circulation des biens et des services à travers les frontières africaines. Cette méconnaissance est surtout prononcée au Nigeria, en Namibie et en Zambie. Le rapport insiste de ce fait sur la nécessité d’intensifier la communication autour de cette initiative pour stimuler le commerce régional.
Les avantages potentiels de la Zlecaf
La majorité des entreprises estime que la mise en œuvre de la Zlecaf aura, en effet, des retombées positives sur leurs activités. À titre d’exemple, elles citent l’amélioration de la circulation des biens et des services à travers les frontières africaines. Elles évoquent l’accessibilité à de vastes marchés, ainsi que l’accélération du développement du secteur industriel.
Optimisme en matière de performances économiques
En ce qui concerne les perspectives économiques en Afrique subsaharienne, le rapport indique que le niveau de confiance des entreprises dans les performances économiques des pays où elles opèrent a légèrement augmenté par rapport à l’année précédente. Sur une échelle de 0 à 100, 100 indiquant une confiance totale et 0 une absence de confiance, le score moyen s’établit à 58 points contre 57 en septembre 2022. Sept pays sur dix ont enregistré une hausse de la confiance des entreprises. Le Nigeria est le pays qui enregistre l’augmentation la plus significative. Une hausse qui intervient après les réformes économiques engagées par l’administration du président Bola Tinubu.
Des perspectives variées
Enfin, 43% des entreprises interrogées se disent «optimistes» quant à la croissance économique. 35% se déclarent «neutres», 16% sont «pessimistes», et 6% ne se prononcent pas. Cette variabilité reflète les défis et les opportunités auxquels elles sont confrontées dans un paysage en constante évolution.
En résumé, le rapport de Standard Bank met en lumière les défis persistants sue doivent relever les entreprises en Afrique subsaharienne. Toutefois, il souligne également les avantages potentiels de la Zlecaf et la nécessité de sensibiliser davantage les entreprises à cette initiative cruciale pour stimuler le commerce intra-africain et favoriser le développement économique de la région.