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ZLECAf : défis de la ratification de l’accord et de la logistique

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Table ronde lors du Business forum de la Zlecaf à Casablanca © Le Brief

L’Accord de la Zone de libre échange continentale africaine (ZLECAf) a été signé par 54 pays, mais seulement 48 l’ont ratifié. Dans un contexte mondial de plus en plus interconnecté, la non-ratification d’accords commerciaux régionaux peut avoir des répercussions profondes sur la compétitivité économique et le développement des pays concernés. Par ailleurs, la ZLECAf fait face aussi à des défis majeurs, notamment dans les infrastructures de transport.

L’Accord de la Zone de libre échange continentale africaine (ZLECAf) est de favoriser la libre circulation des biens, services et investissements à travers le continent. Un marché commun qui permettrait aux entreprises africaines de réduire les coûts commerciaux, d’accéder à de nouveaux marchés et de bénéficier de la compétitivité accrue due à une meilleure spécialisation des économies nationales. L’accord a été signé par 54 pays, mais seulement 48 l’ont ratifié.

Pour ces pays-là, la situation reste problématique, a révélé le directeur du commerce de la République islamique de la Mauritanie, Mohamed Lemine Vayde. Selon lui, ces pays continuent de fonctionner sous des régimes commerciaux bilatéraux ou nationaux, souvent plus complexes et coûteux, limitant ainsi leur capacité à bénéficier des opportunités offertes par l’intégration régionale. Cette fragmentation du marché entrave le commerce intra-africain, le plaçant en dehors du grand projet continental de libéralisation des échanges.

Le responsable mauritanien a souligné que La ZLECAf offre la possibilité «de créer des chaînes de valeur régionales où les pays peuvent se spécialiser dans certaines étapes de la production. Cela permettrait à chaque nation de maximiser son potentiel en fonction de ses ressources et compétences spécifiques, et de renforcer l’industrialisation à l’échelle du continent».

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Les pays qui ne ratifient pas l’accord risquent de rester à l’écart de cette dynamique. Leur incapacité à collaborer efficacement avec les autres membres de la ZLECAf freine l’optimisation de secteurs clés, comme l’agriculture ou l’industrie, et compromet leur capacité à transformer localement leurs ressources naturelles.

Mohamed Lemine Vayde a insisté sur l’intégration régionale au sein de la ZLECAf, qui pourrait aussi conduire à un afflux accru d’investissements directs étrangers (IDE). Un marché continental unifié et compétitif est un aimant pour les investisseurs étrangers, particulièrement dans des secteurs en pleine expansion tels que les infrastructures, l’agro-industrie et la technologie. En restant à l’extérieur de cet accord, les pays non-ratifiants passent à côté de ces opportunités et risquent de se voir surpassés par des voisins mieux intégrés, qui bénéficient d’une meilleure compétitivité et d’un accès privilégié aux autres marchés africains.

Le défi du transport des marchandises

Zakaria Gyengani, directeur de cabinet du ministre du Commerce du Burkina Faso, a expliqué que la ZLECAf vise à créer un marché unifié de plus d’un milliard de consommateurs. Cette initiative ambitieuse va permettre de stimuler l’intégration économique et commerciale du continent africain. Pour y arriver, il est crucial de surmonter l’un des principaux obstacles du commerce intra-africain.

Le représentant du ministre du Commerce burkinabé a soutenu que le transport à travers l’Afrique est confronté à plusieurs défis majeurs. «Les infrastructures sont souvent obsolètes ou mal connectées, ce qui rend difficile la circulation fluide des marchandises entre les pays. Relier une capitale à une autre en Afrique peut s’avérer être un véritable casse-tête, et cela devient encore plus compliqué lorsqu’il s’agit de transporter des marchandises d’une région à une autre», a-t-il déclaré.

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Selon lui, il est impératif pour les gouvernements de renforcer les infrastructures de transport, en particulier au niveau régional. La construction de corridors commerciaux interconnectés, comprenant des réseaux routiers, ferroviaires et portuaires, est une priorité. Ces infrastructures permettraient une circulation plus rapide et plus économique des biens, réduisant ainsi les coûts logistiques et les délais de livraison, a-t-il suggéré.

Par ailleurs, Zakaria Gyengani a préconisé une mutualisation des infrastructures existantes, notamment les ports africains. Au lieu de construire de nouvelles installations dans chaque pays, il serait plus avantageux de partager et d’optimiser l’utilisation des ports et des installations logistiques. Cela pourrait améliorer non seulement l’efficacité du transport, mais aussi la compétitivité des entreprises africaines en réduisant les coûts de transit.

Il a ajouté qu’en investissant dans des projets d’infrastructures, les pays africains permettront une meilleure intégration économique et commerciale, stimulant par la même occasion le commerce intra-africain et contribué à une croissance durable. L’amélioration du transport des marchandises est donc un facteur clé pour assurer la réussite de la ZLECAf et pour propulser l’Afrique vers de nouvelles opportunités économiques.

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