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Zimbabwe : Emmerson Mnangagwa réélu pour un second mandat

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Le président du Zimbabwe, Emmerson Mnangagwa, s'adresse à une conférence de presse à la State House à Harare le 27 août 2023 © DR

À l’issue d’un scrutin marqué par de nombreux dysfonctionnements, le président zimbabwéen, Emmerson Mnangagwa, âgé de 80 ans, a été réélu pour un second mandat, samedi 26 août. Les résultats de l’élection ont été immédiatement contestés par le parti de son principal adversaire.

Mnangagwa a obtenu 52,6% des suffrages exprimés, tandis que son rival Nelson Chamisa, dirigeant de la Coalition des citoyens pour le changement (CCC), a recueilli 44%. Les Zimbabwéens se sont rendus aux urnes sur deux jours pour élire leur président et leurs députés, avec une participation d’environ 69% des inscrits.

Le scrutin, initialement prévu pour se clore le mercredi soir, a été prolongé d’une journée en raison de dysfonctionnements majeurs. Des problèmes tels que des pénuries de bulletins de vote ont été constatés, en particulier dans la capitale Harare, un bastion de l’opposition.

Fraudes et entraves

La CCC avait déjà dénoncé des fraudes et des entraves au processus électoral. Le parti a rejeté les résultats, déclarant que le contexte électoral n’était pas favorable en raison de diverses irrégularités. La commission électorale a admis que moins d’un quart des bureaux de vote à Harare avaient ouvert à l’heure prévue le mercredi.

Les observateurs internationaux de l’Union européenne, de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) et du Commonwealth ont unanimement remis en question le bon déroulement du scrutin, citant de graves problèmes qui ont affecté la régularité et la transparence du processus. Ils ont également noté des violations de normes internationales régissant les élections démocratiques, telles que des électeurs absents des listes et des intimidations dans les bureaux de vote. Malgré ces problèmes, le vote s’est déroulé dans un climat relativement calme.

En 2018, Mnangagwa avait été élu de justesse (50,8%) succédant à Robert Mugabe. L’armée avait réprimé violemment des manifestants deux jours après le scrutin, faisant six morts. Nelson Chamisa, déjà adversaire de Mnangagwa à l’époque, avait contesté les résultats avant d’être débouté par la justice.

La Zanu-PF, le parti au pouvoir, a également remporté une majorité au Parlement, obtenant 136 des 210 sièges directement attribués par les électeurs, contre 73 pour la CCC. Soixante sièges supplémentaires doivent encore être attribués selon un système proportionnel.

L’ONU appelle les dirigeants à rejeter toute forme de violence

Le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, a demandé aux dirigeants politiques et à leurs partisans au Zimbabwe de rejeter toute forme de violence suite à la revendication de la victoire électorale par le président sortant, Emmerson Mnangagwa, une issue contestée par le chef de l’opposition, Nelson Chamisa.

Dans un communiqué, il a appelé à respecter les droits de l’Homme et l’État de droit, exprimant sa préoccupation concernant les arrestations d’observateurs et les rapports d’intimidation des électeurs.

Guterres a, par ailleurs, encouragé une résolution pacifique des différends par les moyens juridiques et institutionnels et a exhorté les autorités à assurer l’équité et la transparence pour refléter la volonté du peuple.

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