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WEF : quels risques et pespectives pour l’Afrique en 2024 ?

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Infographie extraite du Rapport Chief Economists Outlook 2024 © WEF

Comme à l’accoutumée, le Forum économique mondial (WEF) a sondé des économistes en chef sur les perspectives de l’année qui a débuté. Le moins que l’on puisse dire pour 2024, c’est que la majorité des experts sondés ne sont pas très optimistes pour la situation dans les différents pays du globe. Cependant, la situation de la croissance devrait être au rendez-vous en Afrique subsaharienne. Côté risques mondiaux, des menaces pèsent sur le continent africain et pourraient porter atteinte à sa stabilité économique et sociale. Détails.

Selon un récent sondage réalisé par le Forum économique mondial (WEF), 65% des économistes en chef interrogés prévoient une croissance modérée en Afrique subsaharienne cette année, tandis que 35% anticipent une croissance faible. Ce sondage, mené auprès des économistes en che fdu secteur public et privé par le Centre pour la nouvelle économie et la société du WEF, a été publié à l’ouverture de Davos 2024. Les attentes des économistes pour l’économie mondiale dans son ensemble sont plutôt mitigées, avec 56% des chefs économistes s’attendant à un affaiblissement de l’économie mondiale au cours de l’année à venir, contre 43% qui prévoient des conditions inchangées ou plus fortes. Pour le continent africain, les prévisions sont différentes.

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Avis partagés sur la croissance et l’inflation

Les résultats du sondage révèlent que 56% des répondants s’attendent à une inflation modérée en Afrique subsaharienne cette année, comparé à 36% qui prévoient une inflation élevée ou très élevée. Dans la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord, les attentes de croissance ont légèrement diminué, reflétant une incertitude plus large quant à la trajectoire de la guerre entre Israël et le Hamas et ses implications pour la région. Bien que 61% envisagent toujours une croissance modérée ou plus forte en 2024, les perspectives régionales restent assombries par une demande de pétrole faible et une contraction marquée du secteur touristique.

Un point de désaccord notable parmi les économistes en chef est la probabilité que les tensions géopolitiques entraînent une rupture significative des chaînes d’approvisionnement mondiales au cours des trois prochaines années. Seuls 36% des répondants estiment que des perturbations potentielles sont probables, un autre tiers est incertain et un tiers estime qu’elles sont improbables.

Lire aussi : À Davos, le gotha politique et économique mondial veut rebâtir la confiance

Fractures géo-économiques globales

Inquiétant pour l’Afrique, une sous-performance globale pourrait accentuer les fractures géo-économiques régionales. Près de sept économistes en chef sur dix s’attendent à ce que le rythme de la fragmentation géo-économique s’accélère cette année. La majorité des répondants estiment qu’elle attisera la volatilité dans l’économie mondiale (87%) et sur les marchés boursiers (80%). 86% pensent que les récents développements géopolitiques renforceront la localisation, tandis que 80% estiment qu’ils renforceront les blocs géo-économiques.

Près de six répondants sur dix (57%) estiment qu’elle augmentera les inégalités et élargira la division Nord-Sud au cours des trois prochaines années. Les coûts de la fragmentation devraient être considérablement plus élevés pour les économies à faible revenu, atteignant jusqu’à 4% du produit intérieur brut (PIB) mondial, soit presque le double de celui des économies avancées.

«Les prévisions de croissance restent vulnérables à un risque accru de chocs. Les fractures géopolitiques identifiées comme une source de volatilité économique mondiale dans la dernière enquête se sont depuis intensifiées avec de nouveaux conflits éclatant ou s’aggravant en Afrique, au Moyen-Orient et en Amérique latine. Alors que les obstacles économiques restent contenus, ces escalades risquent de rompre les chaînes d’approvisionnement et de provoquer des ondes de choc au-delà des marchés des matières premières. Une incertitude supplémentaire dépend des résultats des cycles électoraux de l’année à venir», écrivent les auteurs.

Lire aussi : Rapport sur les risques 2024 : un monde fragmenté et fragilisé

L’Afrique et les risques mondiaux

Dans le contexte de l’année électorale à venir, le Rapport sur les risques mondiaux, publié en marge du forum de Davos, place le climat, la cybersécurité, et les menaces liées à la désinformation en tête des préoccupations. Selon ce rapport, la désinformation présente un risque majeur, capable de «miner la légitimité de gouvernements nouvellement élus». Les experts citent notamment le cas du Botswana qui se prépare à des élections nationales plus tard cette année.

Au-delà des défis classiques liés à la mésinformation (propagation involontaire d’informations fausses) et à la désinformation (diffusion délibérée d’informations fausses) induites surtout par l’intelligence artificielle, le rapport souligne l’importance croissante de la «polarisation sociétale». Cette année, s’ajoutent également des préoccupations majeures concernant une «crise persistante du coût de la vie», selon un communiqué du Forum.

Pour l’Afrique en général, les principales menacent qui pèsent sur les pays du continent sont : le chômage et les inégalités sociales. Prenons le cas du Maroc. D’après les résultats de l’Enquête mondiale sur la perception des risques (GRPS), conduite auprès de 1.500 experts internationaux représentant des secteurs tels que les entreprises, les universités, la société civile et les gouvernements, le Maroc doit faire face à cinq risques majeurs à court terme. Le ralentissement économique, l’inflation, la pénurie d’eau, l’inégalité sociale et le chômage figurent en tête de liste des défis immédiats pour le Royaume, selon les participants à cette enquête. Les experts ont exprimé leurs inquiétudes quant à l’impact potentiel de ces risques sur la stabilité économique et sociale du pays.

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