Temps de lecture : 2 minutes

Accueil / Articles Afrique / Afrique / Diplomatie / « Wagnerisation »

« Wagnerisation »

Temps de lecture : 2 minutes


Temps de lecture : 2 minutes

La décision de Ouagadougou de dénoncer l’accord de défense avec la France est tout, sauf une surprise. Tout le monde la voyait venir. La junte a donné 30 jours à Paris pour rapatrier les 400 soldats français basés au Burkina Faso, des forces spéciales qui y stationnaient en appui de l’ex-Barkane.

Depuis plusieurs semaines, les militaires au pouvoir à Ouagadougou téléguidaient des manifestations réclamant le départ des Français et la «diversification des partenariats dans la lutte contre le terrorisme». En réalité, il s’agit de faire venir, sans témoins gênant, des mercenaires de Wagner pour les épauler à combattre les terroristes qui occupent 40% du pays. La wagnerisation est en marche.

Le problème n’est pas de dire si c’est bien ou pas, le gouvernement burkinabé est libre de choisir ses alliances, y compris le diable s’il est persuadé que cela l’aidera à lutter contre le terrorisme islamiste. Mais comme en Centrafrique, au Mozambique ou au Mali pour ne citer que ces exemples connus, il faut craindre qu’il se soit trompé de diagnostic. Ce n’est pas en s’adjoignant des mercenaires que l’armée va retrouver, comme par magie, sa combativité. Comme partout en Afrique, ce sont les fondations de l’armée burkinabè qu’il faut rebâtir en s’attaquant au tabou des fractures ethniques et à la corruption des officiers.

Sous Blaise Compaoré et ses 27 ans au pouvoir, les soldats les mieux entraînés (et les mieux payés) appartenaient à la garde prétorienne du régime. La plupart des éléments de cette division d’élite venaient de la même ethnie que le président Compaoré. Le reste de l’armée était marginalisé. Même si cette garde présidentielle a été dissoute, cela laisse des traces au sein de la troupe. Les ressentiments accumulés pendant des années seraient d’ailleurs, une des explications du dernier coup d’État.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire

Recommandé pour vous


Le Danemark ferme ses ambassades au Mali et au Burkina Faso

Le Danemark ferme ses ambassades au Mali et au Burkina Faso

Le Danemark a décidé de fermer ses ambassades au Mali et au Burkina Faso. C…

Burkina Faso : le Jnim revendique l’attaque de Barsalogho

Burkina Faso : le Jnim revendique l’attaque de Barsalogho

L’attaque survenue au Burkina Faso a été revendiquée par le groupe de souti…

Nigeria : la croissance du PIB s’est accrue au 2e trimestre 2024 à 3,19%

Nigeria : la croissance du PIB à 3,19% au deuxième trimestre 2024

Le Bureau national des statistiques (NBS) a annoncé que la croissance du PI…

Soudan : l’effondrement d’un barrage entraîne des inondations mortelles

Soudan : l’effondrement d’un barrage entraîne des inondations mortelles

Le 24 août dernier, un barrage situé dans l'État de la mer Rouge au Soudan …

Afrique du Sud : 5e client mondial de la SFI et le plus important en Afrique

Afrique du Sud : 5e client mondial de la SFI et le plus important en Afrique

La société financière internationale (SFI) a annoncé que l’Afrique du Sud e…

Le Sénégal réexamine ses contrats en cours dans des secteurs stratégiques

Le Sénégal réexamine ses contrats en cours dans des secteurs stratégiques

Comme promis lors de la campagne présidentielle, les nouvelles autorités sé…