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Variole du singe : l’OMS plaide pour le soutien des pays africains
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«Nous comptons aujourd’hui plus de 550 cas confirmés dans 30 pays répartis dans quatre des six régions que couvre l’Organisation mondiale de la santé (OMS)». C’est ce qu’a annoncé ce mardi, Rosamund Lewis, responsable technique pour la variole du singe à l’OMS.
Pour l’agence onusienne, il est désormais impératif de surveiller de près l’apparition des symptômes de cette maladie. Elle cite en exemple des éruptions cutanées, de la fièvre, des gonflements de ganglions lymphatiques, des maux de tête, des douleurs dorsales et musculaires ou encore de la fatigue. L’OMS appelle toute personne présentant ces symptômes à réaliser immédiatement un test de dépistage.
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Plusieurs cas signalés en Afrique
Depuis le début de 2022, sept pays africains ont signalé à l’OMS près de 1.400 cas de variole du singe, dont 1.392 suspects et 44 confirmés. Ces infections ont été recensées au Cameroun, en République centrafricaine, en République démocratique du Congo, au Liberia, au Nigeria, en République du Congo et en Sierra Leone.
Pour le moment, le nombre de contaminations est légèrement inférieur à la moitié des cas signalés en 2021. De plus, le virus n’a pas touché d’autres pays du continent. Par contre, dans les pays où la variole du singe est en circulation, sa progression s’est largement étendue ces dernières années. Par exemple, au Nigeria, cette maladie s’était principalement répandue dans le sud du pays en 2019. Mais depuis 2020, elle s’est déplacée dans le centre, l’est et le nord du pays.
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Une progression atypique
L’OMS et ses partenaires essaient toujours de comprendre l’ampleur et la cause de cette nouvelle flambée mondiale de la variole du singe. Une progression que l’agence onusienne qualifie d’atypique, car de nombreux cas sont signalés dans des pays qui n’ont jamais connu cette maladie. Plus mystérieux encore, le virus a touché des personnes qui n’ont jamais mis les pieds dans des zones endémiques.
Dr Matshidiso Moeti, directeur régional de l’OMS Afrique, a appelé à une mobilisation mondiale et commune contre cette maladie. «Nous devons éviter d’avoir deux réponses différentes à la variole du singe : une pour les pays occidentaux qui font face pour la première à cette maladie et une autre pour l’Afrique», a-t-il déclaré.
«Nous devons travailler ensemble et mener des actions mondiales conjointes qui tiennent compte de l’expérience, de l’expertise et des besoins de l’Afrique», ajoute Moeti. Il estime que c’est la seule façon de renforcer la surveillance de cette maladie et de mieux comprendre son évolution, «tout en intensifiant la préparation et la réponse pour enrayer toute nouvelle propagation».
Dr Matshidiso Moeti a par ailleurs souligné que l’Afrique a réussi à contenir les épidémies de variole du singe par le passé. Il a également avancé que les données disponibles sur ce virus indiquent qu’il est possible d’arrêter l’augmentation du nombre de cas par la vaccination.
En revanche, poursuit le responsable, «il est essentiel que le continent (Afrique) ait un accès égal à des vaccins efficaces contre la variole du singe. Et, il est obligatoire que nous veillions à ce que les doses de vaccin atteignent toutes les communautés qui en ont besoin. Si certaines parties du continent ont pu acquérir une certaine immunité contre la maladie, d’autres restent vulnérables, notamment les personnels de la santé et les cas contacts».
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Origine de la variole du singe
Pour rappel, la variole du singe a été détectée pour la première fois chez l’homme en 1970 en Afrique. Depuis, la plupart des rares cas d’infection ont été signalés dans les zones rurales et les forêts tropicales. Cependant, en 2017, il y a eu une montée en flèche des contaminations à ce virus, avec plus de 2.800 cas suspects identifiés dans cinq pays.
Cette flambée s’est poursuivie, atteignant en 2020 plus de 6.300 cas suspects, la République démocratique du Congo représentant 95% de ce total. Les contaminations ont ensuite chuté en 2021 pour atteindre environ 3.200 cas suspects.
Bien que les raisons de ces pics épidémiologiques restent inconnues, plusieurs experts les imputent à la déforestation et à l’empiètement de l’Homme sur les habitats des animaux infectés par la variole du singe.
Notons enfin que l’OMS, en coordination avec les pays africains, les institutions régionales et les partenaires techniques et financiers, soutient les efforts visant à renforcer le diagnostic en laboratoire et la surveillance de cette maladie. Elle exhorte aussi à la mise en place de protocole et de mesures d’intervention afin de prévenir de nouvelles infections.