Un quart de siècle
Pour le continent africain, l’année qui s’achève est plus que symbolique, car elle marque aussi la fin du premier quart du vingt-et-unième siècle. 25 ans, cela équivaut à une génération entière, et assez pour réussir des transformations structurelles.
En observant l’évolution de l’Afrique, tout en ne perdant pas de vue qu’il n’y a pas « une » Afrique, mais que l’on parle bien de plus de cinquante pays, on peut être quand même optimiste. D’un côté, des locomotives, dont le Maroc, s’en sortent plutôt bien grâce à la diversification de leur économie, à la modernisation de leurs infrastructures et à leur stabilité politique. C’est dans ce noyau que l’on trouve des pays qui sont devenus des hubs régionaux, en aimantant investisseurs internationaux qui les voient comme des portes d’entrée du continent.
De l’autre côté, des pays situés majoritairement en Afrique subsaharienne, englués dans l’instabilité politique qui, au mieux, ont fait du surplace, voire, reculé. La croissance économique, dont se vantent les gouvernements (4% prévue en 2025 dans la région), n’a aucun effet visible sur l’extrême pauvreté. Même la Banque mondiale s’en émeut : « Si le PIB par habitant augmentait comme prévu de 0,5% en 2024 et de 1,4% l’année prochaine, le niveau de vie resterait encore en deçà de son niveau de 2014 ». À l’aube du deuxième quart-temps de ce 21ème siècle, l’Afrique subsaharienne doit enfin investir massivement en capital humain pour parvenir à une croissance inclusive et combattre le venin de l’instabilité. C’est la recette magistralement appliquée par les nations d’Asie du Sud-est. La Corée du Sud en est un exemple absolu.
Personne n’accuserait les pays africains de contrefaçon.