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Un actif précieux

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Derrière leurs terminaux dans les salles de marché, les ingénieurs financiers n’ont pas fini de nous surprendre. Si ces golden-boys ont tiré la leçon de la tempête des subprimes en 2008 qui avait fait tanguer les fondations du système bancaire international, ils n’ont pas, à juste titre, renoncé à leur cœur de métier : concevoir de nouveaux produits pour les investisseurs.

Leur dernière trouvaille concerne les obligations de 100 ans (oui, un siècle), de loin la plus longue maturité jamais vue jusqu’à présent sur le marché. Il semble que cela n’effraie pas les investisseurs. L’Autriche par exemple, vient d’émettre avec succès un emprunt obligataire de 21 milliards de dollars remboursable sur un siècle. Le papier a attiré 5 fois plus de demande. Lorsqu’ils souscrivent aux obligations à 100 ans, les investisseurs misent davantage sur la valorisation de leurs placements sur le marché secondaire que sur les gains financiers attachés au coupon des obligations.

Sur tout le continent africain, le record de la plus longue échéance d’une émission d’obligations de dette souveraine est détenu par le Ghana (ndlr : en très grande difficulté actuellement) : 31 ans adossés à 3 milliards de dollars d’eurobonds émis en 2019 au taux de 8,95%.

Comparaison n’est pas raison, dit l’adage. Ces maturités très longues ne correspondent clairement pas au profil des pays africains. Emprunter à 100 ans, ce ne sera pas pour demain, ni pour après-demain. Si le marché plébiscite ces obligations à très long terme de pays développés malgré des taux bas, c’est avant tout pour la sécurité qu’inspirent ces États. La fameuse confiance, cette visibilité à très long terme qui fait tant défaut aux pays africains.

En gros, un actif immatériel qui leur aurait permis de lever des financements pour investir dans les infrastructures.

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