UEMOA : la Côte d’Ivoire lève 109 milliards de FCFA sur le marché financier
La Côte d’Ivoire a réussi à lever 109 milliards FCFA, soit 183,6 millions dollars, sur le marché régional des titres publics de l’Union économique monétaire ouest africaine (UEMOA). Le montant récolté dépasse l’objectif initial qui était de 100 milliards FCFA. Cette levée, qui inclut des bons et des obligations assimilables du Trésor (BAT et OAT). Elle s’inscrit dans un contexte de pressions inflationnistes et de taux d’intérêt élevés au niveau mondial et régional.
Le succès de l’opération est remarquable, avec les investisseurs ivoiriens qui ont contribué à hauteur de 106 milliards FCFA, soit 86% du montant total levé. Les offres soumises ont atteint 118,68 milliards FCFA, et 109,55 milliards FCFA ont été retenus. Les autorités ivoiriennes ont misé sur une stratégie diversifiée, combinant des maturités courtes (91 et 364 jours) et des obligations à moyen terme (3 et 5 ans). Les BAT à 91 jours ont obtenu un taux de couverture de 118,68%, tandis que ceux à 364 jours ont affiché une couverture de 109,55%. Les OAT à 3 et 5 ans ont vu leur demande entièrement satisfaite, avec une couverture de 100%.
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Face à la montée des taux d’intérêt, la Côte d’Ivoire a dû ajuster ses rendements pour attirer les investisseurs. Les BAT à 91 jours ont offert un rendement moyen pondéré de 2,48%, tandis que ceux à 364 jours ont grimpé à 7,20%. Les OAT à 3 ans et 5 ans ont proposé des rendements de 7,42% et 7,64%, respectivement. Ces taux reflètent les tensions inflationnistes et les hausses de taux directeurs globales. Cependant, malgré ces rendements élevés, la Côte d’Ivoire reste compétitive dans l’UEMOA comparée à certains voisins où les rendements atteignent 9 à 10%.
Avec le succès de cette levée de fonds, la Côte d’Ivoire renforce sa position de principal emprunteur régional, avec plus de 1.900 milliards FCFA levés cette année. Le pays doit rembourser 348 milliards FCFA de dette en septembre 2024, faisant de cette opération une bouffée d’oxygène nécessaire. La question demeure quant à la capacité de la Côte d’Ivoire à maintenir des conditions favorables pour ses futures levées de fonds face à des pressions économiques croissantes et des besoins de financement persistants.