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Tunisie : qu’en est-il de l’accord avec le FMI ?

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La Tunisie est au bord de l’effondrement. Le pays traverse une crise économique et financière intense. Celle-ci préoccupe les États-Unis et l’Union européenne. Le seul moyen de sortir de cette situation critique est d’accepter de finaliser un accord avec le Fonds monétaire international (FMI).

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La situation économique en Tunisie est toujours critique. Le pays, comme le reste du monde, fait face à une inflation élevée, mais aussi à une dette publique croissante. Le Fonds monétaire international (FMI) a proposé un programme de réforme économique pour aider le pays à sortir de cette situation difficile. Cependant, le président tunisien, Kaïs Saïed, a fermement rejeté toute ingérence étrangère dans les affaires intérieures de la Tunisie. Il a même déclaré que le pays ne tolèrerait aucune forme de tutelle ou de protectorat.

Qu’est-ce qui bloque exactement ? Il existe plusieurs facteurs à prendre en compte. Tout d’abord, le gouvernement tunisien doit être prêt à mettre en œuvre des réformes économiques sévères. Cela implique la réduction des dépenses publiques, des diminutions de subventions, et des réformes structurelles pour améliorer l’efficacité et la transparence de l’économie.

Toutefois, une résistance politique à ces réformes a été clairement exprimée. Les partis politiques tunisiens ont même organisé des manifestations pour protester contre les mesures proposées par le FMI.

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Les pays sont inquiets…

L’Union européenne et les États-Unis sont préoccupés par les effets de ces réformes sur la population tunisienne. Le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, a appelé les autorités tunisiennes à trouver un accord avec le FMI. Selon lui, sans accord, le pays risque de s’effondrer. «La chose la plus importante qu’ils puissent faire en matière économique est de trouver un accord avec le FMI», a-t-il lâché en réponse à une question lors d’une audition devant le Sénat à Washington. «Nous les encourageons fortement à le faire parce que le risque est que l’économique s’effondre», a ajouté le chef de la diplomatie américaine.

Antony Blinken s’inquiète aussi de la situation politique en Tunisie. Le président tunisien s’est arrogé les pleins pouvoirs en juillet 2021. Les autorités ont en plus arrêté depuis février plusieurs personnalités de l’opposition, des ex-ministres, des hommes d’affaires et le directeur d’une radio privée très écoutée en Tunisie. Ensuite, la Banque mondiale a décidé, le 6 mars, de suspendre son cadre de partenariat avec la Tunisie après une montée des exactions contre les migrants en provenance de l’Afrique subsaharienne dans le pays. Cette décision est intervenue à la suite un discours incendiaire du président concernant la migration irrégulière.

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Une économie critique

L’économie tunisienne devrait connaître, selon le FMI, une croissance de 1,6% en 2023 et une inflation 8,5%. Le taux de chômage a, pour sa part, atteint 16,2% en 2022.

Le pays négocie, depuis plusieurs mois, l’octroi d’un prêt de 1,9 milliard de dollars avec le FMI. En dépit d’un accord de principe signé en octobre, les négociations stagnent. En effet, ce compromis nécessite la mise en œuvre par la Tunisie de réformes afin de réduire ses déficits.

Il s’agit principalement de «la levée graduelle des subventions généralisées et coûteuses des prix, en procédant à des ajustements réguliers pour aligner les prix nationaux aux prix mondiaux, tout en offrant une protection ciblée adéquate aux catégories vulnérables de la population (notamment par le biais de transferts sociaux)», indique un communiqué du FMI. En somme, une décompensation des coûteuses aides sur les produits de base pour un meilleur ciblage des aides sociales afin que seuls les vrais démunis en profitent. Un chantier que le Maroc a pris à bras le corps avec la mise en place du RNP et du RSU.

La seule bouée de secours pour la Tunisie est de travailler avec le FMI pour trouver un terrain d’entente et élaborer un programme de réforme économique réaliste et efficace. Kais Saïed sera-t-il capable de l’entendre ?