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Tunisie : poursuite de la colère populaire

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Des manifestants tunisiens soulèvent des drapeaux nationaux lors d'une manifestation dans la capitale Tunis, le 19 juin 2022, contre le président Kaïs Saïed et le référendum constitutionnel du 25 juillet prochain. © FETHI BELAID / AFP

La capitale tunisienne a été ce weekend le théâtre de manifestations massives. Ce mouvement de colère dénonce la décision du président, Kaïs Saïed, de mettre en place une nouvelle Constitution, qu’il compte soumettre à un référendum le 25 juillet 2022.

Pour les protestataires, en introduisant de nouvelles politiques, Saïed cherche à consolider son emprise sur le pouvoir.

La manifestation de dimanche a été organisée par le Front du salut, une coalition composée principalement de membres du parti Ennahda. Ce dernier disposait de la majorité des sièges au Parlement, que le président a dissous en mars dernier.

Tunis a également connu une autre manifestation, le samedi 18 juin, organisée par le Parti constitutionnel libre. De plus, 96% du secteur public tunisien a observé, jeudi dernier, une grève nationale pour dénoncer les réformes économiques que compte implémenter le gouvernement.

De leur côté, les partisans de Kaïs Saïed affirment que l’exécutif ne cherche qu’à lutter contre les dépassements et la corruption de l’élite politique, à qui ils imputent la paralysie politique et la stagnation économique du pays. La proposition de la nouvelle Constitution, élaborée par un comité spécial, sera livrée ce lundi au président.

Par ailleurs, les juges tunisiens ont pour leur part annoncé la prolongation de leur grève nationale pour une troisième semaine. Cette décision intervient en protestation contre le limogeage, par Saïed, de 57 juges le 1er juin dernier.

Le président a accusé les responsables licenciés de corruption et de protection des terroristes. Des allégations qui, selon l’Association des juges tunisiens, sont essentiellement motivées par des considérations politiques.

Suite aux actions de Kaïs Saïed contre les juges, plusieurs observateurs, tunisiens et étrangers, ont soutenu que le président cherche à contrôler d’une seule main tous les pouvoirs du pays.

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