Tunisie : l’UGTT dénonce le « chantage » du FMI
L’Union générale tunisienne du travail (UGTT) a fustigé ce jeudi le Fonds monétaire international (FMI). Le principal syndicat tunisien accuse le FMI de le forcer à soutenir les réformes proposées par le gouvernement pour accorder un nouveau prêt au pays.
C’est le secrétaire général adjoint de l’UGTT, Samir Cheffi, qui a dénoncé le « chantage » de l’organisation monétaire, alors que le du secteur public observait une grève nationale à l’appel du syndicat.
La Tunisie, qui souffre d’une grave crise économique exacerbée par la pandémie et une impasse politique persistante, s’est tournée vers l’institution basée à Washington pour obtenir un prêt de 4 milliards de dollars. Mais le FMI a exigé la mise en place d’une série de réformes.
En réponses, le gouvernement du président Kaïs Saïed a soumis un ensemble de propositions, dont la privatisation de certaines entreprises publiques et la suppression de certaines subventions. Des réformes que l’UGTT a vivement rejetées.
«Parmi ses conditions, le FMI a exigé que l’UGTT approuve le programme de réformes du gouvernement. C’est la première fois de son histoire que le FMI impose l’engagement d’un syndicat (…) Nous sommes maintenant certains que l’UGTT n’est pas seulement visée en Tunisie, mais aussi au niveau international, par cette organisation. Nous refusons ces prétendues réformes qu’ils veulent imposer au peuple tunisien. Le FMI ne gouvernera pas la Tunisie», a martelé Cheffi devant le bureau du syndicat dans la ville de Sfax.
Notons que ce jeudi, la plupart des travailleurs du secteur public du pays ont observé la grève initiée par l’UGTT. Selon la centrale syndicale, cette protestation a été un succès, enregistrant un taux de participation de 96,22%.