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Tunisie : l’UGTT défie le président

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Rassemblement syndical devant le siège de l’UGTT, à Tunis, le 16 juin 2022. © Nicolas Fauqué

Le secteur public tunisien a répondu à l’appel de grève de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT). Les avions, les transports publics et les bureaux du gouvernement ont tous suspendu leurs activités ce jeudi 16 juin. L’objectif de cette protestation est de dénoncer les décisions unilatérales du président, Kaïs Saïed.

Ainsi, trois millions de travailleurs du secteur public et 159 agences et entreprises publiques ont fait grève pour exiger des augmentations de salaire et un meilleur plan de réformes. En signe de protestation, la télévision publique n’a présenté que des rediffusions, car son personnel participe aussi à la grève.

Ce nouveau mouvement de colère intervient alors que la Tunisie s’apprête à entamer des négociations officielles avec le Fonds monétaire international (FMI). Ces concertations concernent l’élaboration d’un nouveau plan de sauvetage de l’économie du pays, criblée de dettes. Le FMI a en outre conditionné le déblocage d’un nouveau financement en faveur de la Tunisie au soutien de l’UGTT aux réformes proposées par le président.

Pour la centrale syndicale, cette grève visa à défendre les droits économiques et sociaux des travailleurs après les «tergiversations du gouvernement face à leurs demandes légitimes».

Bien que l’UGTT assure que sa protestation n’est pas politique, cette dernière intervient alors que Kaïs Saïed fait l’objet de vives critiques pour avoir exclu les forces d’opposition de son «dialogue national». Un dialogue qui s’inscrit dans le cadre de la refonte de l’État tunisien et de la consolidation de son pouvoir.

De plus, le président a limogé le gouvernement et suspendu le Parlement élu en juillet 2021, avant de dissoudre l’Assemblée législative en mars dernier et de licencier au début de ce mois 57 juges.

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