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Tunisie : l’Islam ne sera plus la religion officielle de l’État dans la nouvelle Constitution

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Le président tunisien, Kaïs Saïed © DR

Le président tunisien, Kaïs Saïed, a déclaré mardi que la nouvelle Constitution ne consacrera pas l’Islam comme religion officielle de l’État. Il a avancé ces propos après avoir reçu un projet de Constitution, qu’il est censé approuver avant de le soumettre à un référendum le 25 juillet.

«La prochaine constitution de la Tunisie ne parlera pas d’un État ayant l’Islam comme religion, mais d’appartenance à une Oumma (communauté) qui a pour religion l’islam», a précisé Saïed, soulignant la distinction entre l’État et l’Islam.

Avant cette nouvelle Constitution, l’Islam était la «religion d’État» dans ce pays, où la grande majorité de la population est musulmane. Toutefois, ce dernier ne souscrit pas à la Charia, mais s’appuie fortement sur les codes civils européens.

À la suite de la déclaration de Kaïs Saïed, Rached Ghannouchi, homme politique tunisien et cofondateur du parti islamique Ennahda, a écrit sur Facebook : «La plus grande corruption en politique est la tyrannie, et son remède est de revenir à la démocratie et à la séparation des pouvoirs».

Ghannouchi estime que la feuille de route politique du président est une «route sans issue», dénonçant que Saïed a transformé la Tunisie d’«un régime démocratique en un régime dictatorial».

De son côté, Sadeq Belaïd, l’expert juridique qui a dirigé le comité de rédaction de la nouvelle Constitution, avait déclaré au début du mois qu’il supprimerait toute référence à l’islam dans le document afin de confronter les partis islamistes. «80% des Tunisiens sont contre l’extrémisme et contre l’utilisation de la religion à des fins politiques», avait assuré Belaïd.

Pour rappel, le premier article de la constitution tunisienne de 2014, adoptée après la révolution de 2011, affirme que le pays est «un État libre, indépendant et souverain, l’Islam est sa religion et l’Arabe sa langue». Ainsi, l’adoption de ce nouveau projet de Constitution marquerait une rupture sans précédent entre l’Islam et l’État en Tunisie.

Notons que le pays est plongé dans une crise politique depuis que Kaïs Saïed a pris le contrôle du gouvernement en juillet dernier et qu’il a dissous le Parlement. Des mesures que ses opposants, dont Ennahda, ont qualifié de coup d’État.

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