Temps de lecture : 3 minutes

Accueil / Articles Afrique / Afrique / Politique / Tunisie : l’Islam ne sera plus la religion officielle de l’État dans la nouvelle Constitution

Tunisie : l’Islam ne sera plus la religion officielle de l’État dans la nouvelle Constitution

Temps de lecture : 3 minutes


Temps de lecture : 3 minutes

Le président tunisien, Kaïs Saïed, a déclaré mardi que la nouvelle Constitution ne consacrera pas l’Islam comme religion officielle de l’État. Il a avancé ces propos après avoir reçu un projet de Constitution, qu’il est censé approuver avant de le soumettre à un référendum le 25 juillet.

«La prochaine constitution de la Tunisie ne parlera pas d’un État ayant l’Islam comme religion, mais d’appartenance à une Oumma (communauté) qui a pour religion l’islam», a précisé Saïed, soulignant la distinction entre l’État et l’Islam.

Avant cette nouvelle Constitution, l’Islam était la «religion d’État» dans ce pays, où la grande majorité de la population est musulmane. Toutefois, ce dernier ne souscrit pas à la Charia, mais s’appuie fortement sur les codes civils européens.

À la suite de la déclaration de Kaïs Saïed, Rached Ghannouchi, homme politique tunisien et cofondateur du parti islamique Ennahda, a écrit sur Facebook : «La plus grande corruption en politique est la tyrannie, et son remède est de revenir à la démocratie et à la séparation des pouvoirs».

Ghannouchi estime que la feuille de route politique du président est une «route sans issue», dénonçant que Saïed a transformé la Tunisie d’«un régime démocratique en un régime dictatorial».

De son côté, Sadeq Belaïd, l’expert juridique qui a dirigé le comité de rédaction de la nouvelle Constitution, avait déclaré au début du mois qu’il supprimerait toute référence à l’islam dans le document afin de confronter les partis islamistes. «80% des Tunisiens sont contre l’extrémisme et contre l’utilisation de la religion à des fins politiques», avait assuré Belaïd.

Pour rappel, le premier article de la constitution tunisienne de 2014, adoptée après la révolution de 2011, affirme que le pays est «un État libre, indépendant et souverain, l’Islam est sa religion et l’Arabe sa langue». Ainsi, l’adoption de ce nouveau projet de Constitution marquerait une rupture sans précédent entre l’Islam et l’État en Tunisie.

Notons que le pays est plongé dans une crise politique depuis que Kaïs Saïed a pris le contrôle du gouvernement en juillet dernier et qu’il a dissous le Parlement. Des mesures que ses opposants, dont Ennahda, ont qualifié de coup d’État.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire

Recommandé pour vous


Gazoduc Nigeria-Maroc : la NNPCL investira 12,5 MM$

Gazoduc Maroc-Nigeria : signature d’un MoU entre la CEDEAO, le Nigeria et le Maroc

Un mémorandum d’entente (MoU) autour du gazoduc Maroc-Nigeria a été signé, …

Gazoduc Nigeria-Maroc : un accord sera signé ce jeudi

Gazoduc Maroc-Nigeria : un accord sera signé ce jeudi

Le président de la Commission de la Communauté économique des États de l'Af…

Sahara : le Kenya soutient l’initiative du Maroc et révoque sa reconnaissance du Polisario

Sahara : le Kenya soutient l’initiative du Maroc et révoque sa reconnaissance du Polisario

Nouveau coup dur pour le Polisario. William Ruto, nouvellement élu présiden…

CEMAC : recul du taux de souscriptions aux titres publics de la BEAC

Les données de la Cellule de règlement et de conservation des titres (CRCT)…

Afrique : une délégation centrafricaine en visite au Maroc

Une délégation centrafricaine en visite au Maroc

En réponse à l'invitation du ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, un…

ZLECAf : l’essor du commerce transfrontalier nécessite la levée des barrières non tarifaires

ZLECAf : l’essor du commerce transfrontalier nécessite la levée des barrières non tarifaires

C’est un Policy paper qui met en exergue l’importance de l’élimination des …