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Tunisie : les déboires judiciaires de Ghannouchi se poursuivent

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Le président d'Ennahda, Rached Ghannouchi, le 16 février 2016 à Tunis. © Fethi Belaid, AFP

Le président du Parlement tunisien dissous et grand rival du président Kaïs Saïed a retrouvé sa liberté dans la soirée du jeudi 10 novembre. La justice du pays l’accuse de «blanchiment d’argent» et d’«incitation à la violence».

Ladite affaire remonte à juillet dernier. Les autorités compétentes avaient interrogé Rached Ghannouchi, dirigeant du parti Ennahdha, qui a dominé la politique tunisienne pendant une décennie. Elles poursuivent aussi d’autres membres de ce même parti pour leur implication dans des transactions suspectes. Instalingo, une société de production de contenu numérique, est à l’origine de ces opérations. Cette dernière fait l’objet d’une enquête depuis l’année dernière pour «complot contre la sécurité de l’État» et «incitation à la violence».

Après une audience de 14 heures, le juge d’instruction a libéré Ghannouchi, sans fixer de date pour la prochaine audience. Plus tôt dans la journée, l’homme de 81 ans est arrivé au tribunal de Sousse, où il a déclaré que l’affaire était un «dossier vide» et un «problème inventé». «Il s’agit d’une tromperie qui vise à détourner le peuple tunisien des vrais problèmes auxquels nous sommes confrontés», a-t-il lancé.

Ghannouchi a sévèrement critiqué le coup de force de Kaïs Saïed en juillet 2021. Dans ce «coup d’État», le président a limogé le gouvernement soutenu par Ennahdha et s’est emparé de toutes les prérogatives de l’exécutif. Il a également dissous le Parlement et fait adopter une constitution donnant à son propre bureau des pouvoirs presque illimités.

Par ailleurs, Rached Ghannouchi et d’autres responsables d’Ennahdha sont poursuivis dans une affaire distincte. Un dossier qui porte sur l’«envoi d’extrémistes» vers des zones de conflit. Au cœur du débat politique depuis des années, ce dernier a récemment refait surface. Ennahdha nie toutefois tout acte répréhensible.

En outre, la justice tunisienne a gelé les comptes bancaires de Ghannouchi et ceux de plusieurs de ses proches. Cela s’est produit après qu’un tribunal a émis une interdiction de quitter le territoire à son encontre en mai. Une décision qui s’inscrit dans le cadre d’une autre investigation, concernant le meurtre de deux personnalités de gauche en 2013.

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