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Tunisie : gel des comptes bancaires de plusieurs opposants du président

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Un tribunal tunisien a gelé les comptes bancaires des principaux opposants du président Kaïs Saïed, dont Rached Ghannouchi, le chef du parti Ennahdha.

Le Comité tunisien des analyses financières a ainsi publié le 6 juillet un communiqué informant les banques qu’elles doivent «appliquer immédiatement cette décision du juge d’instruction du pôle antiterroriste».

Selon la même source, parmi les personnes concernées par ce gel, Ghannouchi, ex-président du Parlement dissous par Saïed, et son fils Mouadh. Il s’agit aussi de l’ancien premier ministre, Hamadi Jebali, et l’ancien ministre des Affaires étrangères, Rafik Abdessalem. Ces derniers sont (ou étaient) tous des figures éminentes d’Ennahdha.

Bien que les raisons de cette décision n’aient pas été divulguées, cette dernière intervient alors que la crise politique tunisienne s’aggrave. Depuis la dissolution du Parlement et le licenciement du gouvernement, l’opposition croissante accuse le président de mener un « coup d’État ».

Il faut préciser que Rached Ghannouchi est, depuis la chute de l’ancien président Zine El-Abidine Ben Ali, l’une des personnes les plus influentes en Tunisie. Son parti « musulman démocrate », autrefois lié aux Frères musulmans et interdit sous Ben Ali, a dominé la politique du pays au cours de la dernière décennie. Mais il a également suscité de nombreuses critiques.

Par ailleurs, un tribunal avait déjà imposé une interdiction de voyager à Ghannouchi à la fin du mois dernier dans le cadre d’une enquête sur les assassinats politiques qui ont secoué le pays en 2013.

Hamadi Jebali fait quant à lui l’objet d’une enquête pour blanchiment d’argent présumé en relation avec des fonds étrangers transférés à une organisation caritative tunisienne. Il a été arrêté pendant plusieurs jours le mois dernier avant d’être libéré. Il doit comparaître devant un tribunal antiterroriste le 20 juillet.

Pour rappel, la semaine dernière, Kaïs Saïed a dévoilé un projet de constitution qui devrait être soumis à référendum le 25 juillet, date anniversaire de sa prise de pouvoir. Ses opposants l’accusent de mener des vendettas politiques et de transformer le pays en une dictature, plus de dix ans après les soulèvements du Printemps arabe.

De leur côté, les juges tunisiens se sont mis en grève le mois dernier pour protester contre l’ingérence du président dans le système judiciaire et pour dénoncer le limogeage de 57 de leurs confrères.

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