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Tunisie : face au racisme du président, des migrants choisissent de rentrer

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Les déclarations du président Kais Saied à l’encontre des migrants subsahariens continuent de faire réagir. Dans un communiqué de la présidence de la République, daté du 21 février, le chef de l’État a affirmé que l’immigration relevait d’un «plan criminel pour changer la composition du paysage démographique» du pays.

«Les vagues de migration irrégulière vers la Tunisie s’inscrivent dans le droit fil d’un projet dont les visées sont occultes, cherchant à cantonner la Tunisie dans sa seule dimension africaine qui n’a ni identité ni affinité avec la nation arabo-islamique», poursuit la même source.

Lire aussi : Eric Zemmour au Palais de Carthage

Ces propos virulents s’inscrivent dans une campagne générale de racisme décomplexé et de xénophobie sur les réseaux sociaux et dans les médias tunisiens. Début janvier par exemple, l’ancien porte-parole du ministère de l’intérieur, Khalifa Chibani, déplorait, sur une radio privée, ces «Africains qui commencent à devenir trop nombreux» dans la ville de Sfax, dans l’est de la Tunisie.

Lire aussi : l’Union africaine condamne les déclarations « racistes » de Kaïs Saïed

Samedi, à Tunis, des centaines de Tunisiens sont descendus dans la rue pour scander : «Non au Racisme» ! Ces dernières semaines, la parole raciste et les discours de haine ont pris une ampleur nouvelle, encouragés par la montée du Parti nationaliste tunisien, une formation créée en 2018.

Le mouvement, qui ne comptait que quelques milliers d’abonnés sur sa page Facebook début janvier, en dénombre désormais plus de 50.000. Il réclame l’expulsion des migrants subsahariens via une pétition en ligne.

Selon les ONG locales, le pays compte entre 30.000 et 50.000 migrants subsahariens, «soit un tiers de l’ensemble des migrants présents en Tunisie qui eux-mêmes ne représentent que 0,5 % de la population», rappelle Franck Yotedje, activiste camerounais du groupe de réflexion Afrique intelligence.

Si les migrants sont loin d’être en mesure de «remplacer» la population tunisienne, ils sont de plus en plus visibles depuis une dizaine d’années en Tunisie. Mais face aux violences, certains préfèrent rentrer dans leur pays.

Des ressortissants ivoiriens devant l’ambassade de la Côte d’Ivoire pour demander leur rapatriement à Abidjan, le 24 février 2022. © Fethi BELAID / AFP

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