Accueil / Articles Afrique

Transformation numérique : les banques africaines tentent d’accélérer le rythme

Temps de lecture
Image d'illustration © DR

28% des banques consacrent plus de 3M$ par an à la transformation numérique. C’est ce qui ressort d’un rapport sur la transformation numérique des banques en Afrique pour l’année 2023. Publiée par le magazine « African Banker » et la plateforme de technologie financière « Backbase », l’étude révèle que 87% des banques africaines recourent au soutien externe pour le développement des plateformes numériques et que la création d’applications de paiement mobile figure en tête de leurs priorités à court terme. Détails.

Seulement 28% des banques africaines dépensent plus de 3 millions de dollars (M$) par an pour la transformation numérique et l’innovation, et un quart d’entre elles y consacrent moins de 300.000 dollars annuellement, selon un rapport publié le 17 mai par le magazine « African Banker » et le fournisseur de technologies bancaires digitales « Backbase ».

Intitulé « The African digital banking transformation report 2023 », ce rapport se base sur une enquête exhaustive réalisée auprès des dirigeants de 153 banques opérant dans 33 pays répartis sur les diverses sous-régions du continent.

Le rapport explique ledit constat par le fait que «la grande majorité des banques africaines considèrent que la transformation numérique est importante pour leurs stratégies de croissance, mais seulement la moitié d’entre elles la considèrent comme le facteur le plus important, ce qui signifie qu’une grande partie d’entre elles ne construisent pas leurs opérations autour de leurs plateformes numériques».

Lire aussi : Forum de la transformation Digitale : une deuxième édition dans le “Nuage”!

Un rythme régulier et non accéléré

L’étude souligne que le rythme de transformation numérique des banques africaines se poursuit de manière «régulière» et non pas «accélérée», et ce, en dépit de l’élan donné par la pandémie de la Covid-19. Elle note que cette transformation reste motivée par une combinaison de facteurs, dont la demande des clients, la crainte d’être dépassé par les concurrents et le désir d’augmenter les marges de bénéfices et d’accroître les parts de marché.

Cependant, le document indique que 40% des personnes interrogées considèrent les fintechs, les banques « Challenger » et les entreprises de télécommunications entrant sur le marché comme des «menaces élevées». Il relève qu’il n’est pas surprenant que les entreprises de télécommunications fournissent des services financiers, étant donné que la banque numérique dépend de l’accès mobile.

En outre, la même étude souligne que la plupart des banques considèrent leur stratégie comme une stratégie « d’enveloppement et de numérisation », qui consiste à remplacer progressivement l’infrastructure existante par la technologie numérique, et seulement un cinquième d’entre elles se considèrent comme des « Digital natives ».

Et de préciser que la proportion de banques où le PDG, le président, le directeur général, le vice-président ou un autre directeur détermine la stratégie numérique et le niveau des dépenses est passée de 15% à 35% au cours de l’année écoulée. Les banques évaluées de manière plus approfondie ont déclaré, selon la même source, qu’il était vital pour elles d’obtenir la participation du conseil d’administration pour assurer leur transformation numérique.

Lire aussi : Développement du numérique : l’ANAPEC s’allie à l’APEBI

87% des banques africaines recourent au soutien externe

Une proportion de 87% des banques africaines fait appel à des prestataires externes pour le développement des plateformes numériques, selon l’enquête.

En effet, «la proportion de banques africaines qui tentent de développer des plateformes par elles-mêmes est en baisse constante, 87 % d’entre elles s’appuyant entièrement sur des développeurs et des prestataires de services tiers ou adoptant une approche hybride qui combine une expertise interne et externe», explique le rapport.

D’après la même source, plusieurs entreprises développent leur propre support client en libre-service et leurs structures d’accueil numérique, mais la plupart d’entre elles font appel à des partenaires externes pour construire leurs plateformes de banque en ligne ou leurs systèmes de gestion de cartes.

Pour les auteurs du rapport, la banque numérique semble suivre le modèle du secteur des télécommunications, les banques offrant d’abord des services de base pour attirer les utilisateurs, puis cherchant à augmenter leur revenu moyen par utilisateur en proposant des services supplémentaires. Ils soulignent que la proportion des banques qui proposent des prêts numériques a fortement augmenté, passant de 29% en 2022 à 48% en 2023.

Et de noter que toutes les applications proposent des informations sur les comptes, des possibilités de transfert et des services de paiement.

Lire aussi : Accélérer l’adoption du numérique au Maroc

La création d’applications de paiement mobile en tête des priorités

La création d’applications de paiement et de portefeuilles mobiles figure en tête des priorités à court terme des banques africaines, précise le rapport.

«La création d’applications de paiement et de portefeuilles mobiles figure en tête des priorités à court terme des banques africaines, ce qui laisse penser que nombre d’entre elles sont encore en train de développer leur présence dans le domaine des services bancaires numériques et en ligne», ressort-il du document.

En outre, seulement 17% des banques ont déclaré que plus des trois quarts de leurs clients de détail faisaient appel aux services numériques, tandis que 26 % d’entre elles ont estimé ce chiffre à moins d’un quart, relève l’enquête. Celle-ci relève que les taux d’utilisation restent encore plus faibles parmi les petites et moyennes entreprises (PME) clientes.

Toutefois, il semble probable que les taux augmenteront de manière relativement rapide au cours des prochaines années, au regard notamment d’une tendance à la baisse des prix des smartphones et des tarifs de la data.

Par ailleurs, l’enquête suggère qu’une proportion croissante de banques africaines envisage d’offrir des applications bancaires mobiles spécifiques aux PME.

Enfin, il est à noter que le rapport sur la transformation des banques numériques en Afrique est élaboré chaque année par le magazine « African Banker » et le développeur de technologies bancaires « Backbase ». Il analyse les derniers développements de la transformation de la banque numérique en Afrique, en suivant le rythme du changement, les priorités des banques et les moyens qu’elles utilisent pour créer des applications mobiles et des services bancaires numérisés.

Recommandé pour vous

Dette extérieure : les pays pauvres ont payé 1.400 milliards de dollars d’intérêts en 2023

Afrique, Économie - Le dernier rapport de la Banque mondiale sur la dette internationale  a révélé que les pays en développement ont payé 1.400 milliards de dollars pour le service de leur dette extérieure en 2023.

AIF 2024 : La BOAD signe un accord pour débloquer plus de capitaux

Afrique, Économie - Le président de la Banque Ouest Africaine de Développement (BOAD), Serge Ekué, a annoncé la finalisation de l’accord de formalisation de l’entrée en capital de la banque.

AIF 2024 : l’Italie accorde un financement de 400 millions d’euros à la BAD

Afrique, Économie - BAD et l’Italie ont précédé, ce jeudi, à la signature officielle du plan Mattei et de la plateforme croissance et résilience pour l’Afrique.

Côte d’Ivoire : 6,4 milliards de dollars de contrats d’investissement signés lors du SIREXE

Afrique, Économie - Le géant énergétique italien Eni et le ministre des Mines, du Pétrole et de l'Energie ont signé un accord pour l’acquisition de « quatre nouveaux blocs d’exploration dans les eaux profondes ».

Africa Investment forum 2024 : la BAD plaide pour une énergie verte

Afrique, Économie - Selon Akinwumi Adesina, l'un des domaines d'investissement majeurs concerne les infrastructures vertes.

Port de Cotonou : l’IFC injecte 20 millions € pour moderniser le terminal à conteneurs

Afrique, Économie - L’International Finance Corporation (IFC ) a validé l’octroi d’un prêt de 20 millions d’euros à Bénin Terminal.