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Terreur à Ouagadougou

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Enregistrement d'une émission de Radio Oméga au Burkina Faso. © SOPHIE GARCIA pour Jeune Afrique

Comme la démocratie, la liberté de la presse et d’expression est la grande victime du retour fracassant des coups d’État au Sahel. Dans les pays où les militaires se sont installés au pouvoir, les médias sont sommés de jouer uniquement la même partition, celle des maîtres des lieux. Tous les journalistes sont priés de se mettre au garde-à-vous, et gare à la moindre nuance ou à une parole qui ne serait pas en phase avec celle que l’on prône « en haut lieu ».

Au Burkina Faso, notre confrère Radio Omega vient d’être victime de cette nouvelle forme de terreur. Le ministère de la Communication burkinabè a, en effet, suspendu cette station-radio, l’une des plus écoutées du pays, après la diffusion d’un entretien qu’il estime «émaillé de propos injurieux» envers la junte nigérienne. Le péché de Radio Omega est d’avoir invité à l’antenne une personnalité appartenant à un mouvement qui réclame le rétablissement de l’ordre constitutionnel à Niamey. Par cette décision, les militaires envoient ainsi un message à tous les professionnels de la presse du Burkina Faso : celui qui sortira du cadre de la propagande officielle subira le même sort, s’il a la chance de ne pas être enlevé par des bandes d’excités qui se réclament de la junte et qui agissent étrangement en toute impunité.

Même Thomas Sankara, que le président de la Transition essaie de singer, n’aurait jamais osé une telle décision. Tétanisés, nos confrères burkinabè sont aujourd’hui condamnés à l’auto-censure pour ne pas risquer tout simplement leur vie. Mais après la pluie, viendra le beau temps. Heureusement.

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