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Tensions Éthiopie-Somalie : impuissante, l’UA appelle au calme

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Carte de la région séparatiste du Somaliland © DR

Le mémorandum signé lundi 1ᵉʳ janvier avec le Somaliland prévoit d’octroyer à l’Éthiopie l’accès à 20 km de côtes de cette région séparatiste de la Somalie pour une durée de 50 ans, via une convention de «leasing», a mis le feu aux poudres entre la Somalie et l’Éthiopie. Ce deal entre la région séparatiste de la Somalie et Addis-Abeba, entraîne un regain de tension régionale. Jeudi 4 janvier, l’Union africaine, impuissante, en était réduite à appeler les deux pays au «calme» et au «respect mutuel» se gardant de toute condamnation du pyromane éthiopien.

Addis Abeba a justifié l’accord, car il lui permettra de bénéficier d’«une base navale permanente et de services maritimes commerciaux sur le golfe d’Aden», notamment dans le port de Berbera. En réaction, Mogadiscio a dénoncé une agression et une violation flagrante de sa souveraineté, promettant de combattre ce texte «illégal par tous les moyens de droit», rapporte l’AFP.

De son côté, le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, exhorte les deux pays «à s’abstenir de toute action qui pourrait involontairement conduire à une détérioration des bonnes relations entre les deux pays voisins» et leur demande de «s’engager sans délai dans un processus de négociation». Il souligne l’ «impératif de respecter l’unité, l’intégrité territoriale et la pleine souveraineté de tous les États membres de l’Union africaine, y compris la République fédérale de Somalie et la République fédérale démocratique d’Éthiopie», ajoute le texte.

Regarder aussi : Somaliland : un accord avec l’Éthiopie rejeté par les Somaliens

Un accès à la mer en échange d’une reconnaissance

Première grande puissance à réagir à cette nouvelle crise régionale, les États-Unis ont affirmé qu’ils reconnaissaient la souveraineté et l’intégrité territoriale de la République fédérale de Somalie, appelant les parties à s’engager dans un dialogue diplomatique.

Après la signature de ce «mémorandum d’accord», le président somalilandais, Muse Bihi Abdi, avait assuré qu’en échange d’un accès à la mer, l’Éthiopie allait «reconnaître formellement la république du Somaliland». Second pays le plus peuplé d’Afrique, l’Éthiopie cherchait depuis trente ans un accès à la mer qu’elle a perdue après l’indépendance de l’Érythrée en 1993.

Région de 4,5 millions d’habitants, la république autoproclamée du Somaliland imprime sa propre monnaie et délivre ses passeports, mais l’absence de reconnaissance internationale la place dans une certaine mise en quarantaine.

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