Tchad : une attaque contre la présidence fait 19 morts
La capitale tchadienne a été le théâtre d’un affrontement entre des individus armés et des soldats près du palais présidentiel. Selon le ministre des Affaires étrangères, Abderaman Koulamallah, l’assaut mené par un commando de 25 membres a fait 19 morts, dont 18 assaillants, ainsi que 6 blessés.
Des résidents du quartier, comme Zakaria Daoud, ont rapporté que les détonations ont duré plusieurs minutes aux abords du complexe présidentiel. Ces tirs ont suscité des inquiétudes quant à la sécurité du pays, dans une région où les coups d’État sont fréquents.
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L’origine de l’attaque reste méconnue. Des vidéos circulant sur les réseaux sociaux montrent des véhicules militaires et des soldats lourdement armés dans les rues et à l’intérieur du palais présidentiel.
«La situation est totalement sous contrôle, il n’y a aucune raison de s’inquiéter», a déclaré Abderaman Koulamallah lors d’une diffusion en direct sur Facebook, filmée dans un palais présidentiel semblant calme. Il a ajouté : «Nous sommes là pour protéger notre président.»
Le porte-parole du gouvernement a écarté un lien avec Boko Haram, précisant que leur mode opératoire différait. Une enquête a été confiée au procureur de la République pour déterminer les motivations des assaillants. Ce dernier devrait bientôt communiquer des informations complémentaires, a conclu le chef de la diplomatie.
Retour au calme
Ce jeudi matin, le calme est revenu après l’attaque contre le complexe présidentiel, situé dans le quartier Djambel Bahr, près de la place de la Nation. Le gouvernement exclut la piste terroriste et parle d’un acte isolé et désespéré de jeunes locaux.
Ces événements surviennent environ une semaine après des élections législatives censées restaurer la démocratie, mais boycottées par l’opposition principale. Les résultats de ces élections, attendus pour renforcer le pouvoir du président Mahamat Deby Itno, n’ont pas encore été publiés.
Mahamat Deby Itno, à la tête du pays depuis 2021, avait succédé à son père, tué lors d’un affrontement avec des rebelles après 30 ans de pouvoir. En 2022, il a remporté une élection présidentielle contestée par des observateurs internationaux, qui ont dénoncé un processus peu crédible.