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Tchad : le premier ministre démissionne après l’investiture du président

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L'ex-premier ministre tchadien, Albert Pahimi Padacké, lors de la cérémonie d'investiture du président Mahamat Idriss Déby Itno, le 11 octobre 2022 © Marturin ATCHA

Le premier ministre tchadien, Albert Pahimi Padacké, a démissionné, mardi 11 octobre, au lendemain de l’annonce par le général Mahamat Idriss Déby Itno de la nomination imminente d’un «gouvernement d’union nationale». Après 18 mois de gouvernance, Padacké a présenté sa démission et celle de son gouvernement lors d’une audience avec le chef de l’État. Ce dernier a prêté serment, lundi dernier, comme président pour deux autres années dans le cadre d’une transition vers des «élections libres et démocratiques».

Le 20 avril 2021, une junte militaire de 15 généraux avait propulsé Mahamat Idriss Déby Itno à la tête de ce vaste pays sahélien après la mort de son père Idriss Déby Itno, tué après 30 ans de règne par des rebelles.

Dans son discours d’investiture, le président s’est engagé à mettre en place un «gouvernement d’union nationale» dans les «prochains jours». Il a affirmé ne ménager aucun effort pour assurer le «retour à l’ordre constitutionnel» et pour céder «le pouvoir aux civils» à la fin de la transition.

Notons que la prolongation de la période de transition et l’autorisation de Déby à se présenter à la présidentielle dans deux ans ont été adoptées le 1ᵉʳ octobre à la suite un «dialogue de réconciliation nationale». Ces deux mesures vont à l’encontre des engagements pris devant l’Union africaine (UA) en avril 2021 portant sur l’organisation d’élections démocratiques.

Pour rappel, Padacké, 55 ans, avait été premier ministre sous Idriss Déby Itno et s’était présenté contre lui à l’élection présidentielle du 11 avril 2021. Il n’a obtenu que 10,32% des voix, contre 79,32% pour le maréchal Déby, qui a été proclamé président pour un sixième mandat la veille de l’annonce de son décès. L’ex-premier ministre a également été député et président du groupe parlementaire du Rassemblement national pour la démocratie au Tchad, principal allié du Mouvement patriotique du salut (MPS), le parti tout-puissant de Déby.

Par ailleurs, Saleh Kebzabo, quatre fois candidat à la présidentielle contre-feu maréchal Déby, et dont le parti avait rallié il y a 18 mois le gouvernement nommé par la junte militaire dirigée par le jeune général Mahamat Déby, a été nommé ce mercredi premier ministre du Tchad.

 

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