Tchad : déclaration de l’état d’urgence suite à de graves inondations
Des Tchadiens fuient leurs maisons après des inondations massives à N'Djamena, le 14 octobre 2022. © Mahamat Ramadane, Reuters
Le président tchadien Mahamat Idriss Deby a déclaré l’état d’urgence suite aux inondations qui ont touché plus d’un million de personnes dans son pays. Les crues ne sont pas rares pendant la saison des pluies au Tchad, qui s’étend généralement de mai à octobre dans les régions du sud. Mais cette année, les averses étaient précoces et ont été les plus abondantes depuis des décennies.
«À partir de maintenant, l’état d’urgence sera mis en place pour mieux contenir et gérer cette catastrophe naturelle», a indiqué Deby dans une allocution télévisée ce mercredi. Les inondations ont concerné 636 localités dans 18 des 23 provinces du pays, a-t-il précisé. Les zones les plus touchées sont les provinces méridionales de Mayo Kebbi Est, Logone Occidental, Tandjile, Moyen-Chari et Mandoul.
Les eaux de crue ont «englouti plus de 465.000 hectares de champs et 19.000 têtes de bétail», a déploré le président. N’Djamena, la capitale, n’a pas été épargnée non plus. Des centaines de personnes ont abandonné leur domicile pour fuir la montée des eaux de ces derniers jours. Le gouvernement a mis en place un plan d’intervention pour fournir des abris, de la nourriture et des installations sanitaires aux sinistrés.
Le Tchad a deux fleuves principaux, le Chari et le Logone, qui traversent ses provinces du sud et se jettent dans le lac Tchad, à la frontière avec le Niger, le Nigeria et le Cameroun. Cette année, le lac a été alimenté très tôt par d’autres sources d’eau qui ont provoqué un débordement des deux fleuves, entrainant des inondations dans les villes et les villages environnants.
Hamid Abakar Souleymane, hydrologue de l’Agence météorologique nationale du Tchad, note : «vous aurez remarqué que tous les pays qui partagent le lac Tchad sont également inondés et le phénomène va se poursuivre jusqu’à la fin de l’année», a-t-il ajouté. Selon les Nations Unies, 5,5 millions de Tchadiens ont besoin d’une «aide humanitaire d’urgence», tandis que la Banque mondiale affirme que 42% des 16 millions d’habitants vivent dans la pauvreté.